Dans SpaceChem, vous avez un cahier des charges sommaire mais précis : on vous fournit des atomes en entrée, on attend des molécules en sortie. Entre les deux, charge à vous d'aménager les usines et leurs circuits pour assembler le résultat demandé. En surface, il s'agit donc d'un puzzle game de plus, avec un enrobage futuriste pseudo-scientifique.
La particularité de SpaceChem est la marge de liberté qu'il vous accorde pour élaborer votre solution, qui colle parfaitement à sa thématique. Après les premiers tutoriels, il n'y a plus de réponse évidente ou toute faite. Comme un ingénieur, vous devez faire de votre mieux avec les outils limités à disposition. Vous pouvez favoriser une solution élégante à une autre plus rapide, ou vous contenter du premier essai concluant. Les problèmes vous poussent à réutiliser les motifs précédents, et il n'est donc jamais inutile de retourner étudier et perfectionner un puzzle précédent pour débloquer celui qui vous occupe. Le joueur ne court plus après la solution unique envisagée par les développeurs, mais apprend et assimile la logique de fonctionnement pour concevoir lui-même les solutions. Vous incarnez le progrès scientifique, vos réussites n'en sont que plus gratifiantes et formatrices.
Comme dans un Crayon Physics Deluxe, la méthode déployée est souvent plus intéressante que le résultat. Elle est l'expression de son créateur, et il y a presque autant de solutions différentes que de joueurs. Les classements selon différents critères permettent de se situer de façon pertinente par rapport aux autres, bien plus que des leaderboards classiques, et incitent eux aussi à penser à de nouveaux schémas plus ingénieux.
Jouer à SpaceChem, c'est donc avoir le goût des problèmes et de la réflexion, oser proposer infatigablement jusqu'à perfectionner une solution qui convienne. Loin des jeux qui musellent et baladent de QTE en quêtes FedEx, il promeut une enrichissante démarche d'ingénieur.