Univers 15/20

Dishonored plonge le joueur dans Dunwall ville victorienne en pleine mutation industrielle, une ville aux institutions corrompu et à la noblesse décadente. La ville est frappée par la peste. Le jeu propose de jouer Corvo ex protecteur de l'impératrice tombé en disgrâce accusé du meurtre de la dite impératrice >>> d'où le déshonneur du dit héros. L'ambiance du jeu est mélancolique façon fin de siècle crépusculaire. Cette ambiance est réussie, elle se dévoile progressivement, monte en puissance et imprègne le jeu d'une aura qui compense la relative discrétion technique du jeu. Malheureusement le scénario survole trop superficiellement cet univers baroque prompt à créer du fantastique et de la narration. Sur une base outrageusement classique le scénario est convenu, même son semi twist est affreusement prévisible. 

Interaction 17/20

La qualité majeur de Dishonored c'est son level design. Dunwall est une ville que l'on explore par quartier, ça peut semble petit vis à vis des opens world habituel mais la force de Dunwall c'est la complexité du level design qui offre mille et une façon d'explorer la ville, d'avancer et de neutraliser les ennemis. Dunwall est une ville a explorer en profondeur et bien souvent en lenteur pour s'imprégner de l'ambiance. Avec les ennemis c'est pareil les interactions offre un panel varié entre la neutralisation non létal et l'élimination radicale ; là aussi plusieurs possibilités dévoré par les rats, égorgé, poignardé, poussé dans le vide, électrocuté, etc. Curieusement si le level design est poussé, complexe et riche permettant différent rapport à Dunwall les interactions avec le décor sont très limitées je trouve. 

Intérêt 13/20

Avec son scénario convenu qui ne fait qu'effleurer la profondeur de Dunwall Dishonored fini par frustrer un peu le joueur. Les différentes approchent possibles ont finalement assez peu d'impact sur le déroulement du jeu. C'est d'ailleurs là la limite du jeu, on peut prendre le jeu comme un jeu d'action, foncer, tuer, finir le jeu et ne profiter de rien. Le jeu donne sa pleine mesure quand on prend son temps mais rien ne nous oblige de jouer ainsi. J'ai donc perdu petit à petit mon intérêt pour ce jeu. Par chance le dernier tiers du jeu dédouane le jeu de la pesanteur fade de son scénario et donne au jeu un tour légèrement plus épique. 

Métaphysique 14/20

Dishonored pose finalement très peu la question du déshonneur et de la rédemption. Les choix moraux sont superficiels vis à vis du scénario mais ça a ceci d'intéressant que la violence ou la morale dont peut faire preuve Corvo ne relève que de votre choix de joueur. Plongeant le joueur au coeur d'une ville en pleine mutation et au coeur d'un scénario qui sans vous spoiler cherche à lutter contre ce changement Dishonored met le joueur en prise avec la fatalité ; quoi qu'il fasse l'histoire, la grande histoire impose sa destiné avec une force implacable. Essayer de jouer comme vous le souhaitez dans le fond vous n'êtes qu'une vaguelette à la surface de l'océan. 

Scène culte : la traversée de la Porte Rudshore

Dans le dernier tiers du jeu cette scène magnifiquement éclairée à des allures de Terminator 2 steampunk complètement hypnotique. Même si elle arrive tardivement cette scène m'a réconcillié avec le jeu. 

Conclusion

Dishonored est un jeu intéressant avec un background riche et dense, un level design d'une rare qualité et un game play plutôt intuitif qui fonctionne bien. Corvo le héros doué de pouvoirs paranormaux et porté par la marque de son déshoneur traverse malheureusement le jeu sans vraiment le marquer. Si on se donne la peine d'écouter Dunwall et si on aime les villes malades alors on tombera sous le charme de Dishonored, mais si l'on cherche autre chose on risque de quitter la ville déçu 

Note globale 14/20 un jeu aux charmes nombreux mais à qui il manque le géni d'un vrai scénario pour ficeler joueur, univers, interaction dans un titre mémorable.