Il est beau, il a une tronçonneuse et un shotgun, il saute partout couvert de sang, et il est en 2D faite pour la HD. Vous me suivez ? Non ? Et bien dans ce cas, vous ne connaissez pas Shank. Allez, je vous explique ce que vous avez raté dans ce nouveau Pifboum Chronicles, uniquement sur Fureur.

Shank

Plate-Forme : Xbox 360, PS3 et PC
Test effectué sur : Xbox 360 et voix anglaises
Date de sortie mondiale : 24/25 Aout 2010 (PS3/Xbox) et indéfini (PC).
Editeur : Electronic Arts
Développeur : Klei Entertainment

Bon, si je vous dis "Shank" vous pensez à quoi ? Personnellement, je me rappelle avec amour de la série Oz. Sans trop déconner non plus, la qualité a clairement décliné après les deux premières saisons. Enfin, tous ces assassinats avec des objets pointus improvisés, ah, j'en verserai presque une larme. De sang. Parce que je suis un homme, un vrai. Ces objets pointus peuvent être appelés, dans l'argot de la langue de Shakespeare, des "shivs" ou des "shanks". Et c'est un peu la marque de fabrique de notre "anti-héros", ces petits objets mortels. Et croyez moi, vous allez vous en servir.

Le marié avait un bandeau rouge
Shank arrive en "ville" et commence à remonter la chaine alimentaire des chefs de la Mafia locale. Du catcheur au prêtre en passant par la mère maquerelle, on a le droit à tout. Mais l'objectif ultime du monsieur c'est Cesare, son ancien boss. On apprends au fur et à mesure des évènements qu'une sombre histoire de vengeance anime le tueur au bandana rouge. Une sorte de Kill Bill inversé, si vous voulez.

Bon, j'espère que vous ne vous êtes pas intéressés au jeu pour son histoire, parce que là, ça pèche. On a une histoire de revanche basique, ça me dérange pas en soit. Shank a un motif personnel contre chacun des boss et à chaque fois, on en apprend plus sur son histoire via un flash-back en noir et blanc. On y apprend d'ailleurs que son bandana blanc est rouge depuis qu'il a trempé dans le sang de sa bien aimé. Baddack m'a appelé et il n'est pas content, il veut récupérer son moment super classe. Le problème c'est que les cinématiques sont animées avec le moteur du jeu. Alors de loin et en 2D le jeu est impeccable, mais en gros plan avec des angles de caméras variés, on a l'impression de mater un épisode des premières saisons de South Park. Sans parler du Voice Acting, qui est le plus mauvais que j'ai eu l'occasion d'entendre depuis Just Cause 2. Le scénario nous passe un peu au dessus de la tête et quand vient la révélation finale, on s'en fout totalement.


HAAAAAAAAAAAAN. C'était donc ça. Et donc ?

Kill all motherfuckers
Mais passons, la force du jeu est dans son gameplay et son ambiance.
Tout se passe sur le même plan, un bouton pour les "poignards", un pour les flingues et un pour la tronçonneuse. Vous trouverez plus tard, Uzis, Katana, chaines, etc. On rajoute à ça, la possibilité de chopper soit horizontalement soit en sautant sur le gugus et puis des grenades. Je vous ai déjà dit tout le bien que je pensais des grenades ? Et comme c'est la mode y'a un système de garde-esquive.

On change d'arme comme de chemise pour gérer chaque situation, car toutes les armes ont une utilisation bien à elles. Les machettes pour gérer des groupes d'ennemis, le fusil à pompe pour repousser les mendiants trop proches, etc etc...
Très vite, on enchaine les combos, on maintient un adversaire à terre pendant qu'on arrose ses potes de bastos... Et puis on rencontre un boss, on comprends son modus operandi et on le brise. Pour une fois, dans un jeu, aucun n'est pénible et on trouve mêmes des idées assez originales. Sans être trop facile. On s'amuse quoi. Sauf quand il y a un petit peu trop de monde invité à la fête : arriver à gérer une dizaine d'ennemis remontés sur le même écran peut relever du défi.


J'ai toujours voulu être un jongleur.

The more things stay the same...
Je parle pas du quidam de base qui n'a que ses poings pour nous combattre. Non, je parle des mecs armés de kalash, des gros balaises quasi inarrêtables, des chiens, des ninjas du corps à corps. Ca apporte zeste de variété, mais ce sont les seuls types d'ennemis que vous rencontrerez : Oui, oui, vous allez démonter les mêmes catégories d'ennemis reskinnés pendant tout le jeu.

Un peu dommage ça. Mais pour vous détendre, il y a la plate forme. Simple comme tout, elle demande un doigté minimum pour des résultats très satisfaisants. Courir sur les murs, sauter de crane (suspendus à des poteaux, ne me demandez pas pourquoi) en crane et c'est tout. Ces passages sont rares, mais eux aussi, répétitifs.


Les boss, eux aussi, ont besoin d'amour.

...The more they change
Il y a bien une préquelle au jeu sous la forme d'une campagne co-op. En gros, c'est la même chose qu'en solo, sauf que vous êtes deux, pas de changement drastiques. Fait indigne en 2010, pas de online, uniquement du local. Ca reste un "bonus" appréciable.

Le gameplay est efficace mais peu varié. Ce qui l'est par contre, ce sont les environnements. Un train, une usine à viande, un ring de catch, un quartier à put... chaud, une église etc etc, vous allez voyager. Les décors sont tous réussis et y évoluer est un vrai bonheur. Pareil pour les ennemis, ils ont beau êtres tous "génériques", la "shank touch" fait mouche chez eux aussi. Bikers, racailles, gardes du corps ou militaires, chaque groupe a son identité propre qui saute aux yeux. Le coté gore et les multiples animations de mise à mort renforcent encore cette impression de "patte graphique".


D'un coté, une scène comme ça, ne peut vraiment s'apprécier qu'avec des bières et un pote à coté de soi sur le canapé

Booya!-tiful
C'est bien ça, j'embraye sur les graphismes. Ca passe sur écran HD de manière parfaitement lisse, les animations sont excellentes, c'est un vrai régal pour les yeux. La musique colle parfaitement à l'ambiance avec un petit coté western Spaghetti. D'ailleurs la BO a été mise à disposition gratuitement sur le blog du jeu et se télécharge ici. Rien à redire.


Et voilà, c'est toujours pareil ! J'étais juste venu apprécier le coucher de soleil et on m'agresse.

Tes heures sont comptées
Les succès sont assez basiques et la plupart se gagnent en tuant les divers boss ou pendant la course normale du jeu. Le seul véritablement difficile concerne finir le jeu en "hard", une tache rendue dantesque de manière artificielle par la disparition de checkpoints dans les niveaux. Les vrais défis intéressants sont à chercher du coté des costumes comme faire un combo de 150 hits pour débloquer le ninja rouge, mais même là c'est assez maigre. D'autant plus que le jeu vous prendra environ 3h à terminer en normal. Plus long, le jeu serait devenu lassant, j'en conviens, mais ça fait quand même peu. Il faut prendre en compte la campagne co-op, certes, mais elle est assez courte.


La prochaine fois, il réfléchira à deux fois avant de vendre de la viande faisandée.

Shank, c'est bien, c'est beau, c'est rapide et efficace. Mais on en a fait le tour rapidement. Si vous êtes en manque d'ultra violence, d'un bon jeu 2D mixant les bonnes choses de la vie et d'un jeu à l'identité graphique propre, courrez, mais à moins d'être maso n'espérez pas en tirer des jours d'amusement. [7,5]