3ème volet de la saga sur PS3, les fous furieux de Motorstorm désertent les lieux naturels pour établir son festival de course off-road en pleine ville ravagée par un tremblement de terre. Qu'on se le dise, Motorstorm Apocalypse est le jeu de course le plus fun qui existe sur Playstation 3 à posséder absolument.

"On va courir... dans ça ?"

Au programme des rejouissances, vous vous élancerez à fond les ballons au guidon ou au volant de pas moins de 13 sortes de véhicules allant de la moto-cross au terrifiant Monster Truck en passant par les quads, buggies, voitures de course, 4x4 et j'en passe. Tous les véhicules présents dans Pacific Rift, le volet antérieur, sont de retour auquel il faut rajouter 2 nouvelles classes de moto : les Superbike (sorte de fusée sur 2 roues difficilement controlable) et le Chopper (pour se la jouer rebelle tel Lorenzo Lamas) ainsi 3 nouvelles classes de voitures : la Supermini (legère et rapide, elle colle à la route tel un chewing-gum, parfaite pour les débutants), la Supercar (accélération décoiffante mais ce sont de vraies savonettes) et la Muscle Car (excellente vitesse de pointe mais mauvaise accélération). Chaque classe de véhicule a sa maniabilité propre, chacun se fera donc son opinion sur les différents engins disponibles. Il y en a pour tous les gouts et chaque classe content 3 véhicules à débloquer qu'il est possible de costumiser des roues aux ailerons sans oublier la peinture, les vinyls et autres stickers. Le style de pilotage est toujours, ce que je qualifie, d'"arcade mais pas trop" (c'est-à-dire pas autant abusé qu'un Burnout ni aussi exigeant qu'un Gran Turismo). Les vétérans de Motorstorm devront néanmoins revoir leur base car la conduite est radicalement différente des volets précédents. Elle est bien plus accessible et les véhicules ont bien plus de poids (surtout le Monster Truck qui est devenu un vrai veau pour le coup). Elles adhèrent mieux au sol, ce qui n'est pas une mauvaise chose. Pour certaines classes, la maitrise du frein est devenue essentielle sur le bitume ainsi que la gestion du boost, certainement l'élément le plus important dans la série.

"Mange ma poussière, mon gars"

Le principe du boost n'a pas beaucoup bougé à quelques détails près. Il est toujours illimité en quantité, c'est-à-dire qu'il n'est pas utile de recupérer des items ou réaliser certaines actions pour en récupérer. Il suffit juste d'attendre que votre moteur refroidisse car si vous abusez trop du boost, votre moteur chauffe et risque d'exploser. Il est toujours possible de rouler dans les flaques d'eau pour refroidir plus vite son moteur mais à l'inverse, la présence de flammes fera monter la chaleur plus vite. Enfin, le boost sert aussi à se déporter rapidement sur les cotés pour éviter un obstacle ou balancer un adversaire au tapis (si son véhicule est moins gros que le votre, évidemment). Rien de nouveau jusque là. Sauf que la jauge de boost monte dans le rouge bien plus vite qu'auparavant. Néanmoins, il refroidit plus rapidement aussi, surtout dans l'eau. Cela rend la conduite plus nerveuse, vous obligeant à multiplier les coups de boost pour grapiller des secondes. Autre nouveauté, le refroidissement par l'air. En lachant les gaz lors d'un saut, la température du moteur chute brutalement, vous donnant ainsi un grand avantage si vous choississez de sauter. Si Motorstorm reste relativement simple d'accès, les pros peuvent néanmoins profiter de quelques astuces pour prendre l'avantage sur les nouveaux venus. Une connaissance approfondie du terrain est également indispensable.

"Un seul d'entre nous sortira de cette ville en vie"

Evidemment, le facteur le plus marquant de ce Motorstorm Apocalypse, c'est son univers instable. Le jeu propose pas moins de 33 circuits, ce qui est illusoire car il n'y a que 8 environnements différents en réalité. Si certains circuits tiennent du grand spectacle (comme celui avec la tornade en bord de mer ou ceux sur les toits des gratte-ciel, par exemple), il ne se passe pas toujours des évemenements sur tous les circuits. Passé la surprise, il est relativement aisé d'éviter les obstacles qui se dressent sur votre chemin, les doigts dans le nez. Les scripts se déclenchent automatiquement devant le capot du premier joueur humain arrivant dans une certaine zone à un tour donné (souvent le dernier tour) et sont assez redondants. En ça, rien à voir avec Split/Second où ce sont les autres joueurs qui déclenchent eux-même les catastrophes dont certaines sont inévitables s'ils sont déclenchés au bon moment. Ici, non, rien n'est inévitable. On perd ce coté imprévisible des événements après les premières heures de jeu. Votre plus grand danger, ce sont les pietons qui vous tireront dessus (ce qui fait drastiquement monter la jauge de boost jusqu'à explosion) et se jetteront sous vos roues pour en finir avec la vie (particulièrement casse-noix en moto) mais surtout ce sont les autres concurrents au final. Pour peu que vous soyez aux commandes d'un engin de taille modeste (genre moto ou buggy), vos adversaires seront sans pitié. On notera une IA relativement soignée qui s'efforcera à vous rendre la vie la plus impossible qu'il soit, surtout dans le mode festival car elle est un peu molle en course libre. Vaut mieux se tourner vers le multi.

"Tu veux une barre Magic Nut ?"

Le mode festival, le mode solo, a été complètement revu. Néanmoins, vous en ferez rapidement le tour et rien d'indispensable est à débloquer en passant par ce mode. Vous incarnerez tour à tour 3 personnages représentants 3 niveaux de difficulté : Mash le débutant, Tyler le pro et Big Dog le vétéran. Leurs histoires vous plongent directement dans le festival Motorstorm, un univers gentillement barge. Votre mission sera essentiellement de finir des courses dans les 5 premiers au départ puis dans les 3 premiers. Chaque course est entrecoupée de scenètes rigolotes en BD animées (certaines donnent des astuces de pilotage à ne pas négliger). Les scènars pètent pas trois pattes à un canard mais ça a le mérite de détendre un peu le joueur avant la prochaine course. Chaque scénario se conclut par un épilogue halletant qui vous plongera dans le chaos le plus complet. A coté de ça, il reste les courses libres, le contre-la-montre, des défis hardcore et le multi. En local, il est possible de jouer jusqu'à 4 en écran partagé et sans le moindre lag. C'est assez rare pour être souligné. En ligne, jusqu'à 16 pilotes peuvent prendre le départ ensemble (contre 12 auparavant) et 2 joueurs peuvent partager le même ecran. D'ailleurs, le multi en ligne est obligatoire pour tout débloquer dans le jeu : les nouveaux éléments et stickers pour costumiser vos véhicules ainsi que les autres véhicules, icones et pilotes. C'est dans ce mode aussi que Motorstorm prend tout son ampleur. Il est possible de s'octroyer 3 avantages appelés Atout à piocher dans un catalogue (comme "accélération ameillorée" ou "meilleure resistance aux chocs", par exemple). Ceci dit, les avantages qu'ils procurent ne sont pas drastiques non plus. D'autres sont à débloquer par la suite. Enfin, il vous faudra parier sur un adversaire que vous pensez pouvoir battre à la prochaine course (en se fiant à son rang, par exemple). Un pari remporté vous fera empocher plus de jetons et donc, vous débloquerez plus vite d'autres éléments. En clair, attendez-vous à passer du temps en réseau et vous faire beaucoup d'ennemis.

"Tu vas voir, l'interdiction !"

Graphiquement, Motorstorm Apocalypse n'explose pas la rétine contrairement à ses prédécesseurs à leur époque. Mais il n'est pas moche non plus pour autant (mise à part quelques effets clairement ratés comme l'eau par exemple). Disons que pour un jeu de course, à la vitesse où on se déplace, ce n'est guère génant. On a aussi beaucoup perdu en ambiance dans l'intro et les menus comparé à Pacific Rift. C'est dommage mais ce n'est pas l'essentiel. Ce qui compte, c'est le plaisir que procure le jeu, la frustration de s'être pris bêtement un arbre qui trainait là et les explosions de joie après un dépassement sur la ligne. Car Motorstorm Apocalypse vous réserve quelques moments d'anthologie, surtout en ligne. L'envie de vaincre n'a jamais été aussi forte surtout grâce au système de pari et son gameplay qui repose entièrement sur l'usage du boost à gogo et du frein à main. De plus, toutes les subtilités de gameplay, une fois maitrisées, flatteront votre égo. Les courses fourmillent de détails, il n'y a pas une seule zone vide à l'ecran et les scènes d'action vous plongent dans une ambiance dantesque. On arrive souvent dans des situations où on gère plus rien et on se crash bêtement dans un poteau en riant comme une baleine car on a voulu prendre trop de risques. A ça, vous rajoutez une bande-son orchestrale inspirée des films d'action hollywoodiens et tout y est.

"Y'a des questions ?"

Son gros défaut au final, c'est que ce jeu est sorti au mauvais moment à cause des évènements du 11 mars au Japon, ce qui fait qu'il passe relativement inaperçu, faute de marketting. Dommage car c'est du très bon travail qu'ont realisé les gars d'Evolution Studios. Motorstorm Apocalypse est, à l'instar de ses ainés, un indispensable dans le genre jeu de course à posséder sur PS3. Comme dirait Big Dog, y'a des questions ?

EN RESUME :

          (+) Une prise en main exemplaire et très accessible
          (+) Une ambiance apocalyptique réussie
          (+) Un mode multi en ligne et hors ligne efficace
          (-) Une interface et des graphismes moins soignées que Pacific Rift
          (-) Certains circuits sont redondants