Allez, trouvons une intro...

Nous allons tester un RPG... à part.

Voilà.

On va commencer par ça et parler « d'épisode à part« . On aura tout le reste du test pour entrer dans les détails.
Final Fantasy X-2, est la suite directe de Final Fantasy X. C'est une première pour les Final Fantasy, chacun étant normalement indépendant les uns des autres.
Après cette entrée en matière la plus neutre possible, plongeons-nous dans le test proprement dit. Et là, l'affect va parler beaucoup plu
s...

 

Previously on Final Fantasy X.

Puisque nous parlons de suite directe, attachons nous à décrire brièvement l'épisode précédent. Je place juste une petite et discrète ALERTE AU SPOIL!!!. Et on enchaine.
Final Fantasy X narrait l'histoire de Tidus, sportif de haut niveau qui se retrouve projeté dans un monde inconnu: Spira. Il ferra la connaissance de Yuna, une invokeuse de chimères à l'avenir funeste. Après l'avoir libérée de ce destin tragique, Tidus disparait, condamné par sa condition de « fantôme » (dirons-nous) et laisse Yuna seule.
Ainsi s'achève Final Fantasy X.
Mais l'histoire continue, car Yuna est bien décidée à retrouver son amour perdu. Cette quête est l'histoire de Final Fantasy X-2.

Pourvu que personne ne regarde...

Au début de votre première partie, nous retrouvons Yuna sur scène. Agréablement mise en valeur dans sa tenue d'artiste, Yuna se trémousse au rythme d'une chanson bien japonaise comme on les aime, ou pas...
Cette scène d'intro conditionne votre perception du jeu. En effet, plusieurs cas de figure sont possibles pour le joueur:

-Il ri à gorge déployée.

-Il est atterré par ce qu'il voit et cri à la mort de FF.

-Il souhaite que personne ne le voit jouer à ce truc, déjà que le jeu vidéo a mauvaise réputation, on ne va pas passer en plus pour des détraqués lubriques...

-Et enfin il trouve cela fun, plein de fraicheur, acidulé comme un bonbon multicolore et gélatineux. Pour la peine, il se met même à bouger la tête en rythme et fait le playback sur: "I can hear you."

Une fois le concert terminé (au terme d'une course poursuite mémorable et d'un rebondissement dantesque), on retrouve notre héroïne flanquée de Rikku (nymphette dynamique issue du précédent volet) et de Paine, (une nouvelle ombrageuse mais stylée). Ensemble, elles forment un groupe de "mercenaires": les Albatros (on ne ris pas, en VO c'est les "Mouettes") qui tente de ramener Tidus auprès de Yuna.
Décrire l'ambiance du jeu implique une comparaison. Si on est d'accord pour dire que la plupart des Final Fantasy sont des jeux « matures », alors FF X-2 est adolescent, très adolescent. Si ce jeu était une personne, elle aurait 14 ans, pousserait des « Kyaaa » hystériques, aurait des discussions interminables avec ses meilleures copines du monde, et mettrait 2 heures dans la salle de bain pour se pomponner. Bref, vous avez compris, c'est pas très sérieux tout ça.

Pour ce qui est de la forme, le design de Final Fantasy X m'a toujours dérangé (ne discutons pas des gouts et des couleurs s'il vous plait). Néanmoins, les personnages féminins étaient très réussis. Le X-2 est toujours aussi raté dans ses décors (désolé c'est mon opinion, vous avez le droit d'aimer), mais les trois héroïnes sont belles et leurs tenues sont originales et bien trouvées.

« Vite, retrouvons Tidus! »                                                                                                             « Non, on va d'abord faire de la pub pour le casino, puis on enchaine avec l'agence matrimoniale... »

Alors oui, ce sont de vraies quêtes. Faudra vous y habituez.                                                Final Fantasy X-2, propose un système de missions réparties dans cinq actes. Au début du jeu, vous avez une liste d'endroits, chaque endroit correspond à une mission. Celles-ci sont très variées (du combat, de l'archéologie, du démarchage, du Doom-like, du massage...) et vous récompensent par l'octroi d'équipement, de nouvelles classes de personnages, ou d'une augmentation de votre pourcentage d'histoire. Oui, vous allez être noté car ce jeu a des fins multiples qui sont conditionnés par votre pourcentage de scénario. En accomplissant des missions clefs, vous débloquerez l'accès à l'acte suivant. Finir un acte vous empêche de revenir en arrière, si vous avez oublié des missions vous ne pourrez peut-être plus les faire. Sinon vous êtes libre de faire les missions dans l'ordre que vous voulez.

Mets ta morphose.

Episode original oblige, le système de jeu se renouvèle, mais le routard de Final Fantasy se trouve en terrain connu.
Tel FF 5, le jeu ne propose qu'un nombre très limité de personnages. Cependant, le joueur garde la possibilité de modifier à tout moment la classe de ces derniers. Ainsi, le changement de classe peut se faire pendant le combat et s'effectue au moyen de Vétisphères. Les Vétisphères sont des sortes d'orbes magiques qui modifie l'apparence de votre personnage et lui octroi les attributs et compétences relatives à sa tenue.
Ainsi, Yuna dans sa tenue de Guerrière voit sa Force augmenter et gagne des compétences comme Trépan qui diminue la Constitution d'un adversaire. Au cours du combat, elle peut se transformer en Mage Blanche et ainsi avoir accès aux sorts de soin.
Dans le jeu vous trouverez des Palettes qui permettent de placer les Vétisphères et de les utiliser. Vous devez donc choisir consciencieusement quelles classes équiper afin de ne pas vous retrouver démunis en combat.
Une fois votre groupe prêt, le combat commence.

La jauge ATB fait son retour après sa disparition de FF X. Bien loin de la lenteur calculé de FF 9, cette jauge ATB va très vite. Les filles et vos adversaires se déplacent sur le champ de bataille à chaque action. Il est bien loin le temps des batailles rangées de FF X. Ici, le temps réel est quasi-total, ce qui implique que vos filles peuvent attaquer simultanément pour un maximum de dommages. D'ailleurs si vos assauts sont successifs et coordonnés, vous créerez des Combos qui multiplient les dégâts.
La rapidité d'action, le choix précis des Vetisphères et une concentration de tous les instants rendent les combats de Final Fantasy X-2 très dynamiques.

Acquérir les nouvelles compétences se fait de façon classique: remporter des combats dans une classe fait gagner des points de compétences. Ces derniers s'ajoute sur la compétence de votre choix. Une fois le total atteint, la compétence est votre et on passe à la suivante.
Ce système dépoussière de façon jubilatoire le système de classe instauré dans FF 5. Le changement de Vetisphere en plein combat accélère le jeu tout en lui apportant une dimension stratégique en temps réel.

En bref, ce Final Fantasy ne déroge pas à la règle, et réussi une nouvelle fois le pari d'oser la nouveauté tout en sachant s'inspirer d'un passé déjà riche.

Soyons sérieux deux minutes.

Présenté de la sorte, le jeu nous apparait comme une sorte de fan service/pompe à fric du plus mauvais goût. Cette réaction bien légitime semble confirmée dans les premiers instants du jeu. Cependant, à coté des missions aux ressorts comiques, se trouve un scénario intéressant, celui-ci étant la suite directe d'un épisode très tragique des FF.
Retrouver Tidus et par là même en apprendre plus sur le passé de Spira ne peut que contenter le fan en quête de réponses (on ne va pas demander ça à Lost).

L'apparente naïveté du contexte laisse vite place à une intrigue plus profonde, certes un peu facile (Ouh! Une grande menace qui menace le monde!). Mais rehaussée par une triste histoire d'amour aux inspirations shakespearienne.
L'histoire de Spira dans FF X montrait un monde maudit, obligé de vivre dans la peur perpétuelle de l'annihilation totale. La fin de Sin laissait présager un avenir radieux pour ce monde. Cependant, alors que tout semblait parfait pour que naisse une ère de paix, on constate que les hommes retombent dans leur travers. FF X-2 propose une réflexion pas bête (c'est pas Machiavel non plus) sur le pouvoir, ceux qui le veulent, ceux qui le garde, les amitiés qui se font et se défont au gré des aléas politiques, les rêves utopiques brisés, la guerre qui menace alors que la paix perpétuelle était instaurée...

Final Fantasy X-2 réussi son pari de coupler un gameplay basé sur des missions avec un scénario aux propos typiques d'un Final Fantasy. On perd le rythme lent mais soutenu d'une quête classique, mais le jeu n'en pâtit pas trop. Tout dépend de votre implication dans le jeu.

 

Cet épisode a été assez amoché par les joueurs lors de sa sortie mais les critiques professionnels ont néanmoins gardé un accueil chaleureux à ce titre. L'ayant fait pendant l'été 2004, son ambiance convenait parfaitement à l'idée que l'on peut se faire d'un jeu d'été. Quelque chose de décomplexé l'habite et une fois dedans, on laisse Yuna nous prendre par la main et nous entrainer dans son voyage. Tout le design du jeu et près de 80% de son contenu à des relents de fan service, les quiproquos et autres situations sont guidés par les ressorts du shonen comique (pas nécessairement drôle).

Cependant, derrière le vernis se cache un jeu réfléchi, travaillé, en adéquation parfaite avec la mythologie créée quelques années plus tôt. Des cinématiques poignantes (le rêve de Yuna), les révélations sur Tidus, les réflexions menés sur un monde en reconstruction... Tout cela fait de FF X-2 un jeu intéressant. L'esprit chagrin y voit l'escroquerie de l'argent facilement gagné sur le dos d'une licence célèbre. Le bon public y verra un jeu original qui n'a pas peur de quitter les sentiers battus.

Pour finir, ne manquons pas de souligner que FF X-2 a un rejeton: Final Fantasy XIII. Les systèmes de combats sont similaires sur bien des points. Ainsi, le changement de Vetispheres n'est pas sans rappeler le changement de Stratégies. De même que le quasi temps réel des combats qui autorise les assauts simultanées et coordonnés. En outre, le découpage en zones du XIII (les fameux couloirs) rappelle la sélection aride des lieux à visiter dans le menu du X-2. Le partage en Actes de X-2 est similaire au partage en chapitres du XIII. Dernier point commun: FF X-2 propose des missions tout comme FF XIII ne propose que des missions en guise quête annexe.

Pensez-en ce que vous voulez!