Killzone est une nouvelle licence Sony, qui
a fait ses premiers pas sur Playstation 2 avec un premier épisode sympa
mais sans plus. S'en suivit un opus sur PSP lui même de qualité,
servant de mise en bouche à la suite sur console de salon, qui fut mise
en avant par Sony comme l'un des porte-étendards de la Playstation 3.

Développé par Guerilla Games, studio néerlandais, Killzone
2 fit couler beaucoup d'encre à cause de ce fameux E3 2005, où beaucoup
de développeurs avaient montré des vidéos en pré-calculé, les faisant
passer pour du ingame. Je ne m'étendrai pas plus longtemps sur cette
polémique, car le jeu est sorti (depuis le 25 Février 2009) et c'est la galette que je jugerai, rien d'autre.
Disposant d'un Background très intéressant, que l'on peut retrouver ici, Killzone 2 est donc la suite de l'histoire comptée dans les deux précédents volets. Doit on obligatoirement avoir joué à Killzone 1 et Killzone Libération,
avant de s'atteler à Killzone 2? Si vous avez lu l'histoire sur le lien
ci-dessus, non. Mais en revanche il est évident que pour celui qui n'a
pas cherché à en apprendre plus sur l'histoire, avant de débuter de but
en blanc ce Killzone 2, ne va sûrement pas appréhender l'histoire de la
même façon, et sera largement moins investi dans certains retournements
de situation.
Mon dieu que de parlotte pour un fps où l'on doit tuer tout ce qui
bouge... Et oui c'est moi, c'est ma patte, toujours à montrer la
moindre profondeur, l'infime parcelle de densité que l'on peut trouver
dans n'importe quel titre.

Nous mettant dans la peau du sergent Thomas "Sev" Sevchenko, membre de l'équipe Alpha de l'ISA (je ne compte pas expliquer qui est qui, pour plus de renseignements, consultez l'historique pré-cité),
je me vois donc débuter mon aventure dans Le Nouveau Soleil, un
imposant vaisseau de ma flotte, préparé à engager l'assaut sur la
planète Helghan, territoire des fameux Helghasts, et de leur empereur,
Scolar Visari. Le but principal de ma mission est de capturer Visari,
afin d'étouffer le conflit entre Vectan et Helghan, et en terminer avec
la rébellion Helghast face à la Terre.
Accompagné de trois coéquipiers, Garza, Natko, et notre chef Rico ( Pas le Rico de Starship Troopers), je m'en vais dans la poussière et la cendre de Pyrrhus, capitale fasciste de cette civilisation maudite.
Mise en scène hollywoodienne, musique épique, réalisation somptueuse,
il faut reconnaitre le boulot dantesque des équipes de Guerilla. Nous
mettant littéralement dans la peau de Sev, ressentant la lourdeur de
son équipement, toujours conscient d'avoir des bras et des jambes (ce qui est loin d'être le cas encore aujourd'hui dans les fps),
Killzone 2 nous place dans ce contexte réaliste, où la profondeur du
background sert un gameplay peaufiné dans les moindres détails, et là
j'ai juste envie de dire MERCI.
Killzone 2 ne tente pas de révolutionner le monde du FPS, il n'en a
d'ailleurs jamais eu la prétention. A la manière des Call of Duty
d'Infinity Ward, Guerilla utilise les clefs connues du genre, pour les
magnifier et proposer au joueur une expérience spectaculaire, qu'il ne
sera pas prêt d'oublier.
Leur système de couverture est quant à lui très bien conçu, et
implémenté dans le gameplay dans une fluidité et une qualité hors pair.
Il en est de même pour les animations, qui sont tout simplement
bluffantes de réalisme, et encore plus impressionnantes lorsque votre
ennemi chute mortellement au sol. Et pour finir je me prosterne devant
les effets de lumières, qui sont sensationnels, offrant à ce jeu
l'ambiance glauque et oppressante qui lui est dorénavant propre.
Pad en main, qu'est ce que ça donne? Et bien c'est lourd, mais voulu.
Si la rapidité de CoD 4 vous a plu, vous risquez d'être aux premiers
abords, assez déstabilisés par la lourdeur de Sev. Ce dernier garde
tout de même toute la panoplie de mouvements propres à un personnage de
FpS.
Ne pouvant porter que deux types d'arme à feu, en ajoutant des grenades
et un couteau de combat, le nombre d'armes est assez faible, mais se
suffit largement à lui même. Pour ma part je suis resté la majorité du
jeu avec le fusil d'assaut de base, et sans en éprouver le moindre
remord. Mais si vous souhaitez jouer avec une mitrailleuse, un fusil à
pompe, ou des armes plus exotiques comme un énorme flashball lethal,
c'est à vous de voir.

A la manière de Call of Duty, le jeu se veut assez linéaire. Comme le
disait le G-man : "Plutôt que de vous donner l'illusion du choix, je
préfère décider pour vous", et c'est exactement le choix de Guerilla.
Aujourd'hui les joueurs veulent à tout prix un environnement ouvert, où
ils pourront choisir la façon dont ils vont exécuter leurs objectifs.
Ce système comporte un défaut de taille, il supprime toute forme
travaillée de mise en scène; et pour Killzone 2, cet élément est
primordial. Donc on se retrouve dans des environnements fermés, nous
offrant périodiquement le choix entre deux chemins, mais ne nous
permettant pas d'aller où l'on veut, ceci afin de nous offrir une
histoire de tous les instants, et sur ce point, Guerilla a réussi son
pari. Le risque dans ce genre de gameplay à "couloirs", c'est de vite
se lasser, voir même de prévoir à l'avance les scripts. Et encore à
l'instar de CoD, Killzone 2 offre de la variété dans son gameplay, nous
emmenant dans des batailles de groupes, puis en solitaire dans des
caves humides et inhospitalières, en passant par des scènes en
véhicule, où dans l'espace aérien Helghan.
Tout cela reste évidement classique, mais tellement bien amené,
tellement soigné... On peut noter également quelques bonnes idées,
comme l'utilisation de la sixaxis, pour deux sortes d'actions : tourner
des valves, et actionner des charges explosives. N'étant pas amateur du
système gyroscopique de la Playstation 3, je dois avouer que j'aurais
bien aimé voir son utilisation plus approfondie, notamment lorsque Sev
doit aider un coéquipier à grimper un mur : tirer la manette vers soit
aurait été naturel pour le joueur, étant déjà dans la peau du
personnage.
Les amateurs de trophées apprécieront les dossiers et emblèmes cachés
dans les niveaux, offrant une dose de replay value supplémentaire.

Quatre modes de difficulté, le dernier étant débloqué lorsqu'on termine le jeu en Difficile (Et l'appeler Difficile n'est pas peu dire), afin de vous faire apprécier le jeu quelque soit votre niveau.
Calqué sur la durée de vie des jeux actuels, c'est à
dire affreusement court, Killzone 2 se rattrape par un multi travaillé,
qui n'a pas été mis que pour faire jolie. Malheureusement, à mon humble avis, le système de progression du mode
multijoueur est trop relevé. En effet lorsqu'on débute le multi, nous
n'avons accès qu'à une seule classe, les autres se débloquant au fil
des niveaux obtenus. Ce système est mauvais, car les joueurs ont des
prédispositions à certaines classes, et se voient obligés de jouer dans
des conditions qui ne sont pas les leurs, afin d'obtenir le droit de
jouer le personnage qui leur plait. Mais le multi reste tout à fait
bon, j'y ai d'ailleurs passé de nombreuses heures, lâchant de ce fait
le multi de CoD 4 pour ce qui est des FpS. Jusqu'à 32 joueurs dans une
même partie, ce mode offre de grands moments de jeu, et restera, je
l'espère, très joué dans le futur.

Mis en avant par Sony après un premier épisode dans la moyenne,
Killzone 2 mérite-t-il tout ce bruit? La réponse est oui,
indéniablement. Que ce soit en solo comme en multi, Killzone 2 vous
invite dans une œuvre travaillée du début à la fin. Pourvu d'une
technique impeccable, d'une mise en scène rappelant La Chute du Faucon Noir,
et d'un gameplay soigné aux petits oignons, le FpS de Guerilla s'impose
comme LE jeu de tir de la Playstation 3, et devient un sérieux
concurrent de Halo, le FpS de la xbox. Il n'y a plus qu'à espérer un
troisième opus, toujours sur PS3, afin de prolonger une histoire
captivante, qui a encore beaucoup de belles choses à nous raconter!

 

Anfalmyr