Kamurocho. Ce quartier fictif de Tokyo que l'on a déjà arpenté à trois
reprises est à nouveau au centre d'une aventure riche et pleine de
rebondissements, dans laquelle le joueur n'incarne plus un seul
personnage mais quatre dont le retour du charismatique Kazuma Kiryu.
Cependant, c'est en compagnie d'un nouveau venu du nom de Shun Akiyama
que l'on débute cette nouvelle histoire, et c'est ma foi une manière
fort intelligente de donner un nouvel élan à cette série avec un héros
de départ bien différent du Dragon de Dojima; qui de plus n'est même pas un yakuza! Attention toutefois, car Shun sait très bien combattre et le prouve rapidement.

Oui, le scénario de Yakuza 4 est gonflé des biceps et montre dès ses
premiers instants une noirceur et une maturité qui réjouiront les déçus
des premières heures du précédent épisode, car on est mis immédiatement
dans un bain de sang et de vengeance. Clairement, on n'est pas là pour
rigoler - même si le soft est ponctué d'éléments comiques propres à la
saga comme le retour du travelo par exemple - et Shun, prêteur sur
gages, dirige sa petite entreprise quand les embrouilles lui tombent
dessus. Je ne vais en dévoiler plus car c'est une histoire qu'il faut
découvrir soi-même, mais la revisite de ce quartier en perpétuelle
mutation est toujours un bonheur avec ses nouveaux magasins et services
installés depuis l'an passé. De plus, la possibilité de se balader sur
les toits et la création de galeries souterraines augmentent la surface
de jeu de manière notable, et nous permet de découvrir des lieux
inédits. Ah, Tokyo comme si vous y étiez... et sans menace nucléaire!

Car au-delà de la trame principale mettant en scène nos quatre héros,
les quêtes secondaires foisonnent à nouveau. Entre venir en aide aux
différentes personnes dans le besoin, la recherche des "révélations",
les combats en arène, les bars à hôtesses qui font leur grand retour (en tant que client ou manager), les clés de casiers disséminées partout en ville, les restaurants où dîner, les entraînements militaires, la salle d'arcade Club Sega, le karaoké, les armes à customiser, les jeux du
casino ou encore le salon de massage, il y a beaucoup à faire! Et encore j'ai oublié de mentionner les différents sports présents dans le soft - bowling, base-ball, ping-pong, golf, billard et fléchettes qui
agrémenteront aisément votre périple entre deux bastons.

Graphiquement, le jeu est encore plus beau que précédemment et sa mise
en scène des cinématiques est vraiment dantesque: un pur régal tant dans sa dynamique que dans ses dialogues savoureux et pêchus. Le joueur est
libre de suivre l'histoire fil-rouge ou de s'en écarter afin d'apprécier tous ses à-côté, le rythme n'en souffrant jamais et les différents
personnages que nous incarnons étant si différents (psychologiquement et dans leur façon de combattre) que leur contrôle alternatif nous évite
toute lassitude. Bref, vous l'avez bien compris, en tant que fan
inconditionnel de la saga depuis son Day One en France je n'ai jamais
été déçu des précédents épisodes, et ce dernier avec son scénario oh
combien mature et réfléchi me fait tripper incroyablement. Prévoyez une
cinquantaine d'heures pour voir le bout de cette nouvelle guerre des
gangs, et encore plus pour le terminer à fond. Viva Yakuza 4!