Étranger, c'est avec ce statut que vous débarquerez au port de la
ville de Blackwater, porte étendard
d'un ouest sauvage rattrapé par la
modernité.  L'autorité "légitime" peut-elle réussir à dompter les
instincts/esprits sauvages en imposant sa vision propre du monde par l'apport du
modernisme et de la civilisation ? C'est l'une de nombreuses questions
posées par Red Dead Redemption, mais je ne m'éterniserais pas sur cet
aspect socio-politique qui fait de RDR un jeu matûre.

Dans
la vie, il y a les bons et les mauvais cow-boys

Comme le
dit Bonnie Mac Farlane en s'adressant à John Marston lors d'un voyage en charrette : "les hommes d'affaires,
sont les nouveaux cow-boys".

Marston, lui, fait parti des ces derniers "vrais" cow-boys à l'ancienne.
Orphelin,  ex-membre d'une bande de malfrats, il sera obligé d'être
confronté à un vrai dilemme : traquer ses anciens compagnons de
braquages ses "frères de sang" pour sauver la vie de sa femme et de son
fils retenus et menacés par les autorités fédérales.

Fatalement
amené à choisir votre camp vous pourrez évidement rester hors-la-loi,
aboli de toutes contraintes morales avec toutes les conséquences
policières que celà aura, ou assumer pleinement les responsabilités
données par les évènements et protagonistes principaux (comme
secondaires) croisés durant votre périple.

Honneur et
damnation

Un système d'honneur et de réputation à donc
été mis en place par les développeurs afin d'évaluer vos actions.
Celui-ci déterminera de quel côté de la barrière morale vous évoluez.
Les actions que vous réaliserez auront un impact direct sur la façon
dont vous serez accueilli par les habitants et shérifs locaux, à
l'inverse d'un GTA ou vous pouviez ne
jamais être inquiété par les
autorités malgré le nombre d'ignominies commises.

Évidement, ce
nouveau système préssenti comme une "révolution" par Rockstar connaît
rapidement ses limites car dépassé un certain grade de réputation
positive vous obtiendrez la plus grande clémence des autorités voire une quasi-immunité. Commettre un meurtre ou bien chopper le cheval d'un
passant ne devient, alors, qu'une simple formalité sans punition à la
clé.

Néanmoins, le comportement des PNJ rencontrés en ville
sera
fortement modifié : on louera votre nom au détour de chaque rues, des
rumeurs circuleront sur vous, on s'étonnera de voir la légende "Marston" en chair et en os et certain de vos admirateurs les moins timides en
viendront même à vous proposer quelques dollars en remerciement pour vos bons et loyaux services !

Shoot'n'roam

La
force ludique de RDR en tant que shooter est indéniable, bien que le
système de visée initié par GTA repris ici mettra
parfois la patience de nombreux joueurs à rude épreuve. Tantôt impeccable, tantôt perfectible, une seule erreur de choix de couverture entraînera une impossibilité de tirer sur la cible visée...

Ce n'est donc pas le facteur
"shoot" qui impressionne le plus mais l'aspect "free-roaming" du
titre. L'effet de solitude de ce grand vide désertique pouvait effrayer
mais est illusoire. Chaque route sillonée sera propice à moult rencontres car ce désert grouille
littéralement de vie : femmes en
détresse, bandits à la petite semaine en embuscade, attaques d'animaux
sauvages, défis de tir au revolver, etc, etc. Les situations aléatoires
se renouvellent perpétuellement dans RDR.

Chevaucher son "dada"
est un vrai régal,attaquer un repaire de bande une aventure épique,
rechercher un criminel à flanc de montagne et le ramener au bureau du shériff "dead
or alive" (comme le veut la tradition) est totalement jouissif. Sans
compter les nombreux mini-jeux auquels vous aurez plaisir
de vous
adonner entre deux missions afin de vous faire quelques dollars : poker, black-jack, poker menteur, lancer de fer à cheval, bras de fer ou jeu
du couteau.

Tout a été fait pour vous dévoyer de l'aventure
principale qui, en outre, a bénéficiée d'un traitement scénaristique aux petits oignons avec son lots de rebondissements et un
"twist" scénaristique final aussi convaincant qu'inattendu.

Buena Vista Rockstar Social Club

Comme si celà ne suffisait
pas, il existe aussi quatre "rôles" à faire évoluer (ou pas) en
parachevant un tas de défis. Vous pourrez tour à tour vous glisser dans
la peau d'un botaniste, d'un chasseur de trésor, d'un tireur d'élite ou
bien d'un chasseur. Chaque défis achevé améliorera honneur, réputation,
flattera votre égo de joueur et débloquera objets, succès et autres
goods inaccessibles auparavant.

Associez
votre compte X-BOX
Live au Rockstar social club et vous débloquerez des défis
supplémentaires à compléter. A ce propos, après avoir commencé le jeu,
connectez-vous au rockstar
social club et vous comprendrez rapidement ce que signifie réellement le terme "générosité". Rares sont les
développeurs qui bichonnent et suivent ainsi leur communauté sans passer par la case "micro-paiement".

Pour terminer, le mode multijoueur
est aussi riche et intéressant que le mode solo. Un nombre de style de jeu
considérable sera à votre disposition, du mode exploration ou toute la
carte du jeu est accessible à 16 joueurs simultanément, jusqu'au
deathmatch le plus basique.

Là aussi vous aurez un nombre de défis considérable à accomplir avec un système de progression d'expérience à la
Battlefield Bad Company. Expérience qui vous permettra de débloquer de
nouveaux personnages, montures et armes pour le mode exploration. Seul
petit bémol, il n'y a que quatre maps pour le mode
fusillades en bande.
On aurait aimé plus de diversité. Mais connaissant Rockstar, de
nouvelles cartes risquent de rapidement faire leur apparition dans les
mois à venir.

A poor lonesome Marston...

Varié, riche, généreux, musicalement parfait, Red Dead
Redemption est l'une des claque ludique de la décennie. Et même ses imperfections technologiques et ses nombreux bugs, ne réussissent à entâcher
l'expérience unique vécu au travers de l'histoire de John Marston.
Dernier survivant de son espèce, cherchant deséspérement à racheter ses
fautes, y parviendra t-il ? N'y parviendra t-il pas ? A vous de décider de son sort manette en mains !