Difficile d'être
objectif quand on a pour film culte « Once Upon A Time In The West ».
Apothéoses du western spaghetti, Sergio Leone au sommet de son art a réalisé
le western ultime. Lent comme le dernier souffle d'un homme au bord de la mort,
le film est un opéra moderne comme on en fait plus.  

Comparaison flatteuse et entièrement méritée pour Red Dead
Redemption.  Outre les similitudes
historiques (le film conte lui aussi la fin de la conquête de l'Ouest américain)
les développeurs de Rockstar sont arrivés à retranscrire l'essence de tout bon
western spaghetti : alternant longues scènes contemplatives (ah !  ces chevauchées dans le désert mexicain) où le
silence est musique et gunfight sanglants et endiablés, RDR reprend l'essence des
westerns cinématographiques nous transformant en vrai desperados virtuel.

Oui, j'avoue j'ai pris un malin plaisir à attraper au lasso
depuis mon fier destrier un pauvre outlaw et de le trainer sur quelques mètres  avant de le ligoter et de le ramener à la
prison la plus proche sur le dos de mon Jolly Jumper.

Alors choisirez-vous d'être plutôt « The Ugly » et
de vous mettre toutes les marshall et chasseurs de primes des Etats sur le dos,
ou bien d'être « The Good », cow-boy craint et respecté par tous ?

Mais être un vrai cow boy  ne se résume pas à tirer sur tout ce qui bouge
ou bien à camper à Brockback Mountain. Il faut savoir (sur)vivre dans un
environnement hostile. Le monde qui s'offre à nous est incroyablement vaste et hétérogène :
plaines, marécages, désert, montagne, etc. la nature a son propre écosystème en
fonction des régions. Les parties de chasse sont donc  constamment relancées.

Enfin que serait un jeu Rockstar sans des personnages hauts
en couleurs. J'ai personnellement trouvé le casting encore plus réussit que dans
un GTA. Imaginez les meilleurs albums de Lucky Luck passés au vitriol et vous
aurez une idée de la belle brochette de doux dingues que vous serez amené a côtoyer.

RDR est une expérience hautement addictive. Cette
reproduction de l'ouest américain, ce monde si vivant qui s'offre à nous avec
sa faune et sa flore, ses changements climatiques, ses personnages le peuplant,
n'attend que le joueur pour prendre vie.

A l'heure ou j'écris ces lignes, le jeu rencontre un succès
bien mérité. Je suis personnellement ravi de cet  accueil critique et commercial enthousiaste
: j'espère en effet que le jeu poussera les plus jeunes joueurs à redécouvrir tout
un pan du cinéma.

Eh puis les gars, qui n'a jamais rêvé de jouer aux cow-boys
et aux indiens étant enfant