Oh, oh, serait-ce un coup de feu qui vient de retentir dans le lointain? Encore un, dites donc, voila qui ne rassure pas vraiment quant à la tranquillité de ces grandes plaines de l'ouest, étendues sauvages dans lesquelles quelques villages et fermes isolées signent l'occupation de l'homme; tout comme les voies ferrées les relient aux côtes bien plus modernisées. Vaste et désertique, peuplé d'animaux pas forcément commodes et de brigands vadrouilleurs, le far-west du jeu de Rockstar San Diego est taillé sur mesure pour les gros durs tel John Marston, héros d'une aventure pétaradante qui reprend avec succès les ingrédients d'un certain GTA.

Car Red Dead Redemption n'est ni plus ni moins qu'une version western de son illustre grand frère, avec son lot de quêtes principales développant le scénario et tous ces petits à-côtés qui donnent au joueur une grande liberté d'action et de découverte. Ainsi, si au début de la partie nous n'avons pas accès à la totalité de la carte, c'est tout de même la moitié qui nous est offerte - déjà immense - et le plaisir de parcourir à cheval ces lieux est lui véritablement enchanteur. Les personnages importants rencontrés possèdent une vraie personnalité et leurs missions sont relativement variées, sans oublier les quêtes annexes (rencontres aléatoires) et les différents travaux et jeux du titre (chasseur de primes, dressage de chevaux, jeux de cartes, ronde de nuit, cueillette...). De plus, John verra sa garde-robe s'étoffer au fil de l'aventure, soit par récompense ou achat, soit par complétion de nombreux prérequis; ce qui est également le cas des armes qu'il peut manipuler.

Pour l'histoire, John est un ancien hors-la-loi initialement parti vivre une vie meilleure loin de l'ouest, mais rattrapé par son passé il se voit contraint de revenir sur ces terres hostiles pour dénicher son ancien partenaire, très attendu par les hautes autorités. Cette quête s'avère alors bien plus complexe qu'elle ne semblait au premier abord, et notre héros croisera sur sa route des personnes de tous horizons, allant de la brave Bonnie (tenancière d'un ranch) au docteur-charlatan (issu tout droit de Lucky Luke) en passant par le pilleur de tombes qui attire les mouches: une galerie de personnages pas toujours sains d'esprit mais indispensables à la réussite de sa mission; pour l'ambiance, on s'y croit vraiment, surtout avec les villageois vacant à leurs occupations diverses et variées. Côté jouabilité, c'est du presque tout bon avec des gun-fights tonitruants et facile à placer, une visée ralentie (la jauge de sang-froid) et des chevauchées rapides; par contre quel dommage que notre cow-boy ne sache pas nager...

L'aventure solo de Red Dead Redemption flirte avec la quarantaine d'heures de jeu, c'est déjà bien mais il ne faut pas oublier un fort sympathique mode multijoueurs en ligne où l'on se prend pour des légendes de l'ouest en se tirant dans les plumes en chacun-pour-soi ou groupes de hors-la-loi - bref, des modes classiques aux FPS ici mis à la troisième personne - ainsi que l'exploration de la carte avec ses potes où l'on peut rencontrer à tout moment d'autres joueurs et leur faire leur fête. Une extension à l'histoire qui n'est pas négligeable donc, pour un jeu tout bonnement excellent!