Ah Morrowind,  pas mal d'années après je garde en tête le souvenir d'un voyage mémorable, ma première plongée dans un univers vertigineux, où je m'émerveillais de choses frivoles comme la possibilité de dormir, de manger, de lire des livres ou encore de faire passer le temps. Que me reste-t-il d'Oblivion ? Le souvenir d'un voyage chiant. Alors, vous pensez que juger un Elder Scrolls sur ce seul ressenti  est réducteur ? Pas moi, car à mes yeux, c'est le plus important.

En gros voilà comment ça se passe: on se met en route pour notre premier voyage plein d'entrain. On croise un premier ennemi, on descend de monture; on admire au passage la magnifique IA qui continue à frapper le cheval alors que l'on est plus dessus. On le tue bien sur; en faisant attention de ne pas lâcher le coup puissant au moment où le gus s'écarte parce que sinon c'est le canasson qui prend. Bref une fois mort on reprend la route pour croiser un nouvel ennemi 1 minute plus loin. Alors on le tue puis on repart et 1 minute plus loin, encore un. Et c'est comme ça TOUT DU LONG!!!! Des ennemis inutiles à la pelle en veux-tu en voilà. Des nuisibles justes là pour nous faire perdre du temps. On est pas dans un J-RPG, mais on en a bien l'impression sauf qu'ici, on n'a pas besoin de combattre tous les dix pas pour engranger l'xp nécessaire à l'affrontement d'un boss de fin de zone, il y en a pas, c'est un open world et le seul boss, c'est le boss de fin. Et attention, je vous décris comment ça se passe en restant sur les routes! Non parce qu'à travers champs, à la limite, pas de problème mais là, les routes quoi, où des gardes circulent et vraisemblablement n'en branlent pas une.

Alors arrive rapidement le moment où l'on n'en a plus rien à cirer donc on fonce. Et là, on découvre que les ennemis nous suivent sur des Kms et que quand bien même le premier aurait abandonné, on en a 2 autres aux fesses. Pendant tout ce temps la douce mélodie qui nous accompagne pendant l'exploration laisse sa place au moins enchanteur thème de combat. Quand vous vous retournez les mecs vous ne les voyez plus mais la musique de bataille est toujours là, bug ? J'y ai cru, du coup une fois à destination, je descends de cheval, je rentre dans le donjon et de retour dehors je tombe nez à nez avec le cadavre de mon cheval et un bandit Khajiit. Oh le vilain chaton il va déguster.

Pour résumer, à quoi ça ressemble vos voyages dans Oblivion ? Bah à une course en avant, bride abattue, la musique de combat dans les oreilles. On ne profite de rien et une fois chaque destinations connues, on ne fait plus que des voyages rapides (une téléportation). Oblivion on le consomme, en rush.

Où est-il est mon voyage extatique? D'autant plus que la province de Cyrodiil n'est pas particulièrement intéressante. Une grande valléeverdoyante avec une petite zone enneigée au nord et un marécage au sud. Morrowind n'est peut être pas plus riche dans sa diversité géographique, en couleur ou en je ne sais quoi, mais c'est dépaysant. La végétation géante, les créatures aux formes étranges etc. Il y a d'autres choses qui visuellement déçoivent. Dans Morrowind les soldats impériaux faisaient clairement référence aux légions romaines. Dans Oblivion, dont l'histoire ne se déroule que quelques années après, on est face à un copié-collé de ceux de minas tirith. C'est comme si Oblivion troquait une partie de son identité visuel contre quelque chose à la mode (le jeu est sortie en 2006, le dernier film en 2003). Un changement que je trouve incohérent, car c'est comme si, entre Morrowind et Oblivion, on avait plus à faire au même empire, alors que seul 6 ans séparent les 2 histoires.

Résumer ce que j'attends d'un Elder Scrolls est, paradoxalement à la richesse de chaque jeux, une chose simple. J'attends un voyage comme nul autre pareil avec liberté de mouvement, de choix dans mes factions, faire les quêtes secondaires que je trouve sans chercher à toutes les compléter. Finir le jeu sans avoir fait tout les donjons, donc en ignorant cette diabolique boussole qui m'indique leurs emplacements. D'ailleurs, juste histoire d'enfoncer un peu plus la boussole, si on se laisse avoir (je me suis fait avoir), on aura visité un nombre important de donjon en peu de temps et comme les Elder Scrolls proposent 5 ou 6 modèles de donjons qui sont répétés inlassablement avec pour seule vrai variation l'agencement des pièces, vous obtenez de surcroit avec Oblivion un jeu rapidement très répétitif (si vous suivez la boussole).

Bien sur beaucoup de ces choses sont là dans Oblivion, il y a la liberté totale de mouvement, l'univers, la durée de vie imposante, les factions et les quêtes secondaires nombreuses (dont certaines bien écrites, mieux que dans Skyrim par exemple). Mais il manque la plus importante, celle qui doit les englober toutes et dans les ténèbres les lier...euh vous avez compris. Je parle comme depuis le début du plaisir simple de l'exploration, d'un univers visuellement (et aussi au niveau du background), intéressant. Un jeu dépourvu de tout combat inutile et rébarbatif. Une exploration basée sur la quiétude, la contemplation, l'abandon de soi dans un univers, sans mécaniques de kikoo à base de boussole de merde, d'interminables interruptions par des bandits ou autre ours dont on se tamponne le coquillard.