A la fin 2007, le studio d'Ubisoft Montréal se lançait dans un ambitieux pari : Assassin's Creed.
Un jeu superbe et plein de bonnes idées (on y incarnait, à l'époque des
Croisades, un membre de la secte des Assassins), mais également
répétitif et limité, avec un schéma des missions identique de bout en
bout. En clair, l'exemple même du titre qui divise.

Place est
faite aujourd'hui, grâce à une intéressante astuce scénaristique, à
l'Italie de la Renaissance, avec un nouveau héros, Ezio de Auditore de
Firenze. Cet adolescent issu de la noblesse florentine, qui verra son
père et ses deux frères exécutés devant ses yeux, jurera vengeance.
Mais ce qui lui semblait au départ la simple élimination d'une famille
rivale prendra par la suite une tournure d'une tout autre ampleur...

Une fois encore, Assassin's Creed IInous plonge dans un univers magnifique, inédit et reconstitué avec
soin. Certes, la claque graphique du premier opus n'est ici plus de
mise, et quelques visages ou bugs de collision déçoivent clairement,
mais ce superbe cadre se révèle accrocheur, au point de jouer pour
beaucoup dans l'intérêt du titre. Pourtant, ailleurs aussi les
nouveautés abondent...

Car c'est un fait : avec ce second épisode, Assassin's Creeda bien changé, notamment en termes de variété. Ainsi, l'ancienne
progression à base d'escalade d'un point d'observation, puis
d'espionnage, de vol ou de collecte de drapeaux a été rénovée ; et dans
AC II, grâce aux nombreuses
aides (dont de célèbres personnages historiques) d'Ezio, peu de
passages se ressemblent. Courses-poursuites, infiltration (si vous êtes
repéré, la partie s'arrête), escorte, sécurisation d'objectifs, ou
encore vol grâce aux ailes de Léonard de Vinci (l'un des amis d'Ezio
dont je parlais plus haut), ne sont qu'un aperçu de ce que le titre
propose.

Mais plus encore que par les missions en elles-mêmes,
le jeu se voit doté de nouvelles possibilités qui lui confèrent un
aspect "aventure" : se faire soigner par un médecin et lui acheter des
remèdes, acquérir de nouvelles armes (épées, couteaux, massues...),
réparer son armure... offrent de la richesse à une série qui, dans son
premier opus, en manquait cruellement. Et pour mener à bien ses
missions, notre héros pourra engager, moyennant finance, voleurs ou
courtisanes afin de faire diversion. Enfin, les quêtes annexes se
voient ici modifiées, puisque Ezio pourra principalement porter des
lettres, visiter des tombeaux d'assassins et remplir des contrats
d'assassinats.

Bref, il y a là de quoi plaire aux déçus du
premier opus. Mais malheureusement, ces nouveautés pourront en gêner
certains. Ainsi, contrairement au premier Assassin's Creed(qui permettait, grâce à quelques missions un peu longues mais pas
dénuées d'intérêt - espionnage, informations d'autres assassins -, en
savoir beaucoup sur la cible), on élimine parfois certains hommes sans
savoir pourquoi. Et le dialogue entre assassin et victime qui suit le
meurtre, autrefois instructif, se révèle ici très vite expédié... Par
manque de temps ? En outre, le mélange entre liberté dans les villes et
missions scriptées se révèle parfois déroutant, et le va-et-vient
demandé par les aides d'Ezio pourra parfois lasser. Enfin, les
réactions des gardes - étonnamment statiques lors des combats - se
révèlent parfois incohérentes.

Mais voilà, Assassin's Creed IIest un trip. Superbe, varié, intéressant en termes d'histoire et
globalement très riche, le titre envoûte réellement, et aucune phase de
jeu ne paraît inintéressante (les combats, par exemple, sont à chaque
fois jouissifs). Pour ma part, cela faisait longtemps que je n'avais
pas si été étonné en regardant l'heure après une partie ! Surtout, ne
vous fiez pas trop au début de l'aventure, agréable mais moins
captivant que la suite de l'histoire. Et si personnellement, j'avais
aussi aimé le premier épisode (notamment pour son univers très
accrocheur), je n'aurai qu'une phrase pour terminer cette critique :
Altaïr peut reposer en paix.