Lorsque Call of Duty 4 est arrivé
dans nos consoles et autres pc, c'est tout le monde du FPS qui a tremblé. Fort
d'une mise en scène jamais vue, de graphismes impressionnants et d'un mode
multi intouchable, il est rapidement devenu la référence. Les quelques défauts
notamment d'ordre scénaristique, chose relativement courante dans le genre en
question, n'y feront rien, il est et restera un must en la matière. Mais à l'heure
de la confirmation, Modern Warfare 2 se devait de proposer un cocktail au moins
aussi explosif que son prédécesseur. Mission réussie, mais pas sur tous
les plans...

Les critiques unanimes de la
presse sur Modern Warfare 2 me donnent sérieusement envie de remettre les
pendules à l'heure. Noté 94 sur Metacritic (ça vaut ce que ça vaut), Modern
Warfare 2
obtient des résultats identiques à son aîné. A priori rien de
surprenant : la même recette en solo, la même recette en multi, et l'ajout
de l'excellent mode spec ops ont contribué à cet accueil. Néanmoins, il y a un
point, qui à mon sens ne fonctionne pas si bien, sur lequel j'aimerai revenir
et qui sera l'unique sujet de cette critique : le mode solo.

Alors que celui de Modern Warfareproposait une campagne variée mais cohérente, autant en terme de décors que d'appréhension
des missions, celui de Modern Warfare 2 tend à se perdre complétement au sein
des règles qu'il a lui-même établi. Pour faire simple : il ressemble à une
suite de missions indépendantes et sans aucun lien apparent. Premier constat, l'utilisation
de la « mort en vue subjective », audacieuse et grandiose par le
passé, est ici utilisée jusqu'à l'overdose. C'est toujours impressionnant, mais
c'est tout simplement trop. A vouloir apposer ces moments comme une signature
indélébile de leur œuvre, lui permettant d'être reconnue entre toutes ,
Infinity Ward en perd de vue son intérêt réel premier : l'immersion.

Deuxième remarque : le
level-design peu inspiré de la campagne en Amérique, un sacré cran en dessous de
la campagne se déroulant dans le reste du monde, entraîne une redondance très
mal venue et surtout très surprenante au vue de la maitrise du rythme du
premier épisode.

 Troisième remarque et pas des moindres :
le scénario, indigeste au possible, n'en est pas un. Le précédent, certes à l'intérêt
très discutable, avait le mérite d'être un minimum crédible et suivi. Ici, l'ensemble
est tellement décousu qu'il est impossible de tirer les tenants et les
aboutissants de l'histoire. En voulant injecter toujours plus de variété dans
son titre, Infinity Ward nous envoie nous balader aux quatres coins du monde
sans que l'on sache trop pourquoi, et un peu à la manière d'un MGS4, la
cohérence du titre s'en ressent. D'autre part, en terme de situations de jeu,
le titre reste de qualité mais peine à se renouveler, et l'ensemble fini par dégager
une forte odeur de blockbuster un peu trop Hollywoodien. L'identité est là,
mais il manque au titre une âme. N'enlevons pas aux développeurs leur talent de
mise en scène : prises pour elles-même, une grande partie des missions
tuent tout FPS qui bouge, et l'arrivée dans le Goulag russe, l'attaque de la
plate-forme pétrolière ou encore l'infiltration de la base eneigée sont autant
de scènes durant lesquelles le mot « impressionnant » revient souvent
à la bouche. Mais n'en soyons pas moins honnêtes : en tant qu'ensemble
suivi et cohérent, ces missions disposent d'un intérêt proche de zéro.

Si bien
qu'au générique de fin et malgré de (trop ?) nombreux moments de bravoure,MW2 est infiniement décevant, en tant que jeu indépendant et en d'autant plus
en tant que suite d'un premier épisode passé au statut de « classique »
du FPS. Pour un mode multi amélioré et des missions coop, un DLC aurait suffit.