Je continue de faire mes devoirs d'été. En effet, après
avoir publié le test de Splinter Cell Conviction, je
m'attarde maintenant sur un autre gros jeu de la Xbox 360 : Alan Wake. Présenté pour le première fois en 2005, Alan Wake est resté un mystère jusqu'à
fin 2009 où les choses se sont accélérées pour en faire un jeu d'ambiance où les références abondent. Remedy nous avaient habitués avec Max Payne 1 et 2, à des
jeux nerveux, le second étant plus noir tout en ayant une narration énorme. C'est carrément un changement d'univers avec Alan Wake, on flirte avec le thriller psychologique et le niveau
narratif atteint des sommets ! Alors, un Silent Hill-Like ? Je ne pense pas...

 

 

L'histoire...


Alan Wake est un écrivain à succès. Mais ces derniers temps, c'est plutôt le syndrome de la page blanche qui l'envahit. En effet, il ne peut plus rédiger deux lignes de textes sans envoyer valdinguer sa machine à écrire. Sa femme, Alice, a donc eu une super idée, le
changement d'air, si bénéfique pour un cerveau créatif. Et Alice n'a
rien trouvé de mieux que Bright Falls, une charmante bourgade de l'ouest américain qui aurait du être un lieu
curatif et apaisant pour Alan. Et là, bim, première référence, après la
citation de début de jeu, on se croirait dans le Maine dépeint par Stephen King. La ville est peuplée d'individus
tous stéréotypés mais tout est cohérent . L'arrivée à bord du Ferry est
magnifique et graphiquement, on se prend une jolie petite claque dès les 5 premières minutes de jeu... Mais bons, revenons à l'histoire, après avoir récupéré les clés d'une mansarde située
sur le Lac Cauldron, la vie d'Alan Wake bascule, Alice disparaît et il fera tout son possible pour élucider les mystères, aidé de son agent Barry qui l'aura rejoint pour voir l'avancée des travaux
de son protégé, que cache Bright Falls , et croyez moi, il y en a ! Surtout concernant un
mystérieux manuscrit, mais je n'en dis pas plus...

 

Le gameplay...


Les contrôles sont instinctifs et simples à prendre en
main. Alan répond au doigt et à l'œil et il vaut mieux car vous serez amené à crapahuter en pleine forêt, en
montagne, en ville... En fait, tout un petit paquet d'environnements
forts bien modélisés que l'on pourra explorer dans les limites voulues par les développeurs. Car oui, à la base, l'univers
d'Alan Wake reposait sur un monde ouvert et ici nous
avons des bribes, des réminiscences de ce monde, surtout lors des quelques trajets en véhicules. Mais, il faut admettre que
cela passe plutôt bien et que les surprises parsemant le jeu s'avèrent
être assez nombreuses pour vous tenir en haleine et en découvrir toujours plus. Comme son cousin Max Payne, Alan a une veste magique dans laquelle vous allez pouvoir ranger une lampe torche, un pistolet, un lance-fusée éclairante, un
fusil à pompe ou une carabine, des piles et quelques torches... Tout ce
matériel , un brin anodin pris à part prend toute son utilité lors des phases de combats. Car si Bright Falls est sympa la journée, la nuit vire vite au cauchemar. En effet, les
habitants sont possédés par une sorte d'ombre noire et le seul moyen de les épuiser avant de les vaincre, c'est la lumière. Donc, votre lampe torche sera votre meilleure amie,
tout comme les piles. Mais attention, votre veste magique ne garde pas votre équipement acquis d'un niveau à l'autre,
il faudra à chaque fois refaire le plein. Idem pour sa jauge de vie,
soit vous prenez un médikit, soit il faudra exposer Alan à une source de lumière.

En ce qui concerne le gameplay, on explore des zones, soit pour chercher des items, une émission radio, une série télé (car comme dans Max Payne, il y a une mini série à suivre, un peu dans la veine de la Quatrième Dimension) et des ennemis armés de la simple
fourche en passant par des tronçonneuses ou encore des tracteurs
possédés viendront vous nuire en pleine quête d'objets ou en pleine balade nocturne. Donc ne vous fiez pas au calme, il ne dure
jamais longtemps... Du coup, les combats sont dynamiques, la caméra
changeant d'angle pour vous montrer le ou les assaillants qui en veulent à votre peau, de même, de somptueux ralentis se
déclencheront si vous faîtes une esquive qualifiée de plutôt pas mal ou
encore quand vous arrivez à faire un one shot sur une ribambelle de vilaines ombres (vous ne verrez plus jamais les
projecteurs comme avant)... Donc Alan Wake surprend par cet aspect boosté des combats mais contraste avec les courses à
pieds car notre héros se fatigue et il lui faut reprendre son souffle
après un sprint effréné. Donc côté gameplay, le mix est réussi. L'ombre noire en veut à Alan Wake mais ça, ça sera à vous de le découvrir.

 

La réalisation...


Cinq années de développement, c'est long, très long pour un jeu vidéo. Mais Alan Wake s'en tire avec les honneurs, graphiquement, le titre n'a
pas à rougir devant la production actuelle, les textures sont très détaillées (hormis quelques unes mais rien de
dommageable) et les ambiances sont parfaitement retranscrites. Un gros
plus pour les jeux de lumières et les effets d'éclairage qui sont tout simplement magnifiques. Je vais aborder un point de la réalisation qui rejoint un peu le gameplay, en effet comme je vous l'ai dit plus haut, Alan Wake devait être un jeu open world, et bien cela se sent par le fait qu'il n'y a pas
de murs invisibles. Vous marchez sur le rebord d'une falaise, un faux
pas et c'est la chute assurée. Les environnements sont suffisamment vastes et
variés pour être visités de fond en comble. Un résultat propre qui laisse au joueur autant de place au titre lui-même qu'à
l'imaginaire de chacun. Sentiment accentué quand vous prenez les
commandes d'un véhicule, bien que les trajets semblent linéaires, il est possible de s'arrêter n'importe quand pour admirer le paysage ou encore pour visiter des cabanes en ruines histoire de
voir si il n'y a rien qui puisse vous aider.

Alan Wake dispose d'une autre
particularité : sa narration. Celle-ci est très travaillée et suit la trame d'une série télé. Ainsi le jeu n'est pas découpé en niveaux mais en épisodes avec résumé et générique de fin. De cette manière, quand on commence un épisode, on est quasi sûr d'avoir un cliffhanger à la fin et là on se dit : je
continue ou je vais me coucher ?

C'est toute cette structure narrative vraiment élaborée et toutes les références qu'elles soient littéraires
ou cinématographiques, qui en font un titre à part.

Côté bande son, si la VO est
somptueuse, la VF est pour une fois de très bonne facture car on pourra
reconnaître des acteurs connus. Musicalement, c'est pareil, des compositions parfaitement adaptées au titre avec par moment des
morceaux plus jazzy ou rock selon la scène,  l'immersion est totale.

 

En conclusion...


Alan Wake a été une
très bonne surprise, on se prend vite au jeu et on a plus qu'une envie
c'est d'avancer pour en savoir plus. Si des jeux peuvent devenir lassants passés quelques heures, Alan Wake
ne fait pas partie de ceux-là à mes yeux. En fait, en y jouant un peu
tous les soirs, on est happé par le scénario et sa mise en scène. Mon seul regret est que le jeu n'ait pas eu le succès
escompté car pour une fois, on nous propose un scénario en béton armé,
ce qui nous change des habituels FPS et autres titres bourrins qui sortent tout au long de l'année. Alan Wake est donc une réussite sur tous les plans, comptez entre 10 et 15 heures pour en venir à bout et si vous voulez vous y essayer, je pense qu'il doit être trouvable d'occasion. De plus, son premier DLC gratuit, « The Signal » arrive le 27
juillet prochain, donc une petite rallonge pour ce magnifique jeu, impossible de dire non.