Les explosions c'est ton kif ? Les base jumps à 1000m d'altitude, c'est ta vibe ? Ton quetru, c'est de suspendre un mec à un poteau et de le fouetter ? Tu aimes les films de glad... je euh, les open worlds vastes et fournis avec un contenu de dingue ? Alors, viens avec moi, je te raconte comment ça se passe dans le petit pays de Panau dans ce test... made in Fureur ! (à prononcer sur l'air de « et là... c'est le drame ! »)

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Just Cause 2

Plates-Formes : Xbox 360, PS3 et PC.
Test effectué sur : Xbox 360 et voix anglaises
Date de sortie PAL :: 26 Mars 2009.
Editeur : Square Enix
Développeur : Avalanche/Eidos

Je commence à en avoir marre de tester des suites. A part Bayonetta, je n'ai fait que ça. Et ce ne sont pas les grosses sorties des prochains mois comme Splinter Cell Conviction, Super Street Fighter IV ou Red Dead Redemption qui vont me sauver. Pourtant, je vais vous parler de Just Cause 2. Mais comme je n'ai joué au premier qu'une demi heure et que je n'avais pas accroché à l'époque, je vais traiter le jeu un peu comme une nouveauté. Point de «contrairement au premier opus», que j'affectionne tout particulièrement, cette fois. Tenez vous prêt, on déploie nos parachutes jusqu'à la note finale.

Working for the Man
-Bob, t'as un nom d'hispanique super bateau ? J'ai pensé à Lopez mais...
-Bah, Rodriguez ?
-Pas con, Bob, pas con. Et un prénom ?
-Euh, je sais pas moi, comme la moitié des mexicains dans les films, Rico ?
-Putain, Bob, heureusement que t'es là.

Voilà à quoi devait ressembler le brainstorming pour trouver le nom du protagoniste de Just Cause 2, Rico Rodiguez...

Rico travaille pour l'Agence. Oui, un peu comme Central Intelligence Agency. Marrant, non ? Et l'Agence n'est pas contente. L'ancien dictateur du petit état qu'est l'ile de Panau, loyal aux USA, est mort dans un coup d'état, orchestré par son fils, Baby Panay, qui a ensuite pris contrôle du pays. Il a ensuite commis l'impensable et s'est déclaré hostile aux Etats Unis d'Amérique. C'est là que Rico intervient. Il est chargé de renverser Baby et si possible en savoir plus sur son ancien Mentor, Sheldon, apparemment passé aux mains de l'ennemi. Et pour sauver Panau, notre porto ricain a une stratégie si élaborée qu'elle ferait pâlir nos plus brillants joueurs de Starcraft 2 : Tout péter.

On arrête là, tout de suite. A part quelques rebondissements très prévisibles, rien de spécial ne ressort du scénario. Les personnages sont plats, prévisibles et unidimensionnels. Hormis ceux de Sheldon, les dialogues sont presque tous fades et les one-liners tombent à plat. Même Rico a le charisme d'une huitre froide. Un peu comme The Saboteur il y a quelques mois, on a constamment l'impression que le jeu peine à trouver son identité entre le nanard volontaire (y'a des ninjas, si, si) et la mise en avant d'un héros bad-ass dans des situations épiques. On notera cependant la vision acide des agissements du gouvernement américain sur les pays du 1/3 monde sans empêcher le joueur de se considérer comme le gentil. Surement la seule vraie réussite des scénaristes. Enfin, ce n'est pas très grave. Parceque Le tout n'est que prétexte à vous faire participer à des missions toutes plus folles les unes que les autres et enchainer les situations improbables. Vous avez toujours rêvé de voler en équilibre sur une ogive nucléaire ? Bienvenue à Panau.


Je ne sais pas si le plan de Rico marcherait dans la vraie vie. En tout cas il est rigolo.

This is american territory, right ?
Panau, c'est environ 1000km², des paysages variés qui vont du désert à la montagne enneigée en passant par la jungle et les villes, plus ou moins grandes. Alors dit comme ça, c'est impressionnant, mais souvent les grandes surfaces ça donne des jeux chiants et vides. Point de cela ici. Tout est explorable. En plus des centaines de "lieux" officiels à découvrir, explorer et vider comme les bases, villes, villages, aéroports et ports, il existe plusieurs Easter Eggs comme l'ile de Lost reconstituée ou une Baleine échouée sur une plage qui n'attend que vous pour se faire exploser au C4 (oui, comme en 70 aux USA). Si les missions ne vous intéressent pas, ce n'est pas grave, il y a toujours quelque chose à faire ou à détruire dans Just Cause 2. Car oui, si vous ne l'aviez pas encore compris tout est basé sur la destruction, ou le chaos, comme le nomme le jeu.

En effet, passé les deux premières mission de l'Agence, il vous faut des informations afin de poursuivre votre aventure. Et ces informations sont censées s'obtenir en fricotant avec les 3 groupes rebelles de l'ile. Les Roaches, mafieux de leur état, les Reapers, communistes du coin et ces bons vieux Ular Boys des nationalistes à moitié fous. Présenté sous l'identité de Scorpio, Rico devra alors remplir diverses missions. On parle de conquête de base, de destructions d'installations militaires, d'assassinat, de kidnapping, de protection et même de destruction de satellites alors qu'ils viennent d'être lancés depuis Cap Carnival (je vous explique la référence ou ça va aller ?). Ces missions remplissent votre jauge de Chaos. Mais faire exploser un pipeline, détruire une statue de Baby Panay, compléter une "zone" à 100% ou gagner une des nombreuses courses du jeu font également l'affaire. Le Chaos débloque au fur et à mesure des mission d'agence, des gangs ou de nouveaux objets à acheter au marché noir.

Un petit mot sur le marché noir, c'est très simple, quand vous êtes sur la terre ferme, appelez votre marchand, il débarque tout de suite, près à vous livrer et upgrader armes et véhicules ou juste vous emmener à n'importe quelle destination déjà découverte. Sauf en cas d'alerte.


Toi, tu vas te retrouver criblé de balles et explosé sur le sol dans 5 secondes.

Fuck Tha Police
Heh, vous ne pensiez pas pouvoir appliquer la bonne vieille méthode pifboum sans craindre de représailles, non ? La police et les militaires veillent. Et ils sont tenaces. Juste montrer votre bouille innocente trop près d'un garde, dans un véhicule ou pas, suffira à faire sonner l'alerte. Je ne vous raconte pas quand vous sabotez les installations du gouvernement. Si vous éliminez rapidement ceux qui vous ont repéré ou que vous prenez la poudre d'escampette, on en reste là et la jauge de "heat" descend. Sinon, d'autres se ramènent et ça finit rapidement en combats dantesques et vagues d'ennemis continues. Il est intéréssant de constater que la réponse à votre agression est quand même relativement appropriée : pour peu que vous commenciez à causer la destruction en véhicule aérien ou que vous tentiez de vous échapper en parachute, vous verrez rappliquer des hélicoptères de combats.

Tiens parlons en du combat. Le jeu propose l'arsenal classique du GTA-like tels les pistolets, MP5, fusil d'assaut, lance roquette et mitrailleuse lourde. Chaque arme possède 6 niveaux de puissance qu'il faudra upgrader en récoltant des "weapon parts" parsemant l'ile. Cependant, vous ne pouvez jamais emporter que deux armes à une main avec option akimbo et une à deux mains. Avec cela, viennent s'ajouter les deux types d'explosifs, les classiques grenades et les explosifs à déclencher. Ceux-ci par contre peuvent être transportés simultanément. Quoiqu'il en soit, le problème d'une unique arme à d'assaut, à part le fait que ça doit être la seule composante "pour faire crédible" dans un jeu qui ne l'est jamais, c'est que les ennemis ont un malin plaisir à rarement disposer de la même que vous. Le jeu vous force donc à un peu tout upgrader pour ne jamais vous retrouver démuni ou avec une arme sous puissante. En plus de tout ça, la grande originalité du jeu, c'est le grappin. Il vous permet d'attirer un ennemi vers vous et de le shooter à souhait, de le suspendre à un poteau ou au plafond, de le fouetter ou même de l'accrocher à votre véhicule et de le trainer par terre. L'attacher à une bombonne d'hélium, tirer dans celle-ci est également une façon assez jouissive de disposer des vilains. Sans parler des divers jeep à mitraillette, tanks et autres avions de chasse.

Cela ne change pas le fait que ennemis sont coriaces.
Mais pas invincibles. Je vous avais préparé un paragraphe complet sur leurs aptitudes abusées. Mais la vérité, c'est que n'écoutant que mon intégrité journalisitique de non-journaliste, j'ai retenté le succès du meurtre des 50ennemis sans perdre de vie et j'ai réussi. C'est juste que je m'y prenais mal. Même si soyons honnête, quand ils sont 8 nous encerclant, on fait rarement long feu. En même temps, ce sont surement les snipers au fusil à pompe les mieux entrainés du monde.

Le tout serait plus simple si le jeu ne bénéficiait pas d'un système de vie pénible à mi chemin entre l'auto-régénération et la trousse de secours. Selon la gravité des dégâts que vous encaissez, seule une partie de votre vie remonte une fois que vous êtes au calme. Cela peut rester aussi bas qu'1/4 de la barre. Il faut alors trouver rapidement une trousse de soin afin de restaurer le tout à sa valeur initiale. Le souci de ces trousses, c'est qu'elles sont un peu éparpillées au pif. On en trouve autant dans une vague station service perdue dans le désert que dans une base de 3 kilomètres.On trouve bien des upgrades de vie dans le jeu censées vous augmenter cette barre ô combien importante tous les 5 items. Mais dans ce cas, cela ne bouge que d'un demi-pixel. Frustrant. Avec ce système, nettoyer plus de 2 ou 3 bases de suite relève du défi, même en mode normal. Pour les fous, il existe deux modes de difficultés supplémentaires. Pour les pleutres, un "casual" est là.


Bon, j'avoue, parfois, je prends un peu trop la confiance et je meurs. Comme là. "Maaaaais nan, les flammes qui sortent du moteur, ça veut rien, dire, mais non, oh tiens une roquette. C'est marrant on dirait qu'elle se rapproche et qu'elle fait bip bi..."

On the Road Again
J'ai évoqué le grappin en tant qu'instrument de combat, mais pas comme moyen de transport, ainsi, il peut s'agripper à tout jusqu'à une certaine distance. Une simple pression sur la touche de grappin vous tirera jusqu'à cet endroit à toute vitesse. Pendant le trajet, il est possible d'ouvrir votre parachute. Et là, libre à vous de le contrôler comme vous voulez, de vous aider du grappin pour vous orienter (et même grimper bien plus haut que vous n'aviez déployé votre toile, un comble). Cet objet, comme le grappin est tout à fait illimité. Le parachute peut également se déclencher à loisir dès que vous rentrez en "free fall" ou "chute libre", c'est à dire dès que vous sautez assez loin de la terre ferme. Ces gadgets vous permettront, même perdu au fin fond du désert, de vite retrouver la civilisation et un moyen de locomotion. Au pire, on peut toujours appeler le marché noir et demander une extraction. Le jeu a en tout cas bien compris qu'il fallait éviter le syndrome Vice City, qui nous a fait si souvent galérer à attendre qu'un automobiliste s'arrête pour le rouer de coups et voler sa caisse.

D'ailleurs, le grappin sert aussi à s'agripper et à prendre le contrôle des véhicules. Dans ces cas là, vous vous retrouvez en position dites de "stunt jump". Vous êtes sur le toit du véhicule. Vous pouvez alors vous décalez, vers l'avant ou l'arrière de celui-ci, pour vous donner l'angle d'attaque voulu. Vous pouvez également en prendre le contrôle à tout moment avec une simple pression de touche. Attention si le véhicule est conduit par des ennemis, vous devrez d'abord disposer des passagers avant de faire sortir le conducteur. Celui-ci n'acceptera de sauter qu'au bout de 3 bons bourres pifs au prix d'un QTE un brin trop longuet. Le stunt jump, c'est très classe, ça donne droit à certains moments Kodak formidables comme en attestent les screenshots du test. Par contre, dans ce mode, vous ne contrôlez plus la voiture qui perd de la vitesse et finit souvent dans un ravin. Pire, c'est la seule façon de tirer sur les antagonistes quand le véhicule n'est pas armé. Rico devrait faire un stage chez Niko Bellic, il apprendrait beaucoup.

Il existe 103 véhicules, tous plus ou moins utiles, tous avec un maniement et des stats différentes. Certains sont naturellement armés d'autres sont upgradables via le marché noir à cet effet. Il y a toujours moyen d'atteindre votre destination même si par la route, vous pouvez y passer des heures. Heureusement, quand l'ennui guette, il est toujours possible de s'arrêter, semer la mort et la destruction puis repartir.

Au final, entre ça, les gangs rebelles et les civils, ça donne un Panau très vivant. Mais pas impacté du tout par vos actions. Ainsi quand vous détruisez une statue de Baby Panay le jeu vous informe que "l'insurrection du peuple augmente" mais je n'ai jamais vu un péon attaquer un garde ou venir à ma rescousse. Pareil quand je tue un colonel, "le moral des troupes baisse". Bah en tout cas, ils ont toujours autant envie de me plomber. D'une façon similaire, vous pouvez avoir détruit toutes les installations d'une base militaire, si vous n'avez pas trouvé la dernière petite caisse d'upgrade cachée dans un entrepôt, le QG sera encore rempli à craquer de gardes. Peut-être que leur contrat avec le gouvernement signifie la mort s'il perdent cette caisse dont personne ne se sert. Nous ne le saurons jamais.


Rico n'a pas payé son ticket d'autouroute. Mais il s'en fout.

Look at me Ma, top o' the world !
Pour ce qui est de la réalisation, le jeu est magnifique avec une distance de vue affolante. Les décors sont variés, les architectures des villes aussi, artistiquement et techniquement, c'est une réussite certaine. Surtout qu'un seul temps de chargement au début du jeu est nécessaire. Il n'y a même pas de texture pop-in comme sur GTA IV par exemple. J'avais lu il y a quelques temps sur divers forums, des demandes d'un jeu en open world,"vraiment beau" sur console. On verra ce que vaut Red Dead Redemption mais en attendant, c'est clairement Just Cause 2 qui remporte la palme. Par contre pour la partie sonore, c'est un peu la catastrophe par contre. Rien à redire au bruit des armes et des véhicules et surtout des explosions, les kaboom en chaine sont toujours un plaisir. Non, décidément les voix sont vraiment insupportables, tellement que j'en venais à zapper la plupart des cinématiques relatives aux missions des factions. Volontairement humoristique ou pas, le tout tombe à plat. Les musiques, quand on y prête attention, sont fades et non inspirées. Dommage.
Pour les joueurs PC intéressés, je précise que le jeu ne marche pas sous XP. C'est comme ça.


Oui, je ne rigole pas quand je parle de la distance de vue.

It's a tough job, but somebody gotta do it
De manière classique et pour commencer on a les succès de progression. A part cela, plusieurs sont dédiés aux différentes manières de tuer les sbires ennemis, forçant le jouer à diversifier et explorer les possibilités du jeu. Quelques autres, un peu plus intéréssant sont des défis pour amateur de sensation fortes, dont base jumper pendant 1000mètres ou voler en rase motte pendant 30 secondes. Ce dernier a failli tuer mon faible équilibre mental. A part ça, c'est de l'assez fade avec diverses mesures de complétion. Tuer 25 colonels, explorer 100 endroits à 100% etc. Au final, les concepteurs sont quand même de chics types, le pourcentage de jeu à finir le plus haut, requis par les succès est de 75%. En sachant qu'après 26h de jeu, le scénario terminé et plusieurs endroits vidés, je dois approcher des 38%. Au moins, les concepteurs ne se moquent pas du joueur quand il s'agit de la durée de vie et d'incorporer du contenu.


Je finis par la map pour que vous puissiez mesurer l'étendue du terrain de jeu. Dont chaque cm est explorable, rien n'est inaccessible. On trouve même un nightclub suspendu par les ballons dirigeables.

Si le scénario et l'ambiance nous rappellent encore une fois que "n'est pas GTA qui veut", Just Cause 2 brille par sa réalisation, son contenu, son fun et ses possibilités folles. Il est cependant handicapé par un gameplay imparfait en ce qui concerne les gunfights, faisant passer les combats plus comme une obligation que comme un plaisir. Dans ce cas, le 7 sur 10 ne pardonne pas.