Après un deuxième épisode plus que décevant en 2003 qui faisait
suite au premier volet  qui a mit la barre très (trop) haute, l'on
était en droit de s'inquiéter pour le troisième volet d'une série qui
commence déjà à faire du surplace. Capcom se reposerait-il sur ses
lauriers? C'est donc avec une pointe d'appréhension mais surtout une
grosse dose d'excitation que j'enfourne la galette dans le lecteur (Oh
! que c'est laid !). Alors est-ce réellement le réveil de Dante ou
peut-il aller se recoucher? Confidence sur l'oreiller.

Comme
il est dit plus haut dans l'introduction, le premier Devil May Cry a
été une véritable surprise à sa sortie en 2001.L'on n'avait pas vu
arriver ce mélange made in Capcom de Resident Evil pour l'exploration
et la recherche d'objets avec du beat'em all nerveux et classieux. Ce
chef-d'œuvre nous présentait Dante, fils d'un démon nommé Sparda (rien
que ça) et nous faisait évoluer dans un univers gothique et fouillé.
S'en suit un épisode plus que décevant car reprenant les mêmes
ingrédients mais en pire, tout en incluant quelques nouveautés
inutiles. Ce troisième épisode était donc aussi bien craint qu'attendu.

Ce
dernier met en scène Vergil, le frère jumeau de Dante, à la seule
différence c'est que celui-ci met ses dons démoniaques au service du
mal. Les deux frérots vont donc tout au long de l'aventure s'affronter.
D'un coté un Dante à la désinvolture et à l'humour d'ores et déjà
culte, de l'autre Vergil, un être cruel et froid. Deux autres
personnages viendront par la suite pimenter cette querelle de famille
avec chacun leurs intérêts propres. L'on peut déjà noter le charisme
général des différents personnages avec entre autre un simili Joker
excellent ou une jolie donzelle armée d'un bazooka qui fait deux fois
sa taille.
Les cinématiques utilisant le moteur du jeu sont quant à
elles plutôt réussies car mettant en scène un Dante au meilleur de sa
forme avec des répliques cinglantes et des situations aussi improbables
et excessives que classes, mention spéciale à l'intro.

Passons
maintenant à l'essence du titre: le gameplay. Depuis le premier DMC, il
s'est complexifié : plus de coups, plus d'armes et surtout plus de
style. Dante peut utiliser quatre styles de combats différents :
Trickster qui fait la pare belle aux acrobaties et qui permet entre
autre de « surfer » sur l'ennemi ; Swordmaster qui favorise les combats
à l'épée ; Gunslinger qui vous transforme en tireur d'élite ; et enfin
Royal guard et ses punchs d'enfer. Cette diversité permet des combats à
la fois complexes puisque basés sur les esquives et les combos mais
surtout jouissifs et dynamiques. Dynamisme renforcé par une bande son
très métal mais qui se répète un peu. L'on fracasse du démon en
musique, et avec aisance tant la prise en main est aisée après quelques
heures de jeu. Seul petit bémol inhérent à Resident Evil et à Devil May
Cry, les fameux écrans fixes qui posent quelques problèmes de
directions notamment pour les sauts et aussi un système de lock peu
pratique.
Comme toujours l'on doit trouver des objets (clés entre
autre) et résoudre des « énigmes » pour avancer. Ici, l'on évolue les
trois quarts du temps dans un château, ce qui est plutôt dommage car la
monotonie des lieux pourtant en général très beaux entraîne une pointe
de lassitude. Les lieux étant souvent sombres et peuplés de créatures
quasi semblables, les allers-retours finissent par agacer. On aurait
aimé plus de variété. Malgré cela le jeu est tellement nerveux et Dante
tellement charismatique que l'on passe outre.

Techniquement le
titre est dans la veine des deux autres, un peu plus beau mais loin de
la claque du premier. Les écrans fixes bien qu'étant un vieux procédé
tiennent toujours la route et offrent des décors fouillés et
grandioses, contrairement à certaines textures qui sont franchement
moches. Dans tous les cas le jeu est fluide (à part les menus plutôt
lents) et les animations sont réussies.
 La difficulté étant
toujours au rendez-vous, le jeu est plutôt long - compter une dizaine
d'heures plus les modes bonus qui offre une bonne rejouabilité.
 Donc
si le deuxième vous a déçu, le troisième ne peut que vous réconcilier
avec la série. Pour les fans de la première heure qui n'ont sûrement
pas attendu le test pour se le procurer, la question ne se pose pas.
Pour les autres qui n'on jamais réellement accroché, ce troisième
épisode n'innove en rien.
Capcom continue sur sa lancée au risque peut-être de finir par se répéter. Attention pour l'hypothétique quatrième épisode !