1998. James Cameron reçoit l'oscar du meilleur film pour Titanic, la France vient d'être championne du monde et Adriana épouse Christian Karembeu. Mais parmi tous ces évènements de la plus haute importance, un seul aura marqué l'Histoire pour l'éternité : la sortie d'Half-Life. Comme tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir un PC puissant ni l'âge pour y jouer, permettez-moi de vous rappeler pourquoi Half-Life s'est bâti une telle réputation. À l'époque, les FPS ne sont pas nouveaux. On sort même d'une époque plutôt fastueuse en la matière, avec des bijoux comme Duke Nukem 3D, Blood ou Quake.

Mais comme souvent avec les grands titres qui marquent une génération, Half-Life réussit à agréger tous les éléments constitutifs du genre, pour créer une alchimie parfaite entre action, aventure scénarisée et ambiance énigmatique. Half-Life pose un nouveau jalon dans le paysage vidéo-ludique et dans notre façon de vivre une histoire en vue à la première personne.

Ma biche

À la différence des nombreux autres jeux du genre, il n'est pas question de prendre les commandes d'un gros dur à cuire. Non, dans Half-Life, on incarne Gordon Freeman, un scientifique à lunettes. Il démarre pourtant mal sa carrière professionnelle, puisqu'il déclenche une faille spatio-temporelle au sein d'un complexe scientifique 5 minutes seulement après sa première prise de poste. Normalement, c'est le genre de mésaventure qui vous propulse directement au Pôle Emploi. Mais là, il faudra d'abord s'échapper du complexe de "Black Mesa" et se frayer un chemin entre des Aliens collants et des Marines venus passer la serpillère pour éponger nos bêtises.

En plus d'une réalisation technique stupéfiante pour l'époque, la grande force d'Half-Life réside dans sa capacité à nous immerger dans son univers, avec de nombreuses séquences scriptées percutantes, un rythme maitrisé et des armes mythiques. Car oui, c'est bien Half-Life qui a démocratisé le sacro-saint pied-de-biche, incontournable icône de l'arme contondante dans les jeux vidéo.

L'I.A franchit également un palier important : quel bonheur d'être enfin correctement encerclé par des soldats vicieux, qui vous prennent à revers et tentent de vous ramener à la raison à l'aide de grenades à fragmentation.

Ouvrez les Valves

Parallèlement au succès impressionnant d'Half-Life et au raz-de-marée Counter-Strike (dont nous reparlerons), deux add-ons sont confiés à Gearbox Software.

Le premier, Opposing Force (1999), puis Blue Shift en 2001, donnent l'opportunité au joueur d'incarner des personnages différents et d'avoir une vision parallèle de l'univers développé dans le jeu original.

Et puis soudainement, plus rien. Pendant 6 longues années. Mais un beau matin de novembre 2004, Half-Life 2 débarque enfin, lui qui était réclamé à cor et à cri par des millions de fans restés sur leur faim.

To be continued

Half-Life 2 reprend une bonne partie des mécaniques de gameplay qui caractérisent le premier épisode et ajoute un tas de nouveautés.

Le cadre tout d'abord : fini les dédales scientifiques et les couloirs exigus du premier épisode, place aux grands espaces et aux environnements urbains. Cette fois-ci, Gordon Freeman doit sauver sa peau dans la ville de "City 17", aux contours artistiques et scénaristiques fortement inspirés d'univers dystopiques tels que celui de "1984".

Sur ce second opus, il faut reconnaitre que le scénario est correct mais pas non plus décoiffant. En revanche, le titre est porté par ses situations de jeu, avec son alternance de moments calmes dédiés à la découverte des faubourgs de la ville, accalmies qui précèdent toujours des moments d'action épiques et des scènes mémorables.
Qui ne se souvient pas de ces parties de cache-cache endiablées avec ce monstre à hélices, pour ne citer que lui ?

Au chapitre des nouveautés, on notera aussi la conduite de véhicules, hydroglisseur et buggy en tête. Certains ont reproché à ces passages leur côté dilatoire, mais ils apportent tout de même de la matière à l'environnement et étoffent l'univers d'Half-Life.
Enfin, il faut attendre presque 2 ans pour voir débarquer une courte suite sous forme d'épisode, avec "Half-Life 2 : Episode One", puis encore 1 an et demi pour pouvoir installer "Half-life 2 : Episode Two", lui aussi assez avare en heures de jeu.