L'avis de JulienC

Je vais être franc : j'avais peur, et je dois d'ailleurs encore évacuer quelques craintes. Cela n'aura pu vous échapper au fil de cette Semaine Spéciale MGS 4, oui, j'aime la mythologie MGS. Mais je ne suis pas aveugle. Je perçois à la fois l'art de Kojima à savoir créer une attente, un buzz, sans oublier que notre homme se laisse parfois aspirer par la caricature, l'envie de trop montrer, de trop faire, de satisfaire tout le monde et ainsi, par moments, de s'éparpiller. Les souvenirs de Twin Snakes et son côté exagérément grandiloquent, ou encore MGS3 qui, bien que mythique dans sa seconde moitié, m'avait paru un peu poussiéreux sur certains aspects... Mais l'heure est aujourd'hui à MGS4. Du coup, si les autres vont revenir plus que moi sur le gameplay, je vais m'attarder sur mon ressenti, sur mon expérience sensitive. Et je vais être clair, mes tout premiers pas dans MGS4 m'ont collé des frissons... ceux, simples, de la déception ! Et là, j'ai conscience que je vous dois quelques explications. Immergé depuis plus d'une semaine pleine dans la saga, dans les souvenirs d'aventures passées, je n'étais plus réceptif. Tout simplement. Un trop plein probablement. J'ai donc décidé de "refuser le jeu". Et c'est donc pour cela que le test n'arrivera que la semaine prochaine. Un Metal Gear doit se vivre, se finir, se digérer, puis mûrir en vous. C'est bien là sa force première, sa différence face à la concurrence. Metal Gear c'est un jeu, qui ne s'arrête pas vraiment après avoir appuyé sur le bouton OFF. Il me fallait donc laisser passer un peu de temps. Repartir de la manière la plus vierge possible, la plus neutre, la plus objective... Après quelques jours, j'ai repris la manette. Mis mon casque. Repris tout à zéro... Et alors ? Jubilation ou déception ?

Ici, aucun spoiler bien évidemment. Je ne ferai donc aucune allusion au scénario, hormis un fait simple : les clins d'œil sont nombreux, les fans choyés, le jeu leur est dédié, même si l'ensemble paraît, au niveau du gameplay, moins hermétique que par le passé. Pour l'histoire, souvent classe, flirtant par moments avec l'ultra efficace, et hormis l'introduction, le ton se veut relativement posé, offrant un équilibre réalisme/fantasmagorie à mi-chemin entre MGS1 et MGS2. A ce titre, à la fin de l'Acte 1, un signe ne trompe pas : le sourire que vous auriez pu lire sur mon visage. Un franc sourire. Oui, j'étais bluffé. L'histoire se met en place. L'impact visuel est déjà suffisant. Oui, le gameplay a su évoluer avec cohérence, avec intelligence (un seul regret véritable : la réapparition des ennemis par vagues). L'Acte 2 apporte un nouvel éclairage, une ambiance différente, une approche de gameplay relativement distincte... en clair, l'aventure monte en régime. Et puis quelle baffe graphique lors des cinématiques (les phases de gameplay étant elles aussi très maîtrisées, malgré certaines textures parfois un peu simples) ! Ainsi sur certains plans (TV Full HD indispensable !), j'avais l'impression de voir un film Pixar... en mode kaki/infiltration ! L'intensité des regards, les mouvements, la profondeur de champ, le grain de l'image... bluffé, tout simplement. Sans parler de l'ambiance sonore juste hallucinante. Pour le moment, le premier blockbuster exclusif de la PS3 tient son rang. Mais bien au-delà de la technique, je ne retiendrai qu'une chose, moins volatile : les émotions sont bien présentes, celles trop rares qu'un joueur attend avec fébrilité. Et puis il y a ces personnages. Héros fatigués que certains d'entre vous connaissent et accompagnent depuis plus de 10 ans. Ca n'a l'air de rien, mais c'est un plus. Vous les connaissez ? Certains ont changé. Certains vous surprendront par leurs réactions. C'est un peu comme retrouver un membre de sa famille un peu perdu de vue... L'approche n'est pas neutre. On ne consomme pas un Metal Gear. On s'y immerge. Kojima ne nous a pas trahi, il nous surprend, nous prend parfois à contre-pied. Nuance. Oui, Snake, même si je réserverai mon jugement final après avoir conclu la saga, Dieu que ton ultime sacrifice est séduisant...

L'avis de RaHaN

J'aurais presque aimé faire le rabat-joie de service, et dénoncer la rigidité d'un game design et d'une ergonomie qui m'avaient déjà brouillé avec MGS3, le "trop c'est trop" de la cinématique de poseur et du scénario alambiqué, et chercher la petite bête. Seulement voilà. Rien de tout cela (pour l'instant). Bien au contraire, un déluge de touches brillantes. L'ergonomie revue. La caméra enfin libre. Tous les apports d'une jouabilité modernisée. Le travail d'orfèvre sur l'habillage. Les briefings. Les nombreux secrets. Drebin et tout ce qu'il permet de micro-gestion de l'arsenal de Snake. L'apport indubitable des factions, qu'on choisisse de s'en mêler ou pas. Les transitions cinématique / gameplay. L'ambiance de guerre. Le son. La réalisation globale, grandiloquente. La mise en scène. Le cercle de menace, discret, et pratique. L'octocamo automatique. La gestion du stress et du psychisme de Snake. Leur influence sur sa visée, ses performances. Le level design. La dose de contenu sur le disque. Le design visuel. Et j'en passe... Difficile de faire la fine bouche : vraiment difficile. Alors pour l'instant, je déguste, en retrouvant un plaisir plus proche de celui du premier MGS que des autres (et c'est pour moi un compliment), en croisant les doigts pour qu'une fois digéré, on ait aussi de vraies autres trouvailles (du niveau de ces moments uniques à la série, qui surprennent et marquent au fer rouge), et pas de fausse note. Il y a bien quelques petits défauts, plutôt techniques, mais discrets, écrasés sous le travail impressionnant du reste. On verra bien... mais une chose est sûre : on n'a pas fini d'en parler, quoiqu'il arrive.

L'avis de Julo

Après quelques bonnes heures de jeu, je dois avouer être déjà conquis par ce nouvel opus des aventures de ce bon vieux Snake... tout en redoutant de changer d'avis dans les prochaines heures ! En tout cas, je suis surpris par pas mal d'éléments à ce stade, avec d'abord cet écran titre hypnotisant, puis ce gameplay si retravaillé par rapport aux opus précédents, avec cette caméra libre, ce champ de bataille complètement ouvert, cette ambiance de guerre... Tout cela est un peu déroutant, même si l'on se sent toujours dans un MGS, après tout. C'est peut-être le sentiment que je retiens le plus à ce stade. Le reste, c'est un peu de la satisfaction attendue, mais tellement jubilatoire ! D'abord cette impression que scénaristiquement tout sera dévoilé dans cette ultime aventure, puis cette réalisation graphique et sonore, tout bonnement exceptionnelle ! Quand à la mise en scène... je ne vous surprendrai pas, mais ça envoie, ça pète... ça déchire la face ! Le rythme cinématiques / codec / gameplay me convient, la tension monte quand il faut, les trouvailles surprennent et le design dans son ensemble (personnages, machines, lieux, etc.) est juste génialissime. Tout ce que je souhaite, c'est que ça continue comme ça jusqu'au bout, que les fautes de goût ne soient pas nombreuses, que je sois surpris et que le finish soit aussi magistral que mémorable. Si peu... Mais après tout, c'est ce que chacun des épisodes a su faire jusqu'à aujourd'hui, à mon humble avis... Allez je vous laisse, il faut *vraiment* que j'y retourne.

L'avis de Caféine

J'avais acheté une PS2 modifiée juste pour MGS2, en import américain, enivré par la fièvre qui semblait toucher toute la rédaction. Enfermé un week-end complet chez moi, j'avais enchaîné les heures de jeu comme jamais. 30 heures de pur bonheur. Un bonheur qui se fit trop attendre dans MGS3, que j'abandonnais (bêtement) pendant la première moitié du jeu. Autant dire que j'étais inquiet et excité à l'idée de mettre la main sur MGS4, que j'ai été acheté le 12 au matin comme beaucoup d'autres joueurs. Plus de 5h après ce "Press Start" mythique, qui montre d'entrée le talent de Kojima et son équipe, l'inquiétude est bien loin. Même s'il m'a fallu dépasser une certaine frustration pour me remettre dans les limites du gameplay "made in MGS" (ici, pas question de grimper partout !), les sensations sont là. Tous les ingrédients sont réunis : scénario alambiqué et pourtant tellement prenant, réalisation à tomber (ce titre DOIT faire vendre des PS3), design fantastique et surprises à foison (rhaaa, l'iPod intégré, les bonus à télécharger, etc.). Si les détracteurs peuvent toujours se moquer de la démarche de Papy Snake, pad en main, MGS4 est déjà pour moi un classique incontournable. Un titre exclusif qui fait honneur à la machine de Sony. Et qui me faire squatter la TV du salon un moment, désolé chérie.

Mais je ne vais pas m'attarder plus longtemps sur le solo, que mes éminents collègues ont détaillé encore bien plus que moi, pour vous parler de Metal Gear Online. Autant vous dire que je n'attendais rien de cette partie multijoueur. En bon fan de FPS sur PC, me frotter à un mode multi lent et maladroit, le tout au pad, ne me paraissait pas très sexy. Logique. Mais incroyablement, après quelques heures à tâter de ce mode bizarroïde, je trouve que la sauce prend plutôt bien. Le plus pénible est de survivre à l'inscription sur le site de Konami. C'est là qu'on regrette le Live de Microsoft, même payant... Rendez-vous service, ne faites pas ça sur la PS3, sauf si vous avez un clavier branché dessus. Au passage, updatez le jeu en passant par le choix "http" (directement depuis le serveur de Konami), vu que leur client Bittorent semble encore assez peu fiable. Cette épreuve passée, on découvre un FPS lent, très tactique (MGS oblige !) et aux maps réussies. Ça pullule de planques pour les snipers (en hauteurs le plus souvent), de passages dérobés, etc. En combat rapproché, pas de secret pour vaincre : il faut maîtriser le CQC. Après une fusillade imprécise, vous aurez rarement le temps de changer d'arme. Le plus simple, c'est de foncer et de finir votre adversaire à mains nues ! Avec son gameplay aux antipodes d'un Call of Duty 4 ou Team Fortress 2, ce MGO pourrait bien trouver son public. Les joueurs online avaient l'air ravi et nombreux sont ceux qui attendaient un FPS multi plus posé, plus stratégique, et qui encourage à faire une chose habituellement impensable dans ce genre de titre : camper ! Il va me falloir quelques heures de plus pour mieux juger tout ça, mais pour le moment je suis vraiment très agréablement surpris.