Faker est le joueur le plus connu au monde sur League of Legends.

Les enjeux au plus haut pour l'Europe

La finale des mondiaux de League of Legends est une célébration annuelle qui touche le monde entier. Oubliez le Mid-Season Invitational et les Rift Rivals : la finale du World Championship est the place to be, le match de la saison qu'il ne faut pas rater sur le MOBA de Riot Games. Pour la journée du 3 novembre, Incheon est devenu un point de convergence mondial en accueillant le match tant attendu.

Cette année avait une saveur particulière avec deux régions inattendues en finale : la Chine et l'Europe. Depuis 2011, où Fnatic a remporté le titre de championne du monde, aucune équipe occidentale n'a su se faire un chemin jusqu'en finale... jusqu'à ce que la Corée du Sud perde pied cette année. L'équipe au règne le plus long, SKT T1 avec Faker, a perdu son titre en 2017 (après 3 titres de mondiaux) et ne s'est même pas qualifiée dans le prestigieux tournoi en 2018. Forcément, pour des premiers Worlds sans Faker depuis des années, il fallait que ça parte en vrille.

Le trophée était soulevé par la Corée du Sud depuis 7 ans. @LoL Esports

Les deux dernières équipes coréennes, KT Rolster et Afreeca Freecs, ont été éliminées en quarts de finale des mondiaux. Cela a laissé la voie libre aux autres régions, et particulièrement à l'Europe qui avait deux équipes restantes : G2 et Fnatic, et même aux nord-américains avec Cloud 9. Une seule équipe chinoise est restée : Invictus Gaming. Plus que jamais, l'Occident pouvait espérer surpasser l'Asie et de nombreux fans ont traversé le monde entier pour assister au plus grand match de l'année, qui a opposé les européens de Fnatic aux chinois d'Invictus Gaming ce samedi 3 novembre.

La veille du match, au départ de l'aéroport de Moscou déjà, cet enthousiasme était palpable. Dans l'avion pour Incheon, plusieurs passagers portaient fièrement leur jersey Fnatic. C'était le cas de Dimitry, 34 ans, un passionné depuis la toute première saison : « depuis le temps que j'attendais ça ! Je vais en Corée pour voir cette finale qui est historique. Je veux voir Fnatic écraser IG ! » Si lui était au départ de la Russie, d'autres venaient des quatre coins de l'Europe pour assister aux mondiaux. Détrôner la Corée du Sud dans son propre pays était un rêve que l'Europe n'avait jamais touché d'aussi près. Mais les espoirs étaient aussi permis pour la communauté de l'équipe adverse, en Chine et en Corée du Sud, avec Invictus Gaming portant sur ses épaules la fierté de l'Est.

Invictus Gaming a deux joueurs coréens : TheShy (devant) et Rookie (troisième). @LoL Esports

Invictus Gaming, le dernier espoir de l'Asie

Pour les Worlds de 2018, tous les regards étaient rivés sur l'équipe chinoise Royal Never Give Up qui a remporté tous ses tournois régionaux et internationaux (LPL Spring et Summer Split, Mid-Season Invitational, Rift Rivals). Il ne leur manquait plus que le titre mondial pour remporter absolument tout sur une saison, ce qu'aucune équipe n'avait encore accompli. Mais contre toute attente, c'est Invictus Gaming qui a survécu à toutes les autres équipes asiatiques.

Malgré ses bons résultats, Invictus Gaming est une équipe qui est restée dans l'ombre de Royal Never Give Up toute l'année. Aux deux Splits de la ligue chinoise (Printemps et Été), Invictus a fait le même parcours : elle a remporté 18 victoires pour 1 seule défaite. Ces défaites ont été infligées aux moments les plus critiques par Royal Never Give Up, à un point-près seulement, en demi-finale du Spring Split puis en finale du Summer Split (deux défaites 2-3 !). Mais avec les Worlds, l'équipe a pris sa revanche sur RNG.

Uzi (RNG) avait triomphé au Mid-Season Invitational de Paris, en mai dernier. @LoL Esports

C'est donc dans la compétition la plus importante de l'année que les joueurs d'Invictus Gaming se sont transcendés. L'équipe a effectué une phase de groupes presque parfaite, avec une seule défaite contre... Fnatic, qu'ils ont affrontés une nouvelle fois en finale. En playoffs, les joueurs ont éliminé les coréens de KT Rolster et les européens de G2. Et même si la Corée du Sud a perdu sa couronne, il reste deux ultimes joueurs sud-coréens qui opèrent sous les couleurs d'Invictus Gaming : Kang « TheShy » Saung-Lok et Song « Rookie » Eui-Jin, les solo laners de l'équipe (toplane et midlane). Est-ce que c'est parce que nous sommes européens ? Quand nous avons demandé aux fans coréens qui ils soutenaient, malgré cela, beaucoup affirmaient soutenir Fnatic.

Voici dans quel état d'esprit les communautés se sont rassemblées dans le Stade Munhak. Pour lancer l'ultime match de la saison, une cérémonie digne de ce nom a été offerte par Riot Games, en partenariat avec MasterCard.