Compositeur : Nobuo Uematsu
Arrangements : Shiro Sagisu, Tsuneyoshi Saito
Durée : 54'26 (11 plages)

Super Nintendo. 1994. Final Fantasy VI. Difficile de résister à l'appel de ce que nombreux rôlistes considèrent, encore aujourd'hui, comme le plus grand RPG jamais créé par Squaresoft. Passionnant. Fascinant. Emouvant. Si les années ont passé, le mythe reste vivace. L'enchanteresse partition écrite à l'époque par le génialissime Nobuo Uematsu n'est pas étrangère à ce phénomène tant elle brasse les émotions avec maestria. Nombreux la considèrent comme la meilleure BO de jeu vidéo de tous les temps. Aujourd'hui, nous allons évoquer sa réorchestration. Un album sobrement intitulé : Final Fantasy VI ~ Grand Finale. Un album composé de 11 morceaux comme autant de chefs d'œuvre délicatement ciselés. Imposant, voire doucement pompeux par instants, l'Opening Theme fait vibrer les cordes, trembler les cuivres et retentir les cloches. L'émotion est d'entrée palpable. Les images affluent. Souvenirs, lorsque la flûte de pan, suave et délicate, relance quelques tourments. C'est aussi ça la force de la musique. Le frisson de la mémoire.

Plus nerveux, plus virevoltant, la mélodie de Kefka amorcée par un furieux crescendo de piano pose instantanément le personnage. Son caractère emprunté, ses accès de folie sont ici habilement retranscris grâce à des passages plus calmes soulignés par les violons, avant que la thématique ne se développe toujours plus obsédante. Dans une sorte de gigantesque farandole, la musique s'élève, tristement embourgeoisée... une intention bien délibérée.

La transition avec The Mystic Forest et son atmosphère si éthérée, mystérieuse, planante se révèle donc intéressante. Presque imperceptible, une voix cristalline hante les lieux. Sa présence distante, en forme d'absence paradoxale, donne vie à une scène musicale si irréelle qu'elle en devient inoubliable. Plus orienté musique de chambre, Gau (les fans apprécieront le sympathique paradoxe) mise sur une approche classique épurée. Enjoué et à la coloration musicale résolument souriante, le traditionnel Milan de Chocobo apporte une touche furieusement décontractée à l'album. Une sorte d'oasis avant de replonger, avec Troops March On, morceau plus dramatique, autrement plus martial... qui se conclue pourtant sur une touche résolument nostalgique.

Kid Run Through The City Corner poursuit la thématique musique de chambre. Amusant d'entendre le clavecin égrener ses notes pincées et sèches. Un délice. Du coup, étonnant de constater combien une véritable faute de goût frappe cependant Relm... l'une des plus belles mélodies du jeu, ici tristement massacrée par une cornemuse stridente. Une seule question : à l'enregistrement, n'ont-ils pas entendu ce, hum, son qui venait littéralement ruiner les magnifiques envolées de violons ? Certes l'esprit de la BO initiale est respecté... mais à quel prix. Un peu de doigté que diable.

Heureusement, les deux dernières plages de l'album devrait finir de vous convaincre avec un Mystery Train proposant un exubérant duo violon/piano, puis le fameux Aria di Mezzo Carattere. Grande scène de l'opéra avec cantatrice illuminée, et vocalises passionnées. L'œuvre atteint ici son apogée. Au bout de ce périple musical, Final Fantasy VI ~ Grand Finale ravira les amoureux du RPG mythique. Tandis que ceux qui ne le connaissent pas pourront se laisser haper par son ambiance nostalgie et raffinée. Un délice.

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