On a beau concevoir la plus belle et la plus fonctionnelle des forteresses possibles, tout cela ne sert pas à grand-chose quand la population passe subitement de soixante gaillards bien portants à sept éclopés en l'espace de quelques minutes à cause d'une attaque de gobelins. C'est ce qui est arrivé assez rapidement dans ma dernière construction. Depuis, j'ai appris à rechercher des lieux avec une rivière, ce qui aide pas mal, et j'ai abandonné l'idée du grand trou pour l'instant puisque les gobs ont sérieusement tendance à profiter du gros oeuvre pour s'infiltrer chez moi.

Grands travaux et petites victoires

Sans déconner. Des sales fringues gob qui flottent dans mon réservoir...En revanche, j'ai enfin pu créer un gros réservoir d'eau interne en pompant depuis la rivière. Une autre pompe s'occupe de transférer de l'eau de cette réserve à une sorte de petit puits dans lequel les nains puisent au besoin. Il reste toujours un peu de boue au fond, et ça m'énerve parce que je suis perfectionniste, mais j'ai tout de même beaucoup moins d'infections qu'avec la vase qu'ils utilisaient avant pour nettoyer les blessés. N'empêche, quel casse-tête !

Qui vient en premier ?

Côté gestion, Dwarf Fortress n'est pas si difficile que cela au final. On peut rapidement se retrouver surchargé de nourriture et d'animaux au point de ne plus savoir qu'en faire. C'est l'interface qui rend les choses compliquées. Prenez les oeufs par exemple. Vous avez une poule et un coq. Bien. Ils sont ensemble dans une pièce (ou pas, ce n'est pas important), avec un boîte pour pondre. Dès qu'un oeuf apparaît, un nain vient le chercher pour l'amener au stockage de bouffe. Mais si vous voulez que la poule couve l'oeuf, il faut l'interdire pour qu'il ne soit pas ramassé ! Non pas la poule ou la boîte, mais bien l'oeuf en lui-même dès qu'il est pondu ! Ça, c'est de la microgestion.

L'empirisme contre attaque

Oh, je viens de buter cinq mineurs dans un effondrement. Voilà ce qui arrive quand on manque de patience...Ce genre de chose, je ne l'ai pas découvert. On me l'a dit. Mais c'est une erreur, une grosse partie du fun de Dwarf Fortress, à part de perdre, vient de l'observation des mécanismes et de leur exploitation. Étudiez trop le wiki et vous passerez à côté d'une grande partie du jeu ! Bon, parfois le jeu est tellement bancal et taré que le wiki est incontournable, mais il vaut mieux essayer un peu tout seul d'abord avant de craquer. Sans compter qu'il n'y a pas vraiment de buts non plus et concevoir la forteresse parfaite n'en est certainement pas un. D'une vous n'y arriverez pas, et de deux, ça serait super ennuyeux.

Nains présents et nains futurs

Il arrive un point dans Dwarf Fortress où l'on semble stagner dans sa progression. Le fait qu'au fil des donjons creusés, on apprend de moins en moins de choses sur leur fonctionnement. Mais une fois le chaos semé et la région abandonnée, on se rend compte qu'il y a encore beaucoup d'éléments à découvrir. Sans oublier que les développeurs continuent de bosser dessus. Un peu d'équilibrage ne ferait pas de mal, si je puis me permettre...

Pas de chocolat

Vous pourriez pas mourir un peu plus proprement ? Vous me coûtez une fortune en savon...Quoi qu'il en soit, il y a toujours de belles histoires à raconter avec Dwarf Fortress, comme celle d'Eshtan, qui a perdu ses deux mains dans des circonstances assez obscures. J'ai mis longtemps à comprendre pourquoi il n'arrivait plus à faire ce que je lui demandais. Finalement, j'ai dû lui retirer toutes ses tâches quotidiennes pour éviter les messages d'erreur. Ça ne l'empêche pas de tenter de soulever des trucs de temps en temps... Pauvre Eshtan. Il perd le moral relativement doucement au vu de sa situation. Et quand bien même il péterait les plombs un jour, je doute qu'il fasse trop de dégâts avec ses moignons.

Allez, je retourne creuser. Quand j'en aurai marre du bazar qu'est devenue ma dernière forteresse, je passerai à la suivante (j'en ai débuté une sur mon portable dans le train pour Cologne, sous le regard effaré de mes collègues consoleux). Et ainsi de suite. J'ai encore énormément de FUN à découvrir. Ces chroniques de l'été nain prennent fin. Peut être qu'on en reparlera quand j'aurai buté un dragon ou forgé un trône en adamantium. Ou les deux et bien plus. Mais ce n'est pas pour tout de suite. Bon trou à tous les courageux qui se sont lancés dans l'aventure !