Ton agence et toi avez créé Pixwoo peux-tu nous expliquer le concept ?

Le principe historique a été de se dire « on va faire un réseau social » un site communautaire uniquement dédié au jeu vidéo, en partant d'une analyse de plaisir, moi je suis joueur, et je voulais un environnement où je puisse partager tout ce qui fait la richesse du jeu vidéo, que ce soit des vidéos, des visuels, échanger avec mes amis, avec des gens que je ne connais pas, le tout dans un environnement qui soit pensé jeu vidéo. De plus, sans citer Facebook-le-bien-nommé, Fb permet d'échanger beaucoup mais n'est pas spécialement dédié à un univers. Je respecte suffisamment le JV pour savoir que c'est très riche en émotions, en visuels, en expériences, en aventures, et pour cela il fallait vraiment un espacé dédié. C'est parti de la passion, puis ça a été pensé professionnellement de manière plus poussée. C'est un projet qui a débuté il y a plus de deux ans maintenant, et on a mis 1 an et demi à concevoir et développer Pixwoo, qui est maintenant sorti depuis près de deux semaines.

Comment s'articule le site ? Quel sont ses caractéristiques ? Que peut-on y trouver ?

Alors j'ai toujours présenté ce site aux éditeurs en parlant de l'équation Pixwoo, la formule permettant de retrouver un environnement communautaire, un environnement dans lequel on puisse se présenter avec des pages totalement personnalisées qui se rapprochent de Myspace, et un environnement dans lequel on peut avoir une chaîne du jeu vidéo, puisque toutes les vidéos et trailers postés vont se retrouver en seul endroit : le Pixwoo Channel... En gros la formule pensée était un peu « Facebook + Myspace + Youtube + jeu vidéo = pixwoo le video gamer social network » ! (rires). Mais c'était intéressant car l'équation était une sorte de guide pour structurer tout ça, puisqu'on peut avoir des pages personnelles, mais tous les éditeurs, les programmeurs, les développeurs, les journalistes, peuvent se créer des pages personnelles...

... Donc c'est autant destiné aux joueurs (aux particuliers) qu'aux professionnels ?

C'est surtout destiné à tous les gens qui sont en contact de près ou de loin avec le jeu vidéo puisque tout l'intérêt est que les joueurs puissent être en contact avec les professionnels, et inversement. Ensuite, graphiquement, le site montre que le jeu vidéo est constitué de plein d'univers, à la fois pros, (musiciens...) et pour les joueurs c'est la même chose ! Il y a des joueurs qui ne jouent qu'à PES, des joueurs pros, des joueurs qui jouent uniquement en ligne ou avec leurs amis, etc. L'intérêt était donc de relier tous ces univers et que chacun puisse échanger avec des joueurs d'autres pays.

Il y a quelque chose de très amusant sur Pixwoo, qui est l'ADN. Tu peux nous parler du système d'ADN ?

L'ADN ça participe de la manière de se mettre en scène en tant que joueur. On a un ADN qui est constitué de 5 petits « diamants ». Le premier c'est la manière de se présenter dans l'univers du jeu : joueur, pro, étudiant en école de jeu vidéo, journaliste, musicien. Ensuite on a fait une petite échelle de 1 à 7 qui est son profil de gamer en partant de newbie jusqu'à professionnel, et entre les deux il y a casual gamer, social gamer, power gamer... C'est un moyen de dire la manière de laquelle on joue. Et enfin viennent les trois dernières pierres qui constituent nos trois types de jeux préférés. De mémoire, sur mon profil, j'ai du mettre stratégie, RPG et Puzzle game (rires). Ca permet d'un seul coup d'oeil de voir le profil joueur d'un membre, et à terme on va pouvoir l'utiliser pour trouver son « ADN-mate »...

...Pixwoo va bientôt intégrer Meetic dans son équation alors ? (rires)

C'est un site communautaire, chacun fait ce qu'il veut avec qui il veut (rires). Mais c'est vrai que c'est intéressant de reconnaître les profils de joueurs qui nous sont similaires d'un seul coup d'oeil, pour le coup on pourrait dire qu'il s'agit d'un aspect vraiment RPG du site.

La version de Pixwoo n'est pas encore totalement définitive, est-ce que vous allez développer et pousser l'interactivité (jeux flash, systèmes de récompenses...) ?

Pour nous pour l'instant c'est une bêta, mais on ne pourra pas « jouer » sur Pixwoo car c'est un site communautaire et non un espace de jeu. On est aussi dans un environnement où tout l'intérêt est d'être confronté aux développeurs, aux éditeurs, et on ne se place pas en concurrence avec ces éditeurs qui viennent sur Pixwoo. Pour ce qui est de l'interactivité, on va bien entendu la développer, avec des petits outils permettant de récompenser la fréquence de fréquentation, un peu dans l'esprit de trophées. Il va y avoir également un chat dans les mois à venir.


J'ai trouvé sur Pixwoo des similitudes avec Sens Critique...

Alors, il n'y a aucun endroit sur Pixwoo qui soit dédié aux tests ou à la critique. On ne voulait surtout pas se substituer aux médias spé pour ce qui est de la critique, ou de la notation d'un jeu. En revanche il y a des espaces pensés pour faire des retours d'expérience. L'idée n'est donc pas de venir faire la critique d'un jeu mais de partager une expérience. Sens Critique est pensé autour d'une évaluation très rapide d'un livre, d'un jeu etc. Alors qu'on est vraiment orienté autour du partage.

Je crois que tu as un « passé » vidéoludique ?

J'ai un très lourd passif (rires). J'ai 46 ans ce qui veut dire que les années 80 n'ont pas de secret pour moi et effectivement à cette époque c'était plutôt le TRS 80 et même l'Apple 2, donc en 83 j'ai créé avec un ami un jeu d'aventure sur Apple 2 à l'époque où on pouvait encore créer pour moins de 10 millions de dollars un jeu vidéo...

... Minecraft a coûté moins cher que ça !

C'est vrai qu'on a un retour de jeux sur iPhone de « garage développeurs ». J'ai donc sorti ce jeu vidéo aux débuts de la souris. On a été édité en France et en Espagne et il s'appelait SCOOP. C'était donc un point'n click où l'on disait « aller au nord », « ouvrir porte », les graphismes étaient ce qu'ils étaient à l'époque (rires) bien que je les trouve vieillis mais toujours très beaux (rires). Ca a été une expérience géniale, on en a vendu pas mal, même si à l'époque il y avait beaucoup de piratage. Un an après j'ai fait un jeu de rôle sur Amstrad qui s'appelait Invitation. Et puis j'en suis resté là puisqu'après je me suis lacée dans la pub et le marketing, en laissant ma passion de côté jusqu'à maintenant !

Comment es-tu tombé dans le jeu vidéo ?

Avec Pong, ensuite je suis passé par les calculatrices programmables, les 8 digits, et ensuite je suis passé par un TRS 80 et l'Apple 2 qui était la Rolls Royce du jeu vidéo (rires). Ca permettait d'avoir tous les jeux arcade chez soi. Après j'ai basculé console car je suis passé du PC au Mac et comme chaque joueur le sait, le Mac n'est vraiment pas adapté au jeu.

Qu'est-ce qu'un geek pour toi ?

On a toujours le choix avec le mot geek, ou on bascule du côté négatif avec tout l'archétype qu'on connait, mais on parle de plus en plus de culture geek, le mot en lui même et les geeks ont gagné leurs lettres de noblesse. Il y en a sûrement dans le tas qui ressemblent à l'archétype du geek (rires)...

... Et on leur dit bonjour !
(rires)

... Mais je crois qu'on est plus partis sur un environnement où il y a une passion pour les gadgets, l'électronique, le jeu vidéo, le cinéma... C'est une culture très riche, et une dénomination partie de quelque chose de très négatif qui est devenue un raccourci pour parler de choses excitantes et passionnantes. C'est un peu comme les graff qui avant étaient quelque chose de très négatif et qui maintenant sont exposés dans les musées d'art contemporain, donc attendons nous à voir quelques geeks exposés dans les galeries contemporaines (rires) !


Ton jeu du moment ?

On va encore dire que c'est l'Apple-addict qui parle, mais l'iPad a un côté très immédiat et facile pour pouvoir jouer pendant 5 ou 10 minutes donc je joue pas mal dessus. Je ne citerai pas Angry Birds comme 50 millions de personnes, mais j'aime beaucoup Orion qui est un jeu de cartes style Magic, qui est un jeu iPhone mais qui passe pas mal en pixelisé iPad. Sur 360 je viens de terminer Fable III, alors oui je suis un petit peu en retard mais il faut trouver le temps de le faire. J'ai également relancé Final Fantasy II sur iPad, qui est un jeu iPhone mais avec les pixels ça rappelle encore plus les graphismes de l'époque. Même si Pixwoo me prend beaucoup de temps, il faut que je sois capable d'échanger autour du jeu vidéo ET de jouer aux jeux vidéo !

Les réseaux sociaux et plateformes communautaires ont-ils envahi notre quotidien de manière irrémédiable ? En l'espace de 5 ans, notre comportement social a été totalement repensé par l'avènement du célèbrissime et chronophage Facebook. Pas une semaine sans poster de statut, pas un mois sans mettre à jour son avatar, le « poke » et le « like » sont entrés dans le langage courant, un langage référencé commun à près de 20 millions d'utilisateurs et ce rien qu'en France.
En quelques années, les supports se sont développé, perfectionné, proposant des options toujours plus addictives et interactives afin de couper définitivement le cordon avec l'intimité du quotidien.
Heureusement pour nous, ces plateformes sembleraient commencer lentement mais sûrement à nous désintoxiquer de l'overdose d'égotrip pour nous recentrer sur le partage de nos passions.
De plus, il semblerait plus intéressant de rencontrer l'âme soeur en comparant son ADN de joueur, qu'en se trouvant comme point commun d'avoir liké le groupe Facebook « kan tu joue au jeu vidéo avan de mangé sa fait : "A TABLE" "oui 2s jarrive!!" ». Quoi que sur ce dernier point, l'orthographe faisant défaut serait un bel atome crochu...

Salomé Lagresle

Bloggeuse jeux vidéo et gameuse irréversible, Salomé, jeune fille sage de 22 ans, reste néanmoins la femme d'un seul homme : Snake. Collectionnant les jeux Ken le survivant et les pistolets en plastique, cette étudiante en communication et co-présentatrice de l'émission Gameblog sur DirectStar expose, parfois même en chanson, ses humeurs et aventures quotidiennes sur son site coloré : Junkflood.