J'avais envie de faire monter la tension lors de mon introduction, puis je me suis dis qu'en regardant la vignette de l'article et en lisant son titre, tout était déjà dit. Alors autant le crier juste une fois : JE VIS AU JAPON ! Au jour où est publié cet article, cela fait maintenant quatre mois que j'ai remplacé les baguettes jambon-beurre pour des bentos au curry, mon pass Navigo pour une carte Passmo rose bonbon, et les soirées bars du Jeudi par des soirées karaoké. C'est simplement incroyable, et on ne va pas se mentir : pour les joueurs passionnés que nous sommes, Tokyo est simplement la Mecque du jeu vidéo ! J'en ai vu des choses, en quatre mois, et j'ai encore tant de curiosités nippones à découvrir qu'il serait bien dommage de ne pas les partager avec vous !
C'est pour cela que je vous propose chaque mois de revenir sur un événement japonais marquant, sur ces pop-up stores atypiques, véritables temples de notre divertissement préféré, ou encore sur ces tendances uniques en direct de Tokyo, au plus proche de cette culture et de ce peuple qui nous fascinent.
Pour cette première chronique, je vais m'attaquer aux salles d'Arcade japonaises et aux expériences incroyables qu'elles proposent, plus particulièrement dans le genre musical. Fini les guitares en plastique de Guitar Hero, adieu les vieilles bornes d'arcades de Dance Dance Revolution et ses tracklists d'eurodance kitschs, bonjour à la reconnaissance de mouvements, aux contrôleurs multidirectionnels improbables, aux écrans verticaux de plus d'un mètre de hauteur... Laissez moi vous présenter cette nouvelle vague d'innovations vidéoludiques nippones par le biais de 3 jeux de rythme différents et surprenants.
Bienvenue dans les salles d'arcade japonaises et surtout bonne lecture !
Rudy Jean-François est notre spécialiste des jeux japonais, qui alimente régulièrement les pages import de Gameblog avec des tests, news et autres dossiers. Il s'est désormais expatrié au Japon, où il travaille et vit pleinement sa passion pour les okonomiyaki et les jeux vidéo nippons. Quand il ne joue pas à Splatoon 2 sur sa Switch à Tokyo, il danse la salsa, joue de la guitare basse, anime un podcast sur les rencontres à l'ère digitale ou partage quelques bribes de vie japonaise sur son compte Twitter @Rudy_JF. En plus des tests import dont il nous fait toujours profiter, vous pourrez retrouver ici, chaque mois, une chronique sur les nouvelles tendances et toutes les choses intéressantes qui surprendront son quotidien de Français du Japon.
Sommaire
La première fois dans une salle d'arcade japonaise est une expérience particulièrement intrigante. Les premières machines qui s'offrent à nous ne sont pas des bornes de jeux vidéo telless que nous les connaissons, mais des UFO Catchers. Ces machines que l'on voit souvent dans des fêtes foraines et où l'on dépense plus d'une trentaine d'euros pour une peluche Mickey qui n'en valait que la moitié. Sauf qu'ici, les Mickeys ont laissé place à des peluches de Naruto, Pokémon ou autre Magical Girl Show à la mode. Ces machines s'entassent au centre d'une salle lumineuse, les unes à côté des autres, chacune pleine de peluches et figurines qui ne seront sûrement jamais nôtres. On y voit souvent des collégiennes y perdre l'argent de leur goûter avant d'aller prendre quelques photos dans des cabines à "Puricura", ces photomatons qui ont grandement inspiré les "Stamps" que vos petits frères et petites soeurs (et vous peut-être) utilisent à outrance sur Snapchat et Instagram. Le spectacle est divertissant, mais ce n'est pas pour ça que nous sommes là... il est temps de prendre l'ascenseur pour enfin pouvoir rentrer dans le vif du sujet !
L'antre des vrai(e)s
Changement d'étage, changement d'ambiance. On se retrouve maintenant au niveau des jeux de rythme. Littéralement le jour et la nuit. La salle lumineuse du rez-de-chaussée n'est plus qu'un lointain souvenir. Ici, seuls les néons des bornes massives et les écrans de téléphones des jeunes qui patientent pour jouer illuminent la pièce, plongée dans une obscurité quasi-totale. Les collégiennes du premier niveau ont été remplacées par des lycéens en sueur d'une impressionnante vivacité.
Mais ce qui étonne surtout, c'est le bruit. Toutes les bornes sont positionnées les unes à côté des autres et crachent de la J-pop, de la Trans ou de la musique classique à un volume assourdissant. Les bruits des pads qui se piétinent, des notes qui se pressent frénétiquement et des baguettes qui enchaînent les "full combos" est particulièrement violent à encaisser les premières fois. Mais on s'y habitue vite, très vite, à tel point que l'on devient partie intégrante de ce spectacle unique bien plus rapidement qu'on ne le pense après avoir dépensé quelques centaines de Yens sur ces machines du futur... enfin du présent ici, et elles s'offrent à vous dès la prochaine page...