J’ai joué un nombre incalculable de fois à ‘The Story of Thor’,  Action-Aventure mouvementé de la Megadrive. Durant longtemps je n’ai pas pu m’essayer à sa suite, parue sur la Saturn, que je ne possédai pas. Jusqu’à il y a peu… Après une première tentative qui se solda par un échec cuisant, je réitérai l’expérience - cette fois-ci aidé par quelques artifices de vil félon - pour en parcourir l’entièreté. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne m’attendais pas à ça…

 

UN PEU D’HISTOIRE NE FERA PAS DE TORT

Ordan, vieux guerrier d’Aquaria et gardien du savoir, trouve au cours d’une balade le gantelet d’or, puissant artefact de création ; capable de contrôler les 6 esprits élémentaires pour amener paix et prospérité au pays. Mais le vieux sage sait que si le bracelet magique refait surface, c’est que son homologue d’argent, outil de destruction, est ressurgi lui aussi des tréfonds anciens.

« Il y a bien longtemps, une effroyable guerre eu lieu pour l’existence même de notre monde, Aquaria. D’un coté Reharl, aidé par le gantelet d’or, symbole de connaissance et de création. De l’autre Agito, destructeur ultime porteur du gantelet d’argent, renfermant pouvoir au-delà de toute raison. Nul ne connaît l’incommensurable puissance que conféreraient les deux reliques si jamais elles étaient réunies sur une seule âme. Des éons passèrent, voyant les forces des deux camps s’affronter sans relâche. Parmi celles-ci, les esprits des gantelets eux-mêmes. Les élémentaires combattirent pour leur Roi Reharl, bon et juste. Sous les ordres du vil Agito se tenaient quatre redoutables génies maléfiques, qui l’épaulèrent avec zèle dans ses noirs desseins. Il y eu des victoires grandiloquentes et des défaites cinglantes de part et d’autre. Il y eu des trahisons, des alliances, des tentatives de pourparlers. Shade, spectre des Ombres changea de camp pour rejoindre les forces de la lumière. Cet acte causa la grande colère du seigneur noir*.
Vint alors la bataille finale, qui ébranla toutes les terres. Reharl et Agito périrent, les gantelets disparurent. La légende raconte que le bracelet d’or sombra au fond d’un lac tandis que le bracelet d’argent tomba au cœur d’une sombre forêt. C’est ainsi que se termine l’histoire de la création … »

On retrouve le style graphique du jeu Megadrive, en plus fourni. Ce qui paradoxalement le rends moins agréable à l'oeil. Cela reste beau tout de même!

Voilà en substance le récit que fait le vieil homme à Léon, son apprenti. Il lui confie le bracelet d’or avec la lourde tâche de réunir les six esprits rapidement, avant que les forces démoniaques ne prennent le contrôle du pays.

D’OASIS EN AQUARIA

Et c’est donc ainsi que nous débutons cette aventure dans la peau de Léon. On parcourt rapidement son village et très vite nous voilà plongé dans le premier temple, celui de l’Eau. En même temps il n’est pas bien loin vu que le patelin de départ constitue une partie de ce sanctuaire en fait.
The Story of Thor 2 par chez nous, The Legend of Oasis en Amérique du Nord ou Thor – Chronicles of the Elemental King dans la langue de Kakarot se trouve donc être la suite sur la Saturn de Sega de The Legend of Thor, ou ‘Beyond Oasis’ selon votre préférence, jeu Megadrive enlevé et rythmé. Mais comment dire… bien que l’on soit passé sur une console de génération suivante, le jeu ne se révèle pas vraiment à la hauteur de son illustre prédécesseur. Clairement moins Punchy dans ses combats, maniabilité plus rêche, espace total du jeu bien moins grand…On est clairement refroidi lorsque l’on passe du 1 au 2. Tout n’est cependant pas à jeter, loin de là.

Myra est une jeune femme poursuivi par les hommes d'Agito pour on ne sait quelle raison. Elle servira de fil rouge au scénario et de motivation pour notre jeune héros...

Déjà, on passe de 4 à 6 esprits. Donc mathématiquement à deux temples de plus (J'ai toujours été doué en maths...). Du casting connu composé de Dytto, nymphette de l’Eau, Efreet, colosse de feu, Shade, spectre de L’Ombre et Bawu la plante bouffie s’ajoute à la troupe Brass la créature du Son et Airl le nuage magique. Ce qui octroie à notre bonhomme un bon petit panel de pouvoir à ne pas négliger. Entre les soins de Dytto, les patator d’Efreet, les éclairs d’Airl ou les ondes de Brass, parmi d’autres, l’aventure promet de belles empoignades.

AH! Les Boules à Piques! Une horreur! Le principe de ces phases est de diriger les sphères flottantes jusqu'aux piliers à détruire. Quasi impossible à manier, blessant Léon dès qu'il les frôlent, lentes et lourdes...crise de nerfs assuré avec ces immondices! J'espère que celui qui as pondu cette idée à fini tondu les cheveux arrachés un à un et abandonné sur une barque au milieu du Pacifique par mer agitée!

Ensuite il y a aussi de la nouveauté en ce qui concerne la gestion des armes. Fini l’utilisation limité du premier épisode, place à un système de niveau et de magie élémentaire. Au cours de votre périple vous acquerrez plusieurs types d’armes. La dague de départ, la longue lame, le bâton magique et l’arc. Une fois acquis vous ne les perdrez plus (contrairement au 1 donc). Seules les bombes gardent le même principe que dans le jeu Megadrive, en sachant que le soft en distribue bien suffisamment. À ces armes (excepté les bombes) vous pouvez octroyer des éléments magiques, qui leur confèreront alors d’autres capacités, dont certaines sont absolument nécessaire à la poursuite de l’aventure. Il ne s’agit donc pas d’un gadget de gameplay…l’utilisation de cette aura élémentaire n’est elle pas illimité et est déterminé par le nombre de parchemin du dit élément en votre possession (par exemple, si vous possédez trois parchemins magique de feu vous pourrez utilisez la grande lame de feu 12 fois, si vous en possédez 5 ce sera 20…). Les auras magiques qui octroient ces capacités prennent la forme de boules d’énergie de couleurs associées aux éléments (boule bleu pour l’eau, rose pour l’air etc) disposées en divers endroit de la carte. Tout les éléments ne se combinent pas avec toutes les armes, et tout les pouvoirs ajoutés ne sont par forcément explicités. C’est donc au joueur de tester, encore et encore, pour voir les capacités mises à sa disposition. De plus, chaque type d’arme possèdent des ‘niveaux’. Les parenthèses car de fait il s’agit In-game d’une nouvelle armes de même type, d’un échelon supérieur. Pour exemple, vous finissez par devenir propriétaire de la longue lame de votre maître, niveau 3, qui remplace juste les statistiques de la longue lame déjà présente dans votre inventaire.

Les sphères d'énergie, chacune correspondant à l'élémentaire représenté chromatiquement. Il manque donc ici la rose, présente un ou deux écrans au-dessus. Passer dans l'une d'entre elle avec certaines armes assure une aura magique à la-dite arme pour un temps déterminé par les parchemins en votre possession.

Les bijoux quand à eux servent toujours à augmenter le niveau des esprits. En sachant que quand 4 bijoux d’un même esprit sont dans votre besace, celui-ci développe la capacité de donner l’aura magique à vos armes directement, sans passer par une boule d’énergie. Ce qui s’avère dans les faits extrêmement pratique ! Comme d’habitude, chacun des élémentaires peut être invoqué à partir d’un objet rappelant sa nature (de l’eau pour l’eau, du feu pour le feu, les geysers pour l’air etc) ce qui ne pose aucun souci pour faire appel à chacun d’entre eux où que nous soyons dans ce vaste monde.

UN SAUT DE GÉNÉRATION…EN ARRIÈRE !

Vaste, vaste…c’est vite dit ! Alors qu’Oasis était une île complète dont ‘on faisait le tour’ au cours de ‘Beyond Oasis’, visitant deux villages, un port, une forteresse, des ruines… Aquaria se résume uniquement à ses temples ! Certes ils sont ‘fondus’ dans leur environnement, ce qui ajoute à la fluidité du récit (notamment le temple de la Terre qui constitue en fait l’entièreté de la forêt) mais au-delà d’eux…il n’y a rien ! Six temples, un bout de landes pour se balader des uns aux autres…et c’est tout ! On a connu carte plus inspirée !

La carte du jeu, spectaculairement créé par mes soins sous Paint (un chef d'oeuvre n'est ce pas?). Seuls les espaces vert clair et marron représente 'le Monde'. Le reste ce sont les Temples. Fondus dans le 'décor' mais les temples tout de même. Le vert foncé correspond donc à la fois au Temple de la Terre et la Forêt obscure. Le bleu au Temple de L'eau et au village du héros, le orange à la grotte de la montagne et au Temple du feu etc...

Inspiration en berne également en ce qui concerne la musique et surtout le son. La bande sonore ne marquera pas les mémoires en dehors des quelques mélodies reprises du premier opus mais ce n’est pas le plus notable. Le plus notable ce sont les moments où il n’y a plus aucun son provenant du jeu…plus de musique, plus de bruitages, plus d’ambiance sonore, plus rien. Cela ne dure que quelques secondes, entre deux attaques, deux bruits de portes, que sais-je encore mais quand cela arrive on se rend compte que le ‘vrai’ silence en jeu vidéo est finalement assez inhabituel. L’autre aspect déconcertant, ce sont les bruitages, que l’on croirait sorti tout droit d’une zèderie cinématographique. Entre les ‘CLIC CLOUC CLAC’ des séides squelettes, les ‘MOUAH AH AH Ah ah !’ des monstroplantes, les ‘OOOooooh !’ des âmes enfin libres…c’est un festival de cocasseries auditives !
Autre point surprenant, des features qui ont tout simplement disparus. Comme la possibilité de sauvegarder n’importe où ou presque sur 16 bits, devenu des points de sauvegarde fixe sur 32 (dû au passage d’une cartouche à un support CD ?) ou bien l’inventaire de soins (potions, vivres…) totalement zappé. Désormais on trouve et consomme directement les différents items découverts. Drôle d’évolution…

Les cercles magiques existent au nombres de quatre. Pour le soin. Pour la magie. Pour les deux. Et la sauvegarde. Ici un restaurateur de vie en rose et un point de sauvegarde en blanc. Et Brass l'esprit du son en accompagnateur.

J’ai l’air de descendre le titre en flèche dans tous ses aspects mais il n’en reste pas moins quelques un de plus réussis que dans le précédent épisode. Déjà les effets 3D qui ajoute une profondeur nouvelle à l’univers. Parmi la myriade d’ennemis quelques-uns, dont les fameux sbires squelettiques, sont modélisés en trois dimensions. Ensuite les effets spéciaux sont de meilleure facture, je pense notamment à l’effet ‘d’âme doublée’ quand Shade nous protège qui est ici bien plus esthétique que le simple personnage calqué avec une frame de retard dans le Beyond Oasis. Globalement les temples sont bien plus longs et plus complexes et le repaire du boss Agito saura mettre vos nerfs à l’épreuve ! Une plus grande maîtrise des pouvoirs et capacités du protagoniste sont indispensables pour voir le bout du chemin, ce qui implique d’expérimenter tout un tas de combinaison de touches, de fusion armes-magie, de combos…pas toujours évidents à dégoter. À noter une difficulté rehaussée, les hordes du mal étant bien plus puissantes à terrasser, je pense surtout aux Rats qui sont désormais parfois une véritable plaie à se débarrasser, alors qu’auparavant c’était du menu fretin.

CONCLUSION :

En définitive, il n’y a pas grand-chose à dire sur ce The Story of Thor 2 sur Saturn. Sur bien des points il n’égale pas son ainé pourtant sorti sur la console de génération précédente. En termes de sensations de combat, de musique, d’exploration… Il y a tout de même toute une refonte du système de jeu qui fait plaisir. Au niveau des armes et de leur gestion magique par exemple. Les deux nouveaux esprits apportent avec eux la découverte de nouveau pouvoirs qui multiplient d’autant les possibilités d’investigations du monde. Ce dernier étant bien moins espacé et divers qu’auparavant, un comble. L’aventure n’en reste pas moins plaisante, bien plus corsée que sa séquelle et demandant plus de temps investi. Mais ce titre clairement n’a pas l’aura et la maestria de son jeu frère.

Léon et Myra admirent ensemble leur belle contrée. Sont-ils le premier couple royal d'Aquaria? Ali est-il un de leurs descendants? Tout porte à le croire. Désolé pour la qualité de l'image au passage...Je ne puis point faire mieux.


Bonus:

Voici un descriptif des lieux de téléportation disponible dans la dernière salle du temple de l'Ombre. J'espère que cela en aidera certains dans leurs futures parties! ;^)

Et pour finir cette curiosité. Dans le résumé en anglais on peut clairement lire le nom d'Harry Hausen pour signifier les sbires squelettiques! Innatendu! Pour mes lecteurs anglophones, est-ce une expression courante dans cette langue? Rappelons que le sieur était un précurseur de l'animation en volume - ou Stop motion - surtout connu pour sa séquence incroyable de troupe squelettes dans le film 'Jason et les Argonautes' dont voici un extrait ici.

*Cette dernière partie de l’histoire est pure invention de ma part, mais elle ajoute au background général, et puis je l’aime bien cette version ^^