AH! Cas particulier que nous abordons ici...Écrire cet article fut l'une de mes grandes motivations pour cette review complète - et impromptu! - du MCU tant ce métrage est incroyable. Marvel à de la chance que le ridicule ne tue pas sinon cet homme-fourmi les aurait achevé plus d'une fois...
ANT-MAN
2015
 
 
 
Réalisateur: Peyton Reed (certains regrettent Edgard Wright, pas moi)
Le Héros: Paul Rudd
Le Grand Nom: Michael Douglas
La Demoiselle en Détresse: Abby Ryder Fortson - C'est la petite fille. En fait Evangeline Lilly est 'la meuf' du film.
Autres Apparitions Notables: Corey Stoll, Bobby Cannavale, Michael Peña
 

Le prologue du film -seule partie véritablement réussie - nous emmène au Triskellion en pleine construction, en 1989. Hank Pym y est dépeint tel qu'attendu. Peggy et Howard on toujours cette relation en demi-teinte (Stark fit le même coup à Carter avec le sang de Steve Rogers dans la série). A noter que Tony lui n'a jamais entendu parler du SHIELD dans le premier Iron Man, il a pourtant un building High-tech en plein Washington! Problème d'expansion d'Univers étendu.
Peter Quill s'est fait enlever par un vaisseau extra-terrestre l'année précédente. Howard sera tué deux ans plus tard. Vers rencontrera Fury en 1995...

 
Commençons par mettre les choses au clair: Oui officiellement Ant-Man est le dernier film de la Phase 2. Mais bien évidemment que non dans les faits du monde réel ce n'est pas le cas. Peut-être qu'en terme budgétaire et de production il était plus simple et plus rentable d'inclure le métrage en clôture de deuxième phase mais il suffit de se refaire l'intégrale MCU comme moi en ce moment pour constater qu'Ant-Man est bel et bien un prologue à la phase 3. En compromis, on pourra s'entendre sur le fait qu'il s'agisse d'un 'Film Bonus', un peu comme un épisode de Noël dans les séries estivales.
 
Une fois ce fait éclairci, reprenons. Scott Lang, tout juste sorti de prison pour cambriolage, tente de se racheter une conduite pour pouvoir se rapprocher de sa fille Cassie, qui vit chez son ex-copine et son beau-père. Mais devant les difficultés d'insertion d'un ex-taulard il rechute très vite dans ses mauvais travers. Il cambriole alors une maison qu'on lui à présenté comme 'un bon coup tranquille' mais une fois la chambre forte ouverte, point de billet. Juste un drôle de costume rouge qui semblait l'attendre...
 
Dès la première scène, on comprends que nous nous trouvons devant un mauvais film sympathique. L'acteur jouant la Brute épaisse de la prison étant particulièrement mauvais (Quelle subtilité dans ce jeu d'acteur!) et la situation d'une abyssale bêtise. Puis très vite on découvre Louis, le fameux second rôle censé apporter la caution humoristique...et bien entendu son 'humour' est d'une lourdeur invraisemblable. Et comme dans tout nanar qui se respecte on insiste longuement sur ses vannes bien nulles, c'est que le mec est supposé être drôle. Il est juste insupportable. Vient ensuite la découverte du Grand Méchant de service, qui est tellement caricatural qu'il en devient fascinant. Présentons le un brin, il s'agit en fait d'un personnage miroir à Obadiah Stane d'Iron Man 1. La relation Hank Pym/Darren Cross étant opposé en fait à la relation Obadiah Stane/ Tony Stark. Le mentor et le protégé étant inversé. N'en reste pas moins que tout le monde n'est pas Jeff Bridges...et Corey Stoll cabotine sans retenue là ou Bridges apportait une nuance dans son jeu. Il faut voir comment l'homme joue la 'retenue' et la colère renfrognée...il faut voir les scènes ou il se la pète quand il est en situation dominante...Il faut absolument voir (et revoir!) la scène de présentation du Yellow Jacket, un summum de nanardise sans complexe! C'est vraiment beau! La scène des toilettes aussi avec la mort de Franck, tout droit sorti d'un bis craspec des années 80 (d'ailleurs personne ne se souciera de la disparition du fameux Franck...Merci d'être venu bonhomme!).
 

Présentation du Yellow Jacket (Pourpoint Jaune par chez nous) avec cette petite squence digne des meilleures série B.

 
Mais la preuve ultime que le gros méchant est vraiment un gros méchant, c'est bien sur la scène de la brebis. Mais QUI à pondu çà?! Pourquoi une brebis? Car elle incarne l'innocence pure face à la cruauté du scientifique obsédé par le pouvoir! Et ce dernier avec ça tronche toute chauve emplit de frustration...Manquerait plus que le 'Gnark Gnark Gnark!'...Incroyable cette séquence. Niveau d'écriture au ras des pâquerettes.
Témoin de cette ignominie, Hope Van Dyne à elle aussi droit à sa dose de nanaritude avec sa coupe de cheveu au carré absolument ringarde. Une mode affreuse et heureusement éphémère déjà révolue au moment de la sortie en salle.
Mentionnons également l'utilisation nombreuses de voix off soit par radio, soit par 'je raconte un truc qui s'est passé avant'. Procédé très fréquent dans les réalisations que je qualifierai poliment d'hasardeuse.
Toujours dans la description nanarde de ce bousin, l'incohérence totale en ce qui concerne le rapport masse/poids/taille. Les règles du costume change d'une scène à l'autre, parfois d'un plan à l'autre. Conserve t-il sa masse quand il est tout petit ou pas? Si oui pourquoi est-il emporté par l'eau de la baignoire. Et si non pourquoi pète t-il le carrelage? Pourquoi traverse t-il le sol quand il tombe de quelques dizaines de centimètre mais n'explose t-il pas le lecteur vinyle quand il atterrit dessus après une chute de plusieurs mètres? Dans une scène il peut sauter de parterre au visage d'un vigile mais dans une autre il doit demander aux fourmis de l'aider pour qu'il puisse atteindre un conduit à peine quelques centimètres au-dessus. Incompréhensible. Et la seule explication est purement pratique: Les capacités de la tenue sont variable en fonction de comment rendre la scène la plus cool possible. Et au diable la cohérence...
Dans le même registre, le moment ou le minuscule Scott traverse la maquette qui se fait dézinguer par balle mais que leurs impacts n'ont aucun effet de souffle sur lui, comme si le blast des explosions, à son échelle d'une grande violence, n'avaient aucune incidence. Vraiment étrange à voir.
Et pour finir par le meilleur, ou par le pire selon de quel coté vous voyez la chose, la scène de la mort d'Antoinette. De loin le passage le plus WTF de tout le MCU. Il faut la voir pour ne pas le croire...description: le méchant tire sur une nuée de fourmis qui se dirigent vers l'hélicoptère qui va lui permettre de fuir. Sur l'une d'elle - la fameuse Antoinette - se trouve notre héros. Une balle atteint la fourmi volante, expulsant notre mini-Man dans les airs. Déjà comment est ce possible? Je ne suis pas scientifique mais je ne suis pas certain qu'une balle aurait cet effet là sur une fourmi mais passons...et vu la taille du truc si la fourmi se fait déglinguer en toute logique son 'cavalier' aussi! Mais ça c'est rien en soit...le climax reste quand Ant-Man hurle, déchiré par la mort de son amie la fourmi 'AAANTTOOIIINNEEEEEETTTEEEEeeee !!!' et qu'un plan au ralenti nous montre une aile - tout ce qui reste de la fidèle monture - tombé au sol. J'ai cru halluciné quand j'ai découvert cette scène la première fois, et la revoir maintenant me laisse toujours coi. C'est l'une des séquences les plus ridicule qu'il m'ait été donné de voir dans ma vie. La famille Cuillère de The Room est battue à plate couture!
Ah et j'allais oublier! Un classique du nanar, c'est bien entendu les insectes géants! Et bien devinez quoi? Et oui! Il y a bien une fourmi géante qui fait son apparition durant la baston finale! C'est vraiment trop beau pour être vrai. Toutes les cases du genre cher à Nanarland sont cochées, à ce point là cela ne peut-être que volontaire. Ne manque que le fameux plan nichon mais quelque chose me dit qu'Evangeline Lilly à posé son veto (en vrai on ne peut pas en mettre dans un film grand public PG-13 car je suis sûr qu'il y aurait été!).
 
Ce n'est pas forcément évident à distinguer mais il s'agit bien d'une fourmi géante qui fait office d'animal de compagnie à la famille de Cassie. La réplique la plus drôle du film concerne la bestiole "Il a mauvaise mine ce chien!"
 
Un bon nanar c'est comme le bon vin. C'est en vieillissant qu'il acquiert de la valeur et ses lettres de noblesses. Âgé de seulement quatre ans, Ant-Man n'a pas encore réellement obtenu ce statut. Mais je n'ai absolument aucun doute sur le fait que dans 25/30 ans, quand des nanardeurs redécouvriront ce film ils seront éberlués exactement de la même manière que nous le sommes devant l'Homme-Puma aujourd'hui.
Alors certes, un personnage comme Ant-Man à obligatoirement besoin d'un puissant second degré pour que l'on puisse croire à ses improbables capacités mais cela n'enlève en rien la nullité d'écriture, les tonnes d'idées foireuses, les incohérences insensées et permanentes, les acteurs caricaturaux, l'humour raté et lourdingue...Quelle foirade mes amis, quelle foirade!
 
 
MAIS, et c'est un MAIS majuscule, le grand Michael Douglas est là pour sauver cette aberration du néant. Pleinement conscient qu'il joue dans un truc qui raconte n'importe quoi, il prends un réel plaisir à jouer le vieux bougon râleur. Hank Pym, ancien héros de la guerre froide sous le costume, cherche un remplaçant pour poursuivre son œuvre...en fait surtout pour que cela ne soit pas sa fille unique qui endosse le rôle. Dans les comics, Pym est un des membres fondateurs des Vengeurs, et un type assez désagréable et distant. Scott Lang n'apparaît que bien plus tard pour porter le costume. L'adaptation ciné à pour le coup trouvé un compromis intéressant, même si je garde une petite tristesse de ne pas voir LE Hank Pym que j'aurai aimé voir.
 
 
Du coté de la méta-histoire, il est à noter le retour d'Hydra qui tente de refaire surface au cinéma, via le personnage de Mitchell Carson, autrefois à la tête du service Défense du SHIELD. D'ailleurs ce perso n'a pas de fin concrète, il est juste oublier à un moment...il s'est apparemment enfui avec un flacon de particule Pym mais il n'y aura pas de suite à cette intrigue. A l'origine du script, probablement de l'époque d'Edgard Wright, Armin Zola devait être dans Ant-Man, sous sa forme androïde.
 
 
Dernier point à faire remarquer, le voyage de Scott Lang dans le monde sub-atomique. D'un point de vue visuel on est là dans les prémices de ce qui se fera dans Docteur Strange quelques temps plus tard. Très conceptuel et graphique, on devine qu'il y a quelque chose à raconter avec ce 'sous-monde' inconnu. Peut-être pour la prochaine fois...
 
 
Ant-Man est assurément un film à part dans le Marvel Cinematic Universe. C'est un nanar. Et par conséquent, si il à de la chance, obtiendra un statut particulier dans quelques décennies. Je veux bien croire qu'une distanciation du récit fut nécessaire pour raconter l'histoire d'un type qui peut rétrécir tout en contrôlant des fourmis par la pensée et qu'une notion de second degré fut indispensable mais tout de même, cela n'excuse pas tout. En reste donc un nanar plaisant, qui éberlue par certains parti-pris grotesques mais n'en demeure pas moins 'sympathique'. Comme on qualifie ce cousin très gentil mais un peu spécial, que l'on aime bien mais qui vit dans son univers et mène une vie bizarre...
 
 
Les Scènes Post-Génériques: Après la séquence d'animation, Hank Pym dévoile à Hope un costume de la guêpe conçu par lui et sa femme avant sa disparition. Il pensait alors que celui-ci était destiné à renouveler la tenue de son épouse. Il comprends désormais qu'en fait il s'agissait d'une combinaison prévue pour leur fille...
A la fin du générique, un extrait de Civil War qui montre Captain America et Sam Wilson avec un prisonnier, qui n'est autre que le Soldat de l'Hiver...
 

 
le Caméo de Stan Lee: succinct, en tant que barman dans un des speech interminable de Louis en toute fin de film.
 
 
Bonus: