Bienvenue sur ce premier article d'une longue série qui va voir défiler - d'ici au 26 avril et la sortie d'Avenger Endgame - l'ensemble des films du Marvel Cinematic Universe. Ce sera l'occasion pour moi (et peut-être un peu pour vous :^) ) de faire un bilan de cette saga assez unique qui tenta le pari de l'univers lié entre divers long-métrages. J'avoue que cela ne sera pas forcément aisé pour moi de revoir l'ensemble de la vingtaine de métrage, non pas en terme d'accessibilité (je les ai tous en DVD/Bluray) mais en terme de temps. Surtout si je dois écrire autant de reviews derrière...mais c'est un exercice qui me tente beaucoup et dans lequel je me lance un peu à l'aveuglette...en espérant pouvoir finir à temps pour le grand final fin avril.
Nous voilà donc parti pour le premier de ces textes, avec déjà un épisode spécial, à savoir le film qui servi de brouillon grandeur nature à toute cette aventure.
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HULK
2003
 
 
Réalisateur: Ang Lee
Le Héros: Eric Bana
Le Grand Nom: Nick Nolte
La Demoiselle en Détresse: Jennifer Connely
Autres apparitions notables: Sam Elliott, Josh Lucas
 
Alors oui je sais. Officiellement, le HULK d'Ang Lee ne fait pas parti du MCU. Mais moi j'y vois tout de même le véritable point de départ de cette entreprise folle. C'est bien pour cela que ce numéro est le 00 et non pas le 01. Déjà la formule qui s'appliquera à l'ensemble de la franchise est présente. Ensuite le travail effectué pour ce film permis je pense à son producteur éxécutif Kevin Feige d'acquérir l'expérience nécessaire - et sans doute fit germé l'idée, encore balbutiante - de lier différents films tirés des différents comics de la 'Maison aux Idées' (Surnom de l'éditeur MARVEL pour les deux/trois qui ne suivent pas). Le Logo de la firme en était d'ailleurs encore à ses balbutiements mais il est bien présent (et passe du rouge au vert, normal). De fait on se trouve ici devant un véritable coup d'essai grandeur nature de ce qui se passera les années suivantes.
Pour ces raisons, je l'inclue dans le MCU. Ou à peu près.
 
 
Entrons dans le vif du sujet. Bruce Krenzler est scientifique dans un labo de Berkeley (San Francisco) avec sa collègue Betty Ross. Ils ne le savent pas mais ils ont passé leur enfance dans la même base militaire, où un drame se produisit et qui mena au premier essai nucléaire d'une bombe Gamma. L'apparition du père biologique de Bruce, de son vrai nom Banner, fera remonter tout un tas de souvenirs traumatisants enfoui au plus profond de lui...cela combiné à l'accident aux nanomèdes dont il sera victime (et miraculeusement indemne) donnera naissance à un monstre à la puissance incontrôlable, personnification de toute la colère refoulé du scientifique.
 
Notre couple de héros
 
Voilà en gros pour le pitch de départ...car le film est pour le moins assez nébuleux en terme de script. Beaucoup de choses ne sont pas expliqués, ou pertinentes. Voir même utile.
Par exemple à part pour une question graphique évidente, à quoi sert l'explosion nucléaire verte à la base militaire? Dans le scénario, qu'apporte telle?
C'est un peu la même chose avec ces scènes focus sur la mousse, qui reviennent à trois ou quatre reprises en cours de métrage...quelle est leur signification? Faut-il y voir comme une allégorie de ce qu'est Hulk pour Bruce? Une manière d'exprimer le fait que HULK est un protecteur de la nature (l'idée est clairement évoqué dans plusieurs plans)? Ou bien juste une lubie du réalisateur que seul lui à compris?
 
Parlons un peu de ce dernier, Ang Lee, qui réalisa un des grands films de ma vie 'Tigre et Dragon' mais aussi bien d'autre, aux styles très éclectiques puisqu'il réalisa entre autre 'Le secret de Brokeback Mountain' ou 'L'Odyssée de Pi'. Un réalisateur qui aime à donner dans des genres très différents donc. Ici il est dans une adaptation de comics et la forme qu'il donne à son montage est très audacieux et fait mouche à chaque fois. Ses différents panneaux rappelant évidemment le format dont il s'inspire, mais d'autres effets de style sont fameux - la sortie de la base de HULK qui me bluffe à chaque fois (quel plan!)
 
La mise en scène et les effets de montage donne un style très BD à l'ensemble. Dommage que ce style n'est pas perduré dans le MCU!
 
Sa vision du monstre vert est clairement un appel à la nature profonde de l'Homme, comme un retour à un état primitif, presque bestial. Dont seul la femme peut nous faire sortir, nous ramenant à notre humanité. Ici, ce rôle est tenue par la sublime Jennifer Connelly, dont chaque plan est iconisé à l’extrême: elle est l'incarnation de la beauté à chacune de ses apparitions. Même si cela fini par nuire à son personnage qui n'en devient qu'une sorte de vision fantasmé de LA Femme. Pour être clair, c'est clairement une 'femme-trophée', qu'on exhibe et qui est scénaristiquement même le but ultime de la quête de HULK/Banner. Mue par un instinct grégaire, le monstre se dirige toujours vers sa 'femelle', qui seule pourra lui faire retrouver sa raison.
 
Absolument magnifique, mais un peu gratuit
 
 
 
De l'autre coté du spectre il y a l'image du père. Véritable dingo qui n'hésite pas à expérimenter sur lui-même le résultat de ses recherches. Cela le mènera à devenir l'Homme Absorbant, capable de fusionner avec toute matière qu'il touche. Dont HULK lui-même qu'il tentera de contenir, ce qui le mènera à sa perte...à moins que ce ne soit la seconde bombe Gamma qui l'achève. Ce n'est pas clair non plus.
 
Nick Nolte cabotine un peu dans son rôle du Pater Banner. Et c'est un vrai plaisir à regarder.
 
En tout les cas, le pouvoir de David Banner permet quelques plans à effets spéciaux très beaux, certes un peu vieillis mais qui impacte encore au visionnage. Et cela nous amène tout naturellement au sujet principal...
 
 Un Hulk certes baraqué mais à l'aspect enfantin, ou tout au moins garconnet.
 
Le géant vert (qui ne donne pas dans le maïs) est graphiquement très proche d'un 'bébé', 'Poupon' serait sans doute plus exacte. La créature est après tout à peine naissante, découvrant le monde. Cela reste perturbant car on s’attend tous à une tête renfrogné et buriné, et pas ce visage d'enfant perdu colérique. Mais vu d'aujourd'hui cela n'est pas plus mal, ce film relatant la 'Naissance' du héros, sa jeunesse en quelque sorte. Les films suivant lui donneront l'occasion d'évoluer physiquement et moralement. A noter que l'Homme en Colère ne tue personne dans le film malgré ses destructions massives...pour le PG-13 bien sur mais aussi je pense pour ne pas dénaturer son statut de 'héros' futur. Un peu dommage mais compréhensible. La seule 'victime' à son actif étant Glenn Talbot...mais de manière tellement involontaire et ironique que cela ressemble plus à un 'bien fait pour toi p'tit gars' qu'une véritable mise à mort.
Bon nos amis Vegans crieront au scandale quand à la scène de massacre des chiens-mutants ("Comment çà, 'pas de victimes'?! "), seule scène ou HULK se montre vraiment véner et qui m'avait chagriné à l'époque car il ne tuait 'que' des chiens...bien loin du monstre HULK que j'espérais découvrir (en gros la version 'Ultimates' en live...on est clairement pas dans le même délire!)
 
Les beaux toutous que voilà!
 
Là ou par contre je suis en total désaccord avec le film c'est sur la première transformation de Bruce en Hulk (qui d'ailleurs n'est jamais nommé ainsi, mais je ne l'ai jamais vu en VO).
Le scientifique devant son écran, se monte le bourrichon tout seul et finit par...s'énerver et se transformer....Heu...Quoi?! N'y avait-il pas une manière plus symbolique, plus graphique, plus emblématique de mettre en scène la première apparition du colosse verdâtre?!! Quel gâchis que cette scène qui aurait dû être un sommet épique et marquant ! Ridicule, vraiment.
 
Ca donne faim de se transformer en montagne de muscle!
 
L'interprétation d'Eric Bana fut très décriée à la sortie, mais il joue un homme qui refoule sa colère et ses sentiments négatif depuis sa plus tendre enfance. Il est tiraillé par l'apparition de son alter-égo car celui-ci est à la fois libérateur et terriblement dangereux. Sa tentative permanente de le contenir combat sa tentation profonde de le libérer à sa pleine puissance. Il tente d'apprivoiser la bête, de savoir comment cela fonctionne et peut le servir. La dernière scène est là pour montrer qu'il sait désormais qu'elle peut être l'utilité de cette formidable force.
 
 
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur ce HULK mais le but ici n'est pas d'en faire une analyse détaillée (sinon c'est sur jamais je n'arriverai à traiter l'ensemble du MCU d'ici un mois). Juste un petit paragraphe sur les doubles personnages qui font donc leur apparitions ici mais également dans le MCU 'officiel'.

En premier lieu les reprises de rôles, Sam Elliott et Jennifer Connely seront remplacé dans la suite-reboot par William Hurt et Liv Tyler. Soit. Bruce Banner aussi sera recasté vous savez bien mais cela fera l'objet d'un paragraphe spécial plus tard dans cette review du MCU.

 

J'évoquerai ici les rôles de Glenn Talbot et de l'homme-absorbant qui feront également leur apparition ailleurs dans le MCU, à savoir la série 'Agent of Shield'. Le pouvoir du père Banner donné dans le film provient à la base donc d'un ennemi classique du guerrier d'émeraude nommé Carl Creel, interprété par Brian Patrick Wade dans le show d'ABC. Les deux n'ont donc pas de lien en dehors de pouvoirs similaire. A noter que Carl Creel est également présent par son nom sur une affiche dans le gymnase ou s'entrainait le père de Matt Murdock dans la série Daredevil de Netflix.

L'autre perso c'est un peu plus compliqué et difficile à raccordé. Il s'agit de Glenn Talbot qui donc apparaît deux fois. Une fois ici en ancien militaire reconverti dans le business des armes, interprété par Josh Lucas et quelques années plus tard encore dans Agent of Shield cette fois sous les traits du grand Adrian Pasdar. Aucun lien possible entre les deux persos pour 'expliquer' le doublon. Il sont inspiré du même personnage...mais comme le film HULK ne fait encore une fois pas 'complètement' parti de l'univers rien de bien grave.
 
 
Ainsi se termine ce premier épisode et cette première review. Je conclurai en disant que ce film peut paraitre grandement naïf aux yeux des plus cyniques d'entre vous, avec ses scènes de dialogues absconses et ses plans contemplatifs parfois chelou. Ce n'est clairement pas un très grand film mais il possède cependant une personnalité indéniable et un vrai fond à analyser, ce qui est loin d'être le cas pour l'ensemble des œuvres du MCU...
Confrontation entre deux hommes abritant des Monstres
 
Mais nous verrons cela en temps utiles...
 

Pour finir je place ici cet extrait musical, qui retranscrit à merveille le sentiment de force croissante qui caractérise ce bon vieux Hulk. J'adore cette lancinante mélodie, puissante et entrainante, qui ne sort pas de l'esprit et qui fait merveille en tant que mantra spirituel. Du très grand Danny Elfman!

 
Le Caméo de Stan Lee: en tant que gardien de la sécurité à Berkeley, accompagné de son adjoint Lou Ferrigno (interprète du Hulk dans la série des années 70/80)
 
 
Bonus:
Je la trouve cool cette couv'