Les Derniers Jours de nos Pères
La Vérité sur L'Affaire Harry Quebert
"Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé"
Le Livre des Baltimore
La Disparition de Stephanie Mailer
L'Énigme de la Chambre 622
Joël, un écrivain qui peine à écrire son nouveau roman et qui vient de perdre son grand ami et éditeur Bernard décide pour se ressourcer de partir quelques jours à Verbier, dans les Alpes Suisses. Assez rapidement il se retrouvera à enquêter sur un meurtre irrésolu qui se déroula dans son hôtel des années auparavant, et plus précisément dans la chambre 622.
Premier couac dans l'œuvre de Monsieur Dicker avec ce cinquième roman dans lequel je n'ai pas réussi à m'investir. Pour dire, en feuilletant le bouquin pour me le remettre en mémoire en vu de cet article, j'ai retrouvé mon marque-page patientant encore à l'intérieur, en page 92. Pourtant c'est sans nul doute le récit le plus personnel de l'auteur qui s'y livre à cœur ouvert - parce que oui le 'Joël' est bien évidemment notre auteur. Mais je ne sais pour quelle raison, je ne suis pas parvenu à entrer dans cette histoire. Bon en fait si, je le sais. Je suis de ceux qui n'hésite pas à lire 'la fin des livres' avant de les commencer et celle de 'La Chambre 622' fait partie d'une catégorie que je n'apprécie pas : les 'histoires rêvées' ou juste 'imaginées'. Car en fait tout ce que nous lirons sera en vérité une 'histoire' fictive, le fameux roman que Joël ne parvenait pas à écrire au cours de l'ouverture du livre, et devant lequel on le retrouve à la fin, une fois toute les pages imprimées (je ne suis pas sur d'être très clair... pensez au 'Magnifique' avec Belmondo pour voir un peu le principe) et j'avoue que cette révélation à 'cassé' mon intérêt pour ce roman, qui avait déjà du mal à s'affirmer.
Alors je comprends bien une fois de plus le coté "méta" et la roublardise de Mister Dicker qui joue avec son lecteur mais cette entourloupe là, je ne l'apprécie pas, c'est comme çà. Chacun ses limites d'acceptation.
Avec du recul je me rends compte du coté un peu ridicule de mon rejet et cela pourrait m'inciter à retenter la découverte de cet ouvrage. On verra bien et si cela est le cas je mettrai à jour de nouveau cet article.
L'Affaire Alaska Sanders
Contrairement au précédent travail de l'écrivain j'ai dévoré ce bouquin en quelques jours (et surtout quelques nuits). J'y ai retrouvé toute la maestria de Joël Dicker, son talent du suspens, de ses révélations qui retourne le cerveau, de ses personnages à tiroir, de son sens du tempo... Le duo de l'écrivain et du sergent (Marcus et Perry) fonctionne à merveille, chacun devenant la petite voix de l'autre, se répondant du tac-au-tac et permettant de confronter les hypothèses à la perspicacité de son comparse. Entre le flic bourru et taciturne et l'auteur à succès belle gueule garni de son sourire ‘Colgate’, les répliques cinglantes fusent à fond la caisse. Leur dynamique est vraiment un élément central qui fait qu'on ne décroche pas du bouquin.
Damon Wayans Jr (fils de son père) incarne Perry Galahowood, le flic raleur mais efficace
L'enquête en elle-même se révèle assez sordide, et plus on en apprend plus est choqué de ce qu'on découvre. Tout y passe, du plus banal au plus crapuleux. Mais comme d'habitude c'est dans la découverte des différents personnages et de leur parcours qu'on est subjugué par le talent de l'auteur. De véritables tranches de vies nous sont ainsi proposées, et comme on est dans du polar, vous vous doutez bien que ce n'est jamais vraiment la joie. On y suit donc tout un panel de 'petites' vies qui pour la plupart se termineront tragiquement. Et notamment bien entendu celle d'Alaska, véritable beauté, élue Miss et qui se prédestinait à une carrière d'actrice à New-York mais qui verra sa vie se terminer brutalement au bord d'un lac en 1999.
Parlant temporalité, il faut noter que le roman se situe en fait entre 'La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert' et 'Le Livre des Baltimore' et se termine aux alentours de septembre 2011. Néanmoins l'épilogue laisse clairement entendre que nos deux héros se retrouveront en décembre 2012, ce qui fera donc suite aux événements du livre consacré aux cousins de Marcus, qui lui se terminait à Thanksgiving de la même année. Au passage, en relisant vite fait des passages de 'Baltimore' on se rend compte des liens entre les bouquins qui ne font que confirmer tout le talent de Joël Dicker. Le "Pourquoi écrivez-vous?" que pose Quebert à l'écrivain en fin de 'Sanders' trouvant sa réponse en conclusion de 'Baltimore'.
Tous les livres de cet article sont édités aux éditions De Fallois, à l'exception de ' L'Affaire Alaska Sanders', publié chez Rosie&Wolfe (maison d'édition fondée par Joël Dicker en personne)