Cet article est une réédition revue et augmentée d'un texte paru initialement le 12 octobre 2017. Il s'agissait alors de mon premier post sur Gameblog. La qualité des images est assez discutable j'en conviens, elles proviennent de mon ancien système de capture de vidéo, aujourd'hui HS.
Après avoir retracé les épisodes de la période communément appelé '3D', il m'a semblé opportun de ressortir mon papier qui revenait sur ma découverte tardive du quatrième épisode. J'en profite également pour revenir sur mon rapport à cette saga vidéoludique qui m'a longtemps rebuté. 
  • Éditeur : Rockstar Games
  • Développeur : Rockstar North
  • Distributeur : Take-Two Interactive
  • Joué sur XBOX 360
  • Article composé de 2035 mots
 
 
"JE N'AIME PAS GRAND THEFT AUTO"
 

 

Voilà ce que je vous aurai répondu il y a quelques années si vous m'aviez aimablement posé la question sur ce que je pensai de cette série. Cela cependant ne m’empêchai pas d'y jouer chez un ami , en mode 'totalement libre' et ne prêtant pas la moindre attention à l'histoire que je trouvai vulgaire et immature (oui, jeune j'étais déjà vieux). Que d'heures passées sur le troisième épisode, à conduire comme un manche sous les huées de mes camarades, à explorer la ville dans ses moindres recoins, à me l'approprier. À mourir encore et encore à cause de ma maladresse au volant. J'étais à trois cents à l'heure dans les rues de cette cité fascinante, émerveillé par tant de liberté! C'est ainsi que quelque temps plus tard, j'étais à San Andreas. Sur PC (l'un de mes rares titres sur ce support, étant un consoleux dans l'âme) car une fois de plus l'histoire ne me tentait guère et très vite j'installai une sauvegarde '100% finie'. De nouveau je retrouvai cette sensation de découverte dans ce qui reste à ce jour l'un des meilleurs épisodes de la franchise. Paradoxe énorme quand je pense aux nombreuses heures passées sur ce jeu sans avoir joué ne serait-ce qu'une seule minute à l'histoire !!

Puis le temps a passé et j'ai joué à bien d'autres choses... jusqu'à ce jour de 2013 où ma curiosité me fit acheter le dernier jeu à la mode. J'étais à cinq mille lieux de croire que je tomberai là sur l'un des jeux de ma vie. Grand Theft Auto V est le titre auquel j'ai le plus joué dans mon existence. Encore aujourd'hui il occupe mon temps libre avec son mode réalisateur qui bouffe littéralement mes nuits. Quel jeu ! Quelle sensation de liberté ! Quel incroyable sentiment de vie se dégage de Los Santos, pleine d'énergie et de cohérence. Quelle perfection!
Et puis un jour il y a quelques semaines, j'étais à quatre heures de l'après-midi en train de faire quelques emplettes quand je suis tombé sur un bac à solde qui proposait un 'Pack Grand Theft Auto IV', à savoir l'aventure principale et ses add-on (dans leur version boite 'Episodes from Liberty City') à peu de frais. Je me suis dit "Pourquoi pas?"
 
 

 

LE PAYS DES OPPORTUNITÉS

 

Et c'est ainsi que je débarquai à Liberty City en compagnie du célèbre Niko Bellic. On y retrouve le cousin Roman, sa petite vie modeste et son entreprise de Taxi. Et de découvrir pour la première fois en tant que joueur le système des 'îles bloquées', ce qui aura tendance à me frustrer et me pousse à rusher mon début d'aventure (et oui n'ayant jamais fait les histoires des jeux précédents et le V étant totalement ouvert dès le début, j'avais le sentiment de me retrouver sur une carte cloisonnée... désagréable sensation !). Très vite Niko se familiarise avec la pègre locale où ses talents d'assassin froid et efficace sont mis à contribution. Très vite aussi on comprend la raison de la venue du Serbe dans cette ville: La vengeance.
 
Niko arrive à bon port
Que dire de Niko Bellic qui n'a pas déjà été dit ? Je découvre avec le recul que les fans de la saga à l'époque de la sortie du jeu (2008) lui reproche de trop se prendre au sérieux, d'avoir un personnage principal trop froid, pas assez déconneur et où l'humour semble avoir disparu au profit du sarcasme. Ces reproches sont pour moi des qualités. Et très vite Niko s'impose à moi comme un anti-héros puissant et charismatique, rempli de failles de forces et de faiblesses. Il est intéressant de noter qu'il est le seul perso de tout le jeu à ne consommer aucune drogue dite dure. Son indépendance est sa plus grande richesse et il ne la sacrifiera pas pour des plaisirs futiles. Mais il est aussi rongé par le remords et plein de noirceur, comme le lui fait remarquer tout du long son jovial cousin. Intéressant également que sa nationalité ne soit jamais clairement définie dans le jeu principal mais qu'il soit explicitement désigné comme 'le serbe' dans les deux DLC.
 
Belle transition pour évoquer Johnny Klebitz et Luis Fernando Lopez, les deux héros que l'on rencontre dans les deux extensions. Respectivement dans "The Lost and Damned " et ''The Ballad of Gay Tony ". Johnny est un biker conciliant qui devra faire face au retour du leader Billy Grey à la tête des Lost et qui lui ne rêve que de foutre le bordel et faire revivre la guerre des gangs. Luis de son côté est l'homme à tout faire de l'extravagant Tony Prince - dit Gay Tony - propriétaire de deux boîtes de nuit. Beaucoup de choses à dire sur ces DLC. Déjà que j'ai joué au deuxième en premier et vice versa. Pourquoi ? Car cela me permettait de finir mon aventure GTA IV avec Johnny Klebitz et ainsi boucler la boucle de manière poétique. Ceux qui connaissent le début de GTA V comprendront... Ensuite dire que le second DLC ( tBoGT en raccourci) est avec le recul des années un brouillon évident de ce qui deviendra le V : saut en parachute, tableau de fin de mission avec objectifs secondaires, gestion de la map et de l'enchainement des missions... non vraiment quand on joue à tBoGT, on sent que l'on est seulement à quelques encablures de la future bombe GTA V.
 
 
Dire aussi que l'interaction scénaristique entre les trois protagonistes donnera bien sur l'idée à Rockstar pour le switch entre Trevor, Michael et Franklin. D'ailleurs jouant sur une Xbox360 non connectés et donc sans mise à jour sur le jeu principal, dans celui-ci n'apparait pas les boîtes de nuit visibles dans 'Episode from Liberty City' et que bien que Johnny lui soit présent dans l'aventure de Niko, Luis et Tony eux sont représentés par des PNJ lambda (la scène 'cœur du jeu' du Libertonian ou Luis apparait à la lucarne et lors de la remise de rançon pour Gracie) ce qui prouve bien que les DLC ont été écrits après et insérés dans la trame principale par la suite (ce qui est donc d'autant plus remarquable tant l'écriture se révèle fluide au final ! )
 
 
 
 

LA CITÉ DE LA LIBERTÉ

Venons en maintenant à la jouabilité et la technique. Premier point qui saute inévitablement aux doigts quand on joue : les véhicules NE FREINENT PAS !!
Je vous assure que c'est cauchemardesque et que c'est ce qui causera 90% des écarts de conduite dans votre partie. Autant l'inertie et le côté 'savonnette' des bagnoles on parvient à s'y faire autant le manque de réactivité côté freinage devient très vite agaçant. Heureusement que l'astuce de l'appareil photo permet de pallier à cela (lorsque vous conduisez, il faut activer l'appareil photo sur le portable du perso et le véhicule stoppe net. Il faut un peu de pratique mais c'est très rapidement indispensable)
 
Pour continuer sur les défauts techniques, les changements de file des PNJ sur les ponts (et uniquement les ponts !) de manière abrupte, c'est peut-être bête dit comme cela mais dans le jeu croyez-moi ça rend dingue même si on anticipe la chose au bout d'un moment. Dans le même ordre d'idée le Booth Tunnel (le seul du jeu) qui a un peu de mal à se charger à temps (textures blanches si on y arrive trop vite ou éclairage en décalage à vitesse moyenne... à fond les manettes on doit certainement pouvoir passer avant que le tunnel ne soit chargé, et donc se retrouver sous la map). Pour en finir avec le douloureux chapitre des défauts, un système de ciblage des ennemis véritablement ratés. Notre personnage ciblera automatiquement l'adversaire situé le plus face à lui, quelques soient la distance et la menace de celui-ci. Concrètement votre pointeur ciblera en priorité le type planqué derrière un tonneau à 25 mètres alors qu'un autre sera à 2 mètres à vous démonter au fusil à pompe car le mec du tonneau sera lui plus au centre du champ de vision de la caméra que votre agresseur direct. Rageant.
 
 
Mais en dehors de ces points noirs, le reste c'est du tout bon. La ville est grande, vivante, animée. Un véritable plaisir que de la découvrir et de l'explorer. Plus de patrouille de police que dans le V mais c'est peut-être un effet dû à l'étroitesse de Liberty City comparé à la taille de la carte des environs de Los Santos... Il y a six étoiles de police dans cet opus, je ne les ait jamais eus, déjà à 4 c'est quasi impossible de s'en sortir...
 

LES RUES DU PLAISIR

D'un point de vue graphique j'ai préféré 'The Ballad of Gay Tony ' car ce chapitre semble plus fin et plus coloré. Cela vient du fait que celui-ci n'a pas cette espèce de voile grisâtre (jeu principal, pour coller à l'état d'esprit de Niko) ou ce grain trop prononcé ('The Lost And Damned' pour créer ce coté 'rocailleux' - Rockailleux ? ). En ce qui concerne la représentation de la ville elle-même, c'est juste parfait. On retrouve les quartiers emblématiques de New-York agencés de fort belle manière pour que le joueur ne se sente jamais vraiment perdu. Liberty City gagne en beauté la nuit venue quand elle se pare de ses lumières féériques. Faire le tour de la carte en hélicoptère à la tombée du jour est un spectacle envoutant. Petite précision au passage : pas d'avion dans cet épisode mais ils ne manquent pas. Vu la taille et la configuration de la ville ils auraient été franchement superflus.
Les activités proposées ne sont pas en reste avec pas moins d'une bonne douzaine à découvrir à sa guise. Que ce soit du billard, du bowling, ou du Hockey sur table à partager avec ses compagnons. On retrouve aussi d'autres occupations plus obscures telles les assassinats ou les règlements de comptes entre gangs. Chacun des trois protagonistes aura ses spécialités assignées - Luis est le seul à pouvoir faire du parapente par exemple et Johnny lui peut participer à des courses sauvages en moto digne de Road Rash !
 
Il y a aussi tout l'aspect social qui est mis en avant... sans doute trop d'ailleurs. En effet les relations entre nos héros et leurs amis sont retranscrites par le biais d'appels téléphoniques pour inviter tel ou tel compagnon à telles ou telles activités. Ce qui se révèle sympa au début mais au bout du centième appel d'un PNJ pour se rendre dans tel bar ou autre boite de strip-tease, ça devient franchement lourd. Il y a cependant un gain à privilégier ses relations ; au bout d'un moment chacune d’entre elles vous octroie un bonus de gameplay (armes spéciales, renforts, étoiles supprimées etc...). Les femmes octroient si la relation va dans le bon sens une nuit charnelle à chaque fin de rendez-vous. Ce qui en soit n'a pas plus d'utilité que cela en terme de jouabilité.