Salutations, c'est Romain de Wayô !

Quand nous avons dévoilé en 2011 un concert de Masashi Hamauzu, je me rappelle avoir lu à peu de choses près que « des nouveaux p'tits gars débarquaient avec un nouveau label ». 

D'une part, Jérémie est très grand. D'autre part, nous ne sommes stricto sensu pas franchement nouveaux dans le paysage de la musique de jeu vidéo, du jeu vidéo, ou de la culture japonaise.

Je laisse aux autres la possibilité de se présenter à titre personnel s'ils le souhaitent à l'avenir, mais avant tout je vous rappelle ce que Denys disait dans son billet à propos de l'aventure Hamauzu et Imeruat : nous nous connaissons tous depuis une dizaine d'années déjà via le forum du site Squaremusic de Jérémie, devenu entre temps Musica Ludi (et dont je salue les illustres membres !).

Cette longue période d'apprentissage par l'émulation et le partage qu'est la vie sur un forum nous a permis d'aiguiser notre passion pour la musique de jeu vidéo, et pour certains d'entre nous d'en devenir des « spécialistes » (sans prétention aucune) voire des éléments constituants à part entière. Ainsi, si Denys compose désormais au Japon, j'ai notamment eu l'opportunité de présenter une chronique sur une grande radio nationale. Ainsi, dès 2007 les auditeurs (habitués de classique et de jazz) pouvaient écouter Masashi Hamauzu, Kôji Kondô, Kôichi Sugiyama ou encore Noriyuki Iwadare sur les ondes de Radio France. Une année qui coïncide avec, je crois, notre première rencontre « IRL » avec le susnommé Denys, mais aussi celle où nous étions dans l'organisation du concert du légendaire Lalo Schifrin à Paris (moi dans l'équipe de production et Denys auprès du maître et du régisseur de l'orchestre).

Une histoire de rencontres...

Quel fan n'a jamais rêvé de participer à la mise en place d'un évènement des artistes qu'il aime ? Dans notre cas et dans celui de beaucoup d'autres, nos concerts rêvés n'existaient pas encore.

Je citerais comme l'un des déclencheurs inconscients de Wayô le compositeur Noriyuki Iwadare. Grand fan de Grandia devant l'éternel, je l'avais contacté en 2007 pour une interview, à laquelle Kahori Ezaki a au final beaucoup participé.

Kahori, pour beaucoup, est un peu la prêtresse de la musique de jeu vidéo au Japon. Elle a monté une société de vente d'OST, VGM World / Cocoebiz (qu'elle a malheureusement stoppée il y a quelques mois), en proposant également des sites officiels en anglais de la plupart des compositeurs majeurs : Hitoshi Sakimoto, Motoi Sakuraba, Yasunori Mitsuda, Masaharu Iwata et bien sûr Noriyuki Iwadare !

Par le biais de Kahori, j'ai pu rencontrer le maître en 2009 lors d'un voyage au Japon. Une rencontre, je dois l'avouer, exceptionnelle pour moi, mais aussi un peu gênante, Iwadare ayant fait un trajet en voiture de la ville de Matsumoto - trois heures de route - spécialement pour moi ! Tout ça pour m'inviter plusieurs fois à manger un morceau, entre deux visites hallucinantes au siège de Square Enix à Shinjuku - où l'on me couvrit de cadeaux. Après tout, j'accompagnais Noriyuki Iwadare !

Première rencontre avec Kahori Ezaki et Noriyuki Iwadare, et au passage le cadeau qu'il m'offra : le superbe album orchestral dédicacé du jeu Phoenix Wright (dont il est l'un des compositeurs et l'unique orchestrateur) : Gyakuten Saiban Meets Orchestra 

 

Malgré l'image qu'il nous donnait en occident (quelqu'un de réservé, peut-être d'introverti), Noriyuki Iwadare est une personne quasi-exubérante, que j'ai revu un peu plus longtemps l'année suivante où il m'invita chez lui dans la belle région de Nagano. Lors de la visite d'un musée en plein-air, son sport favori était d'imiter les statues ou de prendre en photo leur postérieur.

Noriyuki Iwadare le pédagogue (il donne toute l'année des cours de musique et de solfège, dirige des ensembles, arrange et bien sûr compose), l'acrobate, le musicien (dans un magasin de musique de Matsumoto-shi)

 

Noriyuki Iwadare est aussi et surtout un grand musicien, qui arrange ses musiques à chaque occasion et qui était alors peut-être l'un des compositeurs-musiciens les plus pertinents à faire monter sur scène. Au final, c'est en 2010 lors de la onzième édition de Japan Expo (dont j'étais à la tête des évènements) que cela se réalisa, avec son groupe notamment formé de son manager Horiguchi Roze à la batterie et du compositeur Fukuda Yasufumi à la guitare.

 Mine de rien, le double-concert de Noriyuki Iwadare à Japan Expo en 2010 a été le premier concert d'un compositeur de musique de jeu vidéo sur son nom propre en dehors du Japon ! 

 

Noriyuki Iwadare, son groupe et ses fans à la fin de la conférence de Japan Expo. Si un membre de Wayô se trouve derrière l'appareil photo, sauriez-vous trouver celui qui se cache parmi les fans... ?

 

Aujourd'hui, ayant quitté la société de Japan Expo (après presque dix ans), je suis à la fois heureux, fier mais un peu frustré (je n'y serai pas !) de voir que la direction de l'évènement replace Noriyuki Iwadare en tant qu'invité d'honneur de la première édition américaine, qui aura lieu en août prochain à Santa Clara.

En parallèle, je me suis mis à m'occuper du site officiel anglais/français de Noriyuki Iwadare, de la même façon que Denys et Jonathan s'occupent du blog officiel français de Yasunori Mitsuda.

Des rencontres aux projets

Dans la foulée, j'ai continué à rencontrer des compositeurs et gens du « milieu », comme ce cher Wappa, directeur de Dog Ear Records, le label de Nobuo Uematsu. Denys menait la même démarche de son côté et commençait à former des relations amicales avec de nombreux compositeurs. J'ai eu les encouragements de Kahori à contacter d'autres compositeurs, si besoin avec son aide, et la gentillesse d'Iwadare m'a incité à continuer. J'ai donc rencontré d'autres personnalités au Japon m'accueillant toujours de la meilleure des façons, comme Hitoshi Sakimoto (Vagrant Story, Final Fantasy Tactics). Ce dernier m'a lui-même encouragé à contacter Michiru Ôshima (FullMetal Alchemist, Godzilla, ICO) avec qui il a travaillé il y a quelques années car selon lui, elle voyageait beaucoup et s'arrêtait parfois à Paris. Ce que j'ai donc fait dès mon retour en France. La suite, vous la connaissez et nous y reviendrons plus tard : janvier 2012, concert Melodies in the Mist à Paris avec la présence et l'étroite collaboration de Michiru Ôshima.

Kahori Ezaki, Noriyuki Iwadare, Hitoshi Sakimoto, Michiru Ôshima... les choses ont toujours un sens. J'aime à croire que nos démarches individuelles et communes ont mené à nous rencontrer et à former Wayô, sans prétention particulière mais toujours avec la même passion.

Je n'oublierai pas Iwadare et espère refaire des choses avec lui ; il restera longtemps la rencontre la plus sincèrement enthousiasmante qui m'a été donné de faire ! Nous l'avons revu avec Denys l'année dernière pour un projet un peu spécial, mais nous en reparlons...

Notre dernière rencontre en date, une bien belle journée... 

 

Ainsi, depuis, à chaque fois que l'on me demande de présenter un unique morceau de musique de jeu vidéo comme ce fut le cas à l'antenne de Radio Campus, je sers systématiquement le même : Tanoshii Bouken de Noriyuki Iwadare, issu de Grandia. Une « Formidable Aventure » qui résume bien ce compositeur incroyable !