Et je veux bien entendu parler ici des "Talking Heads" célèbre groupe de la fin des années 70 et du courant des années 80. Nom étrange qui viendrait de la lecture d'un magazine de télévision et qui désigne, dans le jargon du métier, les plans fixes et rapprochés de présentateurs, censés transmettre "uniquement du contenu, et pas d'action".

Un nom qui prit sous cet aspect là, correspond assez bien à ce groupe formé fin 73 début 74. En pleine vague Glam Rock donc, même si Bowie, toujours un coup d'avance dans les années 70 à déjà sauté du train en marche - avec brio - et que T.Rex est déjà en train de se prendre les pieds dans le tapis, alors que Kiss, Queen ou les New York Dolls (coup d'essai pour Malcolm McLaren qui lancera par la suite les Sex Pistols...) émergent. Ceci étant dit pour resituer rapidement l'époque. (Tiens, "Rocky Horror Picture Show'" sortait également l'année suivante !). 

C'est donc  au milieu de cette mode des costumes à paillettes, des maquillages outranciers et du gros rock qui tâche que David Byrne et le couple formé par Tina Weymouth et Chris Frantz (bientôt mariés) se rencontrent dans une école d'art de Rhodes Island où ils écrivent ce premier morceau totalement à contre courant que voilà :

 

"Psycho Killer", Qu'est-ce que c'est  ? Fa fa fa fa fa fa fa fa fa fa.

 

Encore un magnifique clip qui justifie pleinement ma chronique de demain !!

 

En 1974 donc, ils s'exilent à New York (juste à côté donc), et forment un groupe totalement atypique qui les voit jouer en tenues décontractées (polo, pantalon, la classe Glam en moins) sur un étrange rythmique syncopée qui n'est pas sans évoquer Devo ou B-52's, avec un aspect robotique et théâtral volontairement surjoué qui leur donne un aspect aliéné, voir même psychotique (vous avez pu vous en rendre compte). Ils sortent ainsi leur premier album, intitulé simplement "Talking Heads 77"... en 1977 !

Deux points en plus au prochain devoir pour les deux du fond qui ont suivis !!

C'est également à cette époque qu'ils rencontrent Brian Eno, célèbre arrangeur/producteur qui collabore à la même époque à la fameuse "trilogie berlinoise" de David Bowie, qui marquera les années 80 et ouvrira la porte à la Cold Wave et au Punk de par son inventivité musicale exceptionnelle.

Ils sortent ensemble un deuxième album (dispensable) intitulé "More Songs About Buildings And Food" en 1978, puis le très bon "Fear of Music" en 1979, bien plus travaillé avec l'apport de percussions et de trames de synthétiseur. Le mix entre la voix particulière de Byrne et le travail d'arrangement de Brian Eno porte ses fruits, et l'album est d'une rare puissance, avec des paroles étranges, presque déséquilibrées. 

 

"Heaven

Heaven is a place where nothing ever happens.

L'année suivante sort l'excellent "Remain in Lights" qui n'est presque plus que la collaboration Eno/Byrne, et qui pousse plus loin encore le concept d'expérimentation dans la production, et qui sera une grande source d'inspiration pour la "World Music" durant toutes les années 80 (jusqu'à aujourd'hui en fait même !!)

Le groupe se séparera alors, multipliant des pojets solos ("My Life in The Bush of Ghosts" pour Eno/Byrne, le groupe Tom Tom Club pour le couple Weymouth-Frantz...). Ils se retrouveront avec le bon "Speaking in Tongues", avant d'enchaîner divers projets plus ou moins anecdotiques...

Et je vous laisse avec le morceau le plus percutant de "Remain in Lights", celui qui a inspiré cette chronique car présent dans la bande annonce des "Mondes de Ralph"

 

"Once in a lifetime"

 Un clip qui justifie pleinement que... Oh et puis zut !!