Passée l’euphorie des premiers jours et quelques 4 mois d’utilisation plus ou moins régulière plus tard, je suis dans la mesure de partager avec vous mon avis sur le Playstation VR, ses atouts et ses défauts, ses jeux et ses non-jeux.

Origine

Essayé pour la première fois à la Paris Games Week de 2015, j’avais été scotché par la séquence de l’autoroute de London Heist (Playstation VR Worlds) tandis qu’un ami m’observait, son smartphone braqué sur ma gueule, illuminant mon visage qui semblait déjà présenter les premiers signes de lobotomisation. Quelques mois plus tard, à l’ouverture des précommandes, je fus un des premiers à me jeter dessus tant j’avais été convaincu par la technologie.

Premiers pas à la maison

Ce fut le 13 octobre 2016 et plus particulièrement le weekend qui suivait. 6 jeux installés et plusieurs démos permettaient déjà de se faire la main avec cette nouvelle façon de jouer / se divertir. Thumper occupa une grosse partie de mon temps de jeu VR solo, tandis que Playstation VR Worlds et Batman Arkham VR furent très rapidement mis de côté par manque de rejouabilité, malgré la qualité indéniable du second cité.  Côté expériences VR entre amis, nous avons retourné Playroom VR, Job Simulator et Keep Talking and Nobody Explodes dans tous les sens. Mais en fait, il manquait un « vrai » jeu, complet, où on pourrait se déplacer librement…

 Au moins un mois

Après ça, ce fut plusieurs semaines de vide, avec un passage sur Robinson The Journey, qui ne m’a pas vraiment convaincu, le casque prenait un peu la poussière car je le délaissais pour retourner au jeu traditionnel. Jusqu’au jour où un collègue de travail, pendant une réunion avec notre boss (ça ne s’invente pas), m’informe que la démo « Beginning Hour » de Resident Evil 7 est enfin jouable en VR… 10 minutes à parler de jeux-vidéo devant mon boss attentif, ça n’a pas de prix ! Le soir-même, c’est la grosse claque. Après quelques pas dans cette démo dont j’avais seulement terminé la toute première version, je me suis demandé si j’étais réellement capable de parcourir un tel jeu en VR. Une (presque) crise cardiaque plus tard, qui eut lieue dans la cave, dans laquelle j’ignorais que j’allais rencontrer un monstre ignoble, je commençais à être complètement convaincu par le potentiel de la réalité virtuelle. J’ai recommencé la démo plusieurs fois et j’y prenais goût, je me sentais de plus en plus confiant et j’étais enfin décidé à affronter le jeu complet en VR. Resident Evil 7 est le premier « gros » jeu que j’ai parcouru en réalité virtuelle, et sert désormais de mesure étalon dans le domaine.

Atouts et défauts

Il est toujours plus aisé de parler des défauts que des atouts d’un périphérique car ces derniers sont surtout abstraits et représentent le plus souvent l’avis personnel du joueur (l’immersion, la qualité graphique…), à l’exception peut-être de l’ergonomie. Les défauts sont plus facilement identifiables mais ça ne signifie pas pour autant qu’ils sont plus importants. On peut mettre cette idée en parallèle avec tous les utilisateurs qui se plaindront d’une anomalie sur leur appareil fraichement acheté, alors que ceux qui n’ont aucun problème ne se manifesteront pas pour dire qu’ils n’ont justement aucun problème.

Le défaut le plus rapidement identifiable du Playstation VR (hormis la présence de cet énorme câble le reliant à la PS4 et qui n’est pas forcément gênant) est l’effet de grille sur l’écran dans les séquences sombres. On voit clairement qu’on a un écran devant les yeux. Il est tout à fait possible de réduire cet effet en diminuant la luminosité et celui-ci finit par être oublié, occulté par l’immersion dans ce monde virtuel. Pour moi, le vrai problème du Playstation VR vient plutôt de la détection de mouvement. La plupart du temps, ça fonctionne parfaitement bien, mais dans certains jeux, le casque peut se mettre à « déconner » sévèrement, l’image se mettant à trembler lors d’un mouvement de la tête. Parfois, l’image dévie d’un côté et la réinitialisation de la position via la touche « options » de la DualShock ne suffit pas. Tous ces problèmes peuvent néanmoins être « corrigés » en rebootant le casque. En fait, impossible de savoir si ces anomalies viennent du casque lui-même, de la caméra, du firmware de la PS4, ou des jeux eux-mêmes. Je n’ai eu aucun problème de ce type dans l’intégralité de Resident Evil 7 (pour preuve, mon let’s play complet est disponible sur la chaîne) alors que j’ai régulièrement ces problèmes dans des « petits » jeux comme Thumper, Sports Bar VR, Here They Lie ou plus récemment le jeu d’aventure Mervils. La mise à jour 4.50 de la PS4 promet d’améliorer le tracking des PS Move et j’espère que cela corrigera également celui du casque.

Ces défauts sont certes agaçants mais ils ne se manifestent que pendant un temps de jeu infime, et le reste du temps, la magie opère ! Mes lunettes sur le nez, le casque positionné sur ma tête, l’ergonomie semble parfaite, je ne me sens pas compressé comme avec un Samsung Gear par exemple (sans lunettes, il me fait mal au nez…), et l’immersion est telle qu’on oublie vite qu’on le porte.

Motion sickness

Ce malaise, typique de l’incohérence entre ce que les yeux voient et ce que le corps ressent, est ressenti par une majorité des joueurs. Tout dépend du type de jeu et de la condition dans laquelle on y joue (assis ou debout). J’ai ressenti un léger malaise dans l’introduction d’Here They Lie (dans le métro en marche) mais plus aucun dans le reste du jeu. Par contre, j’ai été malade après avoir joué 1h à Robinson The Journey, dans lequel j’avais choisi le mode de déplacement fluide (rotation complète comme dans un jeu traditionnel). C’est pour cette raison que j’ai choisi de faire Resident Evil 7 avec le mode de rotation angulaire, et je n’ai subi aucun malaise au cours de ce dernier. Je suppose qu’un jeu qui se déroule en plein jour peut avoir plus de répercussions qu’un jeu qui se joue majoritairement dans la pénombre avec une lampe torche qui n’éclaire qu’une partie du décor en face de soi. Fort heureusement, les développeurs mettent en place certaines restrictions du champ de vision dans certaines séquences afin de limiter le motion sickness.

Jeux et non-jeux

On vient d’atteindre la centaine de « jeux » disponibles sur Playstation VR, dont la majeure partie n’est composée que d’expériences et de petits jeux indépendants. Mais pour un accessoire de ce type, qu’il est conseillé de ne pas utiliser plus d’une heure d’affilé, c’est plutôt un bon point. Je suis satisfait d’avoir la possibilité d’expérimenter de nombreux univers différents plutôt que d’avoir 2 ou 3 gros jeux qui ne dureraient pas plus de 10h chacun. Ainsi, il y a des jeux que j’ai « raté » au moment de leur sortie, privilégiant d’autres jeux et il m’arrive d’en acheter quelques uns en retard, comme Here They Lie par exemple, que j’ai décidé de parcourir après Resident Evil 7. Certes, il manque des gros jeux à l’instar de celui-ci, mais je ne doute pas une seconde que certains arriveront cette année.

Resident Evil 7 a changé à tout jamais ma façon de jouer et d’apprécier les jeux-vidéo. Je ne peux plus imaginer jouer à un jeu de ce type sur un téléviseur. La VR a transcendé cette expérience. J’étais plongé dans l’histoire, ne pouvant pas détourner le regard, et le fait de se mouvoir réellement, par exemple pour regarder entre les planches clouées à une fenêtre, dans l’entrebâillement d’une porte ou à l’intersection d’un couloir, a changé radicalement ma façon de jouer. C’est fini, tous les prochains jeux de ce type devront être en VR sinon je n’y jouerai pas. En fait, je ne veux plus "jouer", je veux "vivre" ces histoires de l’intérieur !

Pour finir, je mettrais un carton rouge à tous ces développeurs / éditeurs qui proposent des jeux « que » partiellement jouables en VR (Trackmania Turbo, Gran Turismo Sport, Ace Combat 7 et probablement d’autres). Il faut qu'ils prennent exemple sur Capcom et qu'ils développent des jeux hybrides complètement jouables en VR !

Liste des jeux parcourus et temps passé approximatif

  • Thumper : 10h
  • Crystal Rift : 10h
  • Resident Evil 7 : 10h
  • Sports Bar VR : 10h
  • Rush of Blood : 7h
  • Playroom VR : 5h
  • Playstation VR Worlds : 5h
  • Robinson The Journey : 4h
  • Bound : 3h
  • Batman Arkham VR : 3h
  • Job Simulator : 3h
  • Keep Talking and Nobody Explodes : 3h
  • Headmaster : 3h
  • Pinball FX2 VR : 2h
  • Pixel Gear : 1h
  • VR Ping Pong : 20 minutes
  • Apollo 11 VR Experience : en cours
  • Here They Lie : en cours
  • Mervils : en cours

 

Le jeu VR que j'attends le plus : Farpoint

Mes fantasmes

  • Un nouveau King’s Field (ancêtre de Demon’s Souls / Dark Souls par From Software) ou un Souls VR, ou les deux !
  • Wipeout Omega Collection / 100% compatible VR
  • Crash Bandicoot N’sane Trilogy / 100% compatible VR
  • Rocket League VR
  • Portal VR