J'ai toujours trouvé les jeux de rythme chiants. Appuyer sur des boutons au bon moment pour gagner des points c'est un peu trop limité pour moi quand pour le même prix, il y a des jeux qui se permettent d'avoir un gameplay, un scénario et tout un tas d'autres trucs vachement plus intéressants. Les jeux de rythme c'est comme les party game, c'est juste quand tu as deux-trois potes à la maison que tu le dépoussières après avoir épuisé le stock de jeux de combat/course/fps et qu'on s'ennuie un peu trop. Bon ok, c'est caricatural, mais c'est comme ça que je vois ce genre. Inutile donc que je vous précise que j'ai fait l'impasse sur tous les guitar hero likes. Cependant, en début d'année, alors que je commençais à m'ennuyer ferme sur le live, j'ai pris la démo d'un jeu totalement aléatoirement : Bit.Trip presents Runner 2 : Future legend of rythm alien. Ce que j'ai cru être un jeu de plateforme au vu des screenshots était en fait un jeu de rythme juste génial. Surprenant ! Ce jeu m'a rendu totalement addict au point de le racheter et de le refaire à l'occasion des soldes steam.
 
Un peu de musique avant de commencer ?

Bit.Quoi ?


Bit.Trip Core
Bit.Trip. C'est le nom d'une série de jeux de rythme relativement originaux développés par Gaijin Games. Personnellement, je n'en avais jamais entendu parler et pour cause, ces jeux ne sont sortis que sur wii ware, PC et Mac. Quelque part tant mieux, puisque j'en aurais eu une assez mauvaise image si j'y avais joué avant Runner 2. Ces jeux adoptent une esthétique 8 bits qui transpire le « on n'a pas de thunes donc on va faire un design rétro, à défaut d'avoir une DA on va s'la jouer hipster» et qui a une grosse tendance à en mettre partout sur l'écran à l'instar d'un manic shooter. Après avoir terminé R2 j'ai acheté le premier runner sur steam et je n'ai pas du tout accroché pourtant c'est quasi le même jeu, mais l'esthétique rétro m'a coupé l'appétit net. Petite précision, le point commun des Bit.Trip, outre le fait que ce soit des jeux de rythme, est leur difficulté bien corsée.
Enfin bref, c'est pas tout à fait le sujet et surtout, n'ayant pas joué à la plupart de ces jeux, ce n'est pas à moi d'en parler. Ah j'oubliais, il y a un fond d'histoire dans cette saga Bit.Trip. On rencontre Commander Video à sa naissance et on le suit ensuite dans ses voyages à travers l'espace et le temps avec son groupe (comprenant meat boy) combattant l'horrible Timbletot.

And now it's time for... Bit.Trip presents... Runner 2 : Future Legend of Rythm Alien !

C'est par cette phrase que Charles Martinet (la voix de Mario) vous accueillera au lancement du jeu. Il vous expliquera aussi que R2 prend place juste après le premier Runner ou Commander Video et son équipe poursuivent l'affreux Timbletot dans l'hypersphère. Malheureusement, Commander du servir de bouclier humain contre le reality unfusion beam de Timbletot et se retrouva alors seul dans une dimension inconnue.
C'est donc après cette courte introduction que l'on commence le jeu. Le principe est simple : à l'instar d'un Rayman Jungle Run, votre personnage court sur un plan 2D sans jamais s'essouffler à travers un niveau et votre mission est de l'aider à se frayer un chemin au milieu des obstacles qui se dressent devant lui. Au début c'est facile, vous ne pouvez que sauter, mais très vite viendront s'ajouter quatre autres mouvements qui en plus se combinent entre eux comme le saut et le kick. À chaque fois que vous passerez un obstacle, vous obtenez un certain nombre de points le but etant évidement d'en obtenir un maximum. En plus de ces embuches, vous devez aussi récupérer les lingots d'or disséminés le long du parcours pour augmenter votre score.
 


Je vous ai capturé un niveau au milieu d'une de  mes sessions de jeu.

C'est simple non ? Aller d'un point A à un point B en effectuant les bonnes actions au bon moment. Easy. Oui mais non ! Ce n'est pas tout ! Il y a tout un tas de choses à faire sur un niveau : chercher les sorties alternatives, les warps vers les niveaux rétro, collecter les "plus" rouges, les clés, les coffres et surtout obtenir un perfect+. Ah et vous avez aussi des succès internes au jeu. (Edit : Envie de tester un niveau retro ? Suivez ce lien.)
Et le pire dans tout ca c'est que c'est dur, très dur. Pour vous donner un ordre d'idée, il y a 100 niveaux et je suis mort 1437 fois pour en arriver à bout (en hard certes). Contrairement à un trials, je n'ai jamais été frustré par le jeu et j'ai toujours eu le sentiment que c'était possible de passer.
Je ne vous l'ai pas encore dit, c'est un die and retry. La moindre erreur est fatale et vous ramène au point de départ à la manière d'un Super Meat Boy. Pour les moins téméraires, il y a un checkpoint optionnel activable au milieu de chaque niveau en échange de quelques points.
J'ai lu ici et là que le jeu présente une difficulté progressive. Euh... Bof. Effectivement, le premier monde est beaucoup plus simple que le dernier. Mais j'ai plutôt l'impression d'une difficulté en dents de scie. «Maintenant que t'as bien galéré, repose-toi un peu et après on y retourne». L'exemple qui m'a le plus frappé c'est le premier tiers du monde quatre, l'avant-dernier du jeu, qui m'a juste donné l'impression d'une promenade de santé alors que la fin du monde trois est plutôt tendue. N'ayant aucun ami possédant ce jeu, je n'ai pas pu comparer mon expérience de jeu. Je me laisse supposer que le jeu est atteint du syndrome Portal ou certaines personnes coincent sur certains niveaux alors que d'autres non et inversement.
Dans la première partie de ce billet, je me moquais un poil de l'aspect technique de la série Bit.Trip. Ces critiques ne s'appliquent pas sur R2. Au placard le style 8 bits, faites place à la 3D. Alors non, ce n'est pas une claque graphique, mais on sent que grâce à cette transition les développeurs ont pu laisser libre cours à leur sens artistique pour livrer des niveaux aux ambiances singulières envoutantes et surtout laissant l'action toujours lisible.
En plus des graphismes, il y a aussi la musique qui, en plus d'être géniale, évolue en même temps que le joueur dans le niveau et - à l'exception du monde quatre - colle parfaitement à l'ambiance du monde que l'on visite. Quand j'ai racheté le jeu sur steam j'ai aussi pris l'ost et je me suis empressé de mettre le thème Superfunk dans ma playlist.  Je le trouve génial. Rares sont les jeux dont l'ost m'a vraiment marquée sur cette gen. Celui-ci en fait partie.
 
Pour finir, les défauts. Comme tout jeu, il en a. Même s'ils sont discrets et ne nuisent pas à l'expérience de jeu, il faut en faire mention. Je commencerai par les petits bugs sur les rails. Les rails sont des éléments de gameplay que vous rencontrez sur certains niveaux et où vous ne pouvez ni vous baisser, ni danser, ni donner de coup de pied. Le problème avec les rails et surtout les portions en pente, c'est que les sauts ne se déclenchent parfois pas. C'est tout bête, mais j'ai plusieurs fois dû recommencer certains niveaux juste parce que mon personnage n'a pas sauté quand je le lui est demandé. Frustrant. Dans le même genre, les mouvements de dance ne donnent parfois aucun point alors que c'est leur unique intérêt. Pire ! Parfois l'animation dure plus longtemps que prévu causant souvent des morts stupides. Rageant. L'autre petit (vraiment tout petit) souci technique c'est le canon pour le perfect plus. Vous devez viser une cible en plein centre pour atteindre le rang perfect+. J'ai le don incroyable de toujours taper à la frontière entre le milieu et le "presque milieu". Cette frontière valide le P+ en bas de la cible, mais pas en haut. Très frustrant quand on passe un niveau super galère et qu'on loupe le P+ pour ça.

         
A gauche, pas de Perfect+ alors qu'à droite ca passe

Le dernier point noir, c'est les boss. Il y en a un par monde et je les ai trouvé nazes. Je pensais, ou du moins j'esperais, trouver des niveaux qui tranchent avec le reste un peu comme le fait Splosion Man par exemple, mais non. On se tape des niveaux normaux sauf qu'il y a un gros robot sur la droite qui génère des obstacles. Et même quand le jeu essaie de faire le foufou en changeant l'angle de vue sur le troisième boss, c'est foiré parce qu'on arrive plus à bien apprécier les distances. Dommage.
 
 
 
J'ai un peu de mal à trouver une conclusion à tout ça si ce n'est : Achetez le ! (en tout cas, essayez-le). Je sais pertinemment que je n'ai ni le style, ni le verbe de certains membres de la communauté gameblog et que ce petit texte n'est pas spécialement convainquant, mais il faut me croire : ce jeu déchire ! Parole de gamer ! Avec Hotline Miami et Battle Bloc Theater, Runner 2 fait parti de mes meilleurs investissements en 2013. Je termine tout juste mon premier run en difficile en trouvant 16 warps rétro et ça m'a pris quasi 13h de jeu et je sais qu'il me reste encore quelques heures à passer pour tout débloquer.  Vivement Runner 3 !
 
Edit : Je viens de voir que MasterX en a parlé avant moi et c'est vachement mieux écrit !