Bonjour à tous,

 

La Gamescom a lancé sa fusée avec trois conférences phares. Microsoft a tiré le premier à 11 h avec la Xbox One qui a bien besoin de redorer son blason. A 16 h Electronic Arts a tenu son rang, en restant fidèle à sa ligne éditoriale (que je qualifierais très légèrement de Xbox One centrique). Enfin, à 19 h, Sony a conclu la journée avec la PS4 en vedette et la PS Vita accompagnée de la PS3 en soutien moral. Vous comprendrez aisément que j'élude la conférence EA pour me concentrer sur le combat des chefs qui se livre en ce moment sous nos yeux. A l'heure où chacun affûte ses armes, toute personne intéressée par l'avenir du jeu vidéo décortique les comportements de Microsoft et de Sony. Rappelons brièvement les forces en présence : Microsoft accuse un retard conséquent dans l'inconscient collectif, la faute à une communication brouillonne, couplée aux différents revirements consentis par Redmond pour tenter de reprendre la main. De son coté, Sony mène sa barque sereinement, se contentant de répondre coup pour coup aux annonces de Microsoft. Ready ? Fight !

 

Le combat a-t-il réellement eu lieu ? 

 

En réalité, des annonces ont été faites de part et d'autre, pour ramener les consommateurs sous les étendards des deux combattants. Que ce soit des baisses de prix chez Sony pour leurs machines existantes, ou d'annoncer que FIFA 14 sera offert en pack avec la Xbox One si vous précommandez la machine. Autre exemple : Alors que Microsoft annonce son line-up de lancement ce matin, Sony ne le fait pas (Sony en avait-il besoin ?), mais annonce la date de sortie européenne de la console, fixée au 29 novembre 2013. On assiste vraiment à un combat de boxe, mais où aucun KO n'est à déplorer. Revenons un instant sur le line-up annoncé par Microsoft. Quelques licences phares (Battlefield 4, Forza Motorsport 5 et Call of Duty : Ghosts) pour le reste, aucune réelle prise de risque. Comme si chacun des combattants n'osait pas frapper. J'utilise volontairement des mots guerriers car c'est ainsi que les joueurs voient souvent les conférences de constructeurs. Comme des joutes par événements interposés dans un événement plus grand. Si, auparavant, les coups portés étaient puissants et parfois dévastateurs pour le concurrent, ces comportements sont plus aseptisés aujourd'hui. Bien qu'il faut admettre qu'encore aujourd'hui, Sony semble toujours en position de force.

 

 

Mais pourquoi les joutes sont-elles si molles aujourd'hui ? 

 

Plusieurs raisons amènent les acteurs principaux de l'industrie à la prudence. Premièrement, l'avantage technologique d'une console par rapport à une autre n'existe plus. Alors que les générations de machines précédentes pouvaient présenter des différences notables entre les consoles, ce n'est plus le cas aujourd'hui. La PS4 et la Xbox One sont fondamentalement quasiment identiques. Ensuite, les coûts de développement ont explosé, que ce soit pour les jeux ou les machines elles-mêmes. Impossible pour Microsoft et pour Sony de laisser la place au hasard de ce point de vue. Avec ces deux faits établis, il est compréhensible que chacun affûte ses armes avec une prudence quasi maladive. Si pour le moment Sony tient le haut du pavé dans le coeur des joueurs, c'est plus parce qu'ils ont su tirer parti des erreurs de leur concurrent que par audace personnelle. Qu'on se le dise : le jeu vidéo est une industrie, et les codes qui la caractérise sont immémoriaux. Au delà de l'aspect financier, il s'agit surtout de stratégie et de sang-froid. Ce qui n'empêche pas d'apprécier la qualité des jeux qui sortiront sur ces machines en fin d'année.  

 

Vidéoludiquement vôtre,

 

 Utori