Bonjour à tous,

 

Pour être honnête avec vous qui me lisez, le jeu dont je vais vous parler aujourd'hui, j'avais peur d'en parler. Non pas qu'il soit mauvais, bien au contraire, mais c'est comme si on me demandait de critiquer une peinture comme la Joconde. J'ai tout simplement peur de rendre un hommage maladroit à Ico. Edité par Sony Computer Entertainment et développé par la Team ICO, le jeu est sorti sur PS2 le 30 septembre 2001 aux USA, le 6 décembre 2001 au Japon, et enfin le 22 mars 2002 en Europe. Le jeu a bénéficié de deux rééditions : la première le 17 février 2006 en Europe sur PS2, et la seconde lors d'une compilation HD d'Ico & Shadow of the Colossus sur PS3 sortie en septembre 2011 en Europe et au Japon (cette compilation est encore attendue aux USA). Cette oeuvre d'art vidéo-ludique est née dans l'esprit de Fumito Ueda, qui, pour un premier jeu en tant que concepteur, signe là un coup de maître. La critique, à l'époque de sa sortie, a été unanimement positive. Le succès commercial ne fût pourtant pas vraiment au rendez-vous. 

 

Intro d'Ico

 

Quand on se penche sur le gameplay d'Ico, si l'on devait se contenter d'un simple contrôle technique, Ico se rangerait dans les jeux du genre action-aventure avec des mécaniques empruntées aux donjons de Zelda, avec des énigmes à résoudre, pour avancer dans cet univers hostile, et s'échapper de cette "prison". Mais, heureusement, Ico est bien plus profond que cela. Le joueur incarne Ico enfermé dans cet univers parce qu'il est différent des autres membres de sa tribu en ayant des cornes depuis sa naissance. Par chance, il a pu s'échapper du sarcophage où il a été enfermé. Alors qu'il pensait partir seul, il fait la rencontre de Yorda, une frêle jeune fille dont on ne sait rien. Ico devra la protéger des ombres ennemies, noires, et très insistantes. Ce qui fait la beauté d'Ico, c'est que Yorda se déplacera principalement main dans la main avec Ico. Cette empathie vient de la fragilité de Yorda que le joueur voudra garder auprès de lui. Avec Ico, le jeu entre dans une dimension rare : celle de l'émotion. Ça a l'air idiot dit comme ça, mais peu de jeux sont capables de faire réagir le joueur aussi fortement devant sa console. Ico véhicule des émotions profondes.

 

Ico OST - You were there -

 

Vous l'avez certainement compris, j'ai beaucoup apprécié ce jeu. Même si, parfois, il y a des imprécisions de gameplay, que les combats sont difficiles a appréhender, Ico baigne dans un univers aux couleurs uniques, à la lumière travaillée, quasiment sans musique, seule l'ambiance vous accompagne. Entendre le vent passer, l'eau qui s'écoule, le chant des oiseaux, cela suffit amplement à me transporter ailleurs, à oublier le temps qui passe. Je me suis même surpris, de temps à autre, à arrêter de jouer pour m'imprégner de cette ambiance, en fermant simplement les yeux. Aucun jeu, ne m'avait fait cet effet auparavant. Et je le dis sincèrement, cette empathie qui naît de la relation entre Ico et Yorda m'a frappé comme une gifle. Une gifle positive et rafraîchissante. Ico est un jeu onirique, poétique à souhait, à des années-lumière des jeux de guerre et autres GTA. C'est une bouffée d'air frais bienvenue, qui montre qu'on peut faire de belles choses avec les jeux vidéo. Et ce n'est pas Shadow of the Colossus, sa suite spirituelle, et je l'espère, The Last Guardian le prochain jeu de Fumito Ueda qui me contrediront.

 

A demain pour un nouveau jeu.

 

Vidéoludiquement vôtre,

 

 Utori

 

PS : N'oubliez pas que dans les commentaires de cet article, vous pouvez me suggérer des jeux que vous voudriez voir apparaître dans cette rubrique.