C'est désormais chose courante, Nintendo effectue ses annonces via les Nintendo Direct, une sorte de keynote made in Japan. Si les premières éditions prêtaient à sourire, où l'on se demandait où la firme de Kyoto nous emmenait avec ce nouveau mode de communication, il faut reconnaître que Nintendo a fini par créer un rendez-vous très suivi par les joueurs et les acteurs du médium jeu vidéo.

 

Cette fois-ci, il s'agit de porter secours à la Wii U ?

 

En réalité, le jeu du chat et de la souris entre Nintendo et les joueurs n'est pas prêt de s'arrêter. Si les annonces concernant le futur de la Wii U et de la 3DS furent légion et que les traditionnels Super Smash Bros. Wii U/3DS et de Mario Kart 8, où l'on apprend qu'Harmonie sera jouable, (quelle surprise !) ont occupé le devant de la scène. Ajoutons évidemment la confirmation de la date de sortie du prochain Donkey Kong Country et autres joyeusetés, c'est deux annonces particulières qui m'amènent devant vous aujourd'hui : Hyrule Warriors et l'arrivée d'un niveau supplémentaire dans  Sonic : Lost World qui rappelle fortement Yoshi's Island.

 

Hyrule Warriors, un crime de lèse-majesté ?

 

Si je passe rapidement sur l'ajout de ce niveau Yoshi's Islandesque dans Sonic : Lost World, qui sent l'exploitation de droits à plein nez, et qui, malgré tout, peut s'avérer intéressant, je vais en revanche m'apesantir sur l'annonce du fameux Hyrule Warriors. Est-ce que les fans de Zelda ont raison de crier au scandale ? Clairement, non.

 

Premièrement, Nintendo a tout parfaitement le droit de manipuler les licences comme ils l'entendent. S'il confient la mission à Tecmo Koei (à qui l'on doit les célébrissimes Dynasty Warriors) de faire de Link un combattant pur et dur, c'est leur droit le plus strict. Deuxièmement, ouvrir la licence The Legend of Zelda à d'autres styles de jeu est une bonne idée. Après 25 ans de bons et loyaux services, tenter une autre approche est la preuve que l'entreprise japonaise ne se cantonne pas (ou plus, c'est selon) dans une routine qui peut la desservir. Combien de joueurs se sont insurgés contre le conservatisme de Nintendo auparavant ? Quand on a enfin le droit à un essai sans filet, ce sont les mêmes qui râlent ?

 

Les joueurs sont-ils schizophréniques ? 

 

Je ne pense pas que ce soit le cas docteur. Pour les détracteurs de cette annonce, (et j'en ai eu quelques uns sur les réseaux sociaux qui sont venus me demander mon avis), c'est comme si vous touchiez à un vase en or, qui ne doit souffrir d'aucun défaut. On peut penser que ces réactions sont épidermiques, de peur de voir à nouveau arriver les étrons vidéoludiques que l'on a connu sur Philips CD-I, mais à mon avis c'est plus symptomatique d'une certaine réalité courante sur Internet aujourd'hui. Les joueurs (et les gens en général) préfèrent crier avant d'avoir mal, plutôt que d'attendre et voir l'objet de leurs craintes se révéler positivement ou non.

 

Amis gamers, et si pour une fois, vous laissiez la main à Nintendo, et qu'une fois encore vous puissiez être émerveillés ?

 

Matthieu Meignan