C'est la fin de l'année, c'est l'heure des bilans et des tops. Personnellement, même si ça ne sert pas à grand chose, j'adore ça. Donc je profite de l'occasion pour faire un retour sur les jeux qui ont accompagné mon année. Je me suis déjà plié sur Numericity à l'exercice du top, je voulais donc faire ici quelque chose d'un peu différent. Parler de plus de jeux tout d'abord, parce que même les échecs et les déceptions sont intéressants à noter. Et décerner des récompenses à chaque jeu, et non pas faire rentrer des jeux dans des catégories de récompenses. Une sorte de retour exhaustif sur l'année, sans forcément dédier un article complet à chaque jeu.

Ma liste de jeux étant bien longue, je commence par la crème de mon année. Enfin, à y regarder de plus près, c'est presque uniquement ceux que, pour une raison ou une autre, j'ai pris la peine de finir. Les voici par ordre chronologique.

Uncharted 2 : Among Thieves
Le rouleau compresseur de 2009 s'est incrusté dans ma PS3 toute l'année 2010. Principal responsable, son mode multi ravageur. Bien aidé par le soutien infaillible de mes camarades skypiens Todu, Jodiroga et surtout Titelive, Uncharted 2 est mon expérience multi de référence, le jeu vers lequel on se tourne le plus naturellement du monde lorsque vient l'heure de fragger en ligne avec des amis. Réfractaire au raz de marée Call of (en grande partie pour des raisons de principe) qui emporte mes camarades chaque année, mais aussi à Bad Company (pour des raisons de skill), Drake avait tout le champ libre (enfin je dis Drake, mais je joue surtout Elena et Chloe ^^). Le gameplay est juste jouissif, parfait mélange d'acrobaties, de skill et de connaissance du terrain, à tel point que j'ai souvent souhaité que les gunfights d'autres titres soient aussi grisants.
Meilleur multi online 
Prix du jeu ou l'on peut littéralement faire la nique à son adversaire


Heavy Rain
Le jeu controversé de l'année. Personnellement très séduit par les ambitions affichées par Quantic Dream, j'attendais de voir à quel point la formule de Fahrenheit aurait évolué. Au final, pas tant que ça, mais j'ai quand même marché à fond dans l'aventure, pesé chacune de mes décisions, craint et espéré leurs conséquences, stressé pour mes protégés dans les scènes d'action. Au final, pas mal de poudre aux yeux et un tour de magie qui ne marche vraiment que la première fois, qui n'est pas sans ses incohérences dérangeantes, mais qui me donne tout de même envie de me faire berner ainsi plus souvent.
Meilleure mise en scène, meilleure musique, meilleure jaquette 
Prix du développeur auquel on avait bien dit de ne plus retoucher au fantastique et qui n'a pas pu s'en empêcher


Canabalt
J'avais raté le buzz à sa sortie, me suis rattrapé en début d'année. Et ce jeu n'a aucun défaut. C'est accessible et profond, c'est artistiquement parfait (avec l'animation des roulades, les bris de verre, les oiseaux qui s'envolent, le scrolling d'arrière plan, la musique inquiétante). Un des rares jeux dont le contrôle tactile ne m'exaspère pas et dont le format convient parfaitement au support portable. Les petits commentaires quand on finit inexorablement par mourir sont aussi assez excellents.
Jeu le plus accessible
Prix du jeu avec le meilleur ennemi : la fenêtre


Grand Theft Auto : Episodes of Liberty City
Je ne voulais pas trop croire à leur arrivée sur PS3, mais j'ai accueilli la nouvelle avec une grande joie. Ayant apprécié la tentative de renouveller la saga avec l'épisode IV, mais surtout sa ville, j'attendais beaucoup de ses deux nouvelles aventures dont les louanges avaient été nombreuses. Et si je ne garderai pas un souvenir impérissable de Lost and Damned, avec ses personnages agaçants et ses missions bourrinnes, The Ballad of Gay Tony m'a bien convaincu. Enfin un héros de GTA assez cohérent pour être attachant, avec une personnalité forte et un quotidien mêlant l'ordinaire et l'extravagant. Si le gunplay montre sérieusement ses limites, l'écriture a fait un bond agréable en avant.
Meilleur personnage principal (un des seuls à avoir à la fois une famille, des amis et un emploi dès le début du jeu). 
Prix du jeu qu'on lance uniquement pour se faire une virée en caisse dans les rues de la ville, le pied au plancher, radio à fond.


Red Dead Redemption
C'était le jeu que j'attendais le plus cette année, alléché par les previews de Traz, et les désormais mythiques vidéos de présentation. Je flippais pas mal sur le résultat final, et là j'ai été bien feinté. Le jeu est magnifique, n'hésite pas à nous proposer de grandes étendues vides pour mieux crédibiliser son univers à la direction artistique remarquable, apporte de nouvelles idées comme la faune ou les évènements aléaoires pour animer le tout même hors des missions. Avec ça on obtient donc un superbe simulateur de balades dans le Far West. Le reste du jeu est beaucoup plus inégal, avec des personnages qui vont de l'excellent à l'irritant, des missions qui se perdent rapidement dans des tueries aux victimes innombrables et un gameplay à peine correct qui m'a fait maudire chaque seconde des modes multis compétitifs. Mais c'est pas bien grave, parce que j'ai adoré me balader et chasser dans l'Ouest.
Meilleurs graphismes, meilleure conclusion
Prix du jeu qui donne le goût des choses simples


BioShock 2
Comme beaucoup, je tiens BioShock en assez haute estime. Comme toujours, ça ne m'empêche pas de lui trouver quantité de défauts, mais on peut dire que la formule me plait pas mal. Pourtant, j'ai fait l'impasse sur le jeu à sa sortie. Toujours est il que j'y ai joué avec 5 mois de retard, quand tout le monde avait bien exprimé sa déception. Et moi, j'ai plutôt bien kiffé. Au point d'enchaîner deux parties à la suite tout de même. Faut dire, certains détails de l'histoire m'avaient un peu échappés (le deuxième run n'a pas résolu grand chose malheureusement). Mais la narration éclatée en audiologs, avec les décors évocateurs, l'éventail de possibilités tactiques impressionant, l'intégration très astucieuse des conséquences des choix du joueur, et l'esthétique encore une fois somptueuse m'ont bien séduits. Tout comme le côté survie, lutte de chaque instant, peur de l'inconnu qui accompagne le début d'une partie, ou chaque décision d'évolution de son personnage a des conséquences importante. Je regrette tout de même une progression scénaristique assez artificielle, à la Dead Space, des ennemis trop bourrins, et une foule de petits détails qui abîment la cohérence du jeu.
Meilleur contenu additionnel téléchargeable, Combats laissant le plus de place à l'ingéniosité et la créativité du joueur.
Prix du jeu dont le design du héros a été complètement ruiné en un montage photo


Kane & Lynch : Dead Men
Motivé par quelques lectures en ligne à accorder une seconde chance aux rejetons des danois d'IO Interactive, j'ai finalement été surpris par ce Kane & Lynch. Moins gêné par la maniabilité que lors de ma première partie, j'ai pu apprécier à leur valeur les scènes remarquables que le titre nous donne à jouer. Un affrontement avec le SWAT entre une cafétéria et un magasin de donuts, la fuite d'un casse de banque, une prise d'otage dans un night club, l'assaut en rappel d'une tour de bureaux, et tous ces dérapages de Lynch, de Kane, ces personnalités poussées à bout, la haine et la violence omniprésentes. Le passage à Cuba est franchement mauvais et inutile, l'IA ennemie est très limitée, comme le côté technique du jeu, mais ce sont de bien petits faux pas comparé au reste de l'aventure
Meilleure inspiration du cinéma (scènes d'action, personnages, scénario sans concession)
Prix du jeu que j'aurai certainement moins apprécié s'il y avait eu des trophées


Far Cry 2
Le jeu auquel je n'avais même pas jeté un oeil lors de sa sortie. Un autre FPS à mes yeux. Et puis comme pour Kane & Lynch, lire des avis élogieux sur le titre m'a fait tenté le coup (pas bien risqué vu le prix du jeu). Far Cry 2 n'est pas fun. Far Cry 2 est épuisant, presque pénible, avec ses longs trajets, ses combats fréquents, ce danger constant. Je n'y joue pas souvent, préférant m'y plonger quand je sais que j'aurai le temps et l'envie de m'y investir. Mais c'est une expérience puissante, ou il arrive souvent des moments inattendus, ou le succès de la mission se mérite, et ou le scénario fait bien comprendre qu'il n'y aucune gloire à en tirer. Je regrette tout de même des factions indissociables, un level design par moments trop fermé, et des mortiers ennemis bien trop efficaces.
Meilleure cohérence entre gameplay et scénario, meilleure utilisation de la vue subjective
Prix du jeu tellement réussi que j'ai presque plus envie d'y jouer


Kane & Lynch 2 : Dog Days
Cette suite, ce n'est clairement pas ce que les fans du premier attendaient je crois. Une mise en scène beaucoup moins cinéma, avec un ancrage dans une ville unique, des décors quotidiens, des personnages à peine esquissés dans le torrent d'événements. Mais les gunfights marchent mieux, même avec plein de balles qui fusent n'importe ou, la narration par petites touches profite de la bonne base du premier épisode. Comme pour le premier, je regrette un peu l'escalade militaire de l'épisode. Mais y'a une vraie ambiance dans ces environnements, j'ai complètement accroché au parti pris esthétique, les modes multis sont très plaisants et originaux.
Meilleure esthétique, meilleure scène de nu
Prix du multi online où mon skill limité amène les autres joueurs à questionner ma sexualité


Sports Champions
Je n'ai pas de Wii, ne compte pas en acheter (j'ai déjà du mal à jouer à tous les jeux qui m'intéressent sur PS3...), donc le Move m'intéressait un peu. Enfin surtout pour No More Heroes (quand ils veulent pour des news à son sujet). Mais cédant à la hype collective de Skype, je me suis laissé tenter par Sports Champions à sa sortie. Un peu d'appréhension vu le prix du pack, mais au final, j'ai pris mon pied sur le ping pong. Un vrai challenge, une vraie maitrise des coups, un périphérique complètement adapté à la discipline. Un vrai plaisir à jouer (même si on a rapidement mal au bras). J'avoue que je n'ai presque pas touché au reste. Faut dire que la présentation, très Home, n'aide pas du tout. Et puis je suis moins bon, donc forcément...
Meilleur gameplay
Prix du jeu sur lequel j'ai été deuxième mondial pendant 10 minutes ^^ (et après les autres ont eu le temps de jouer et ont fait deux fois mon score)


Rock Band 3
Pas tellement plus qu'une grosse mise à jour de la track list et de l'interface (qui en avait vraiment besoin), Rock Band 3 permet de continuer à profiter de l'expérience Rock Band (que j'adore, batterie ftw !) au mieux. J'apprécie la nouvelle customisation des personnages et la carrière plus accessible. Par contre, rajouter des défis supplémentaires aux chansons m'exaspère plus qu'autre chose. Le mode online est aussi étrangement limité (WTF pas deux guitares et un clavier...). Du coup, je regrette pas mal l'achat de ce clavier, même si y'a vraiment du potentiel derrière.
Meilleur multi local
Prix du jeu qui encombre le plus ma chambre avec des jouets plastique dont il est de bon ton d'avoir honte


Fallout New Vegas
J'avais mis plus de 150 heures dans Fallout 3. Et pourtant, je trouvais le jeu pas terrible. Combats inintéressants, technique à la rue, dialogues pas transcendants. Mais le contenu phénoménal, l'exploration libre m'avait vraiment absorbé. New Vegas se pointe deux ans plus tard avec en surface les mêmes problèmes. Même technique, encore plus de bugs, un VATS toujours présent. Mais le jeu tire le meilleur parti de la formule. Avec un scénario qui prend place dans un monde complexe, ou les gens tentent comme ils peuvent de vivre dans ce monde désolé, ou chacun pense d'abord à soi. J'ai vraiment lutté au début du jeu, eu peur pour ma vie, chaque affrontement contre plus de deux ennemis était un vrai péril, la victoire, un exploit (et le VATS un bonus utilisable à très faible dose). J'ai bien trippé à approcher la prison désaffectée avec mille précautions, à coller à la route pour ne pas rencontrer des geckos. J'ai ensuite pu tirer partie des capacités de mon personnage pour résoudre certaines situations (reconfigurer un robot pour être Shérif, réparer un robot pour m'en faire un compagnon, soigner des blessés dans un camp miiltaire). Le jeu offre une bonne variété d'aproches et j'ai vraiment apprécié le sentiment de fragilité du début du jeu ou l'on craint de ne pouvoir boire, manger ou dormir suffisamment, de ne pas trouver de quoi se soigner, ou d'avoir assez de munitions. On n'est vraiment pas grand chose. On participe comme on peut, à notre niveau, aux événements d'un monde qui nous dépasse. Avec pas mal de place pour faire ses choix, tracer sa route. La fin du jeu m'a un peu mis mal à l'aise vis à vis de cela, car notre personnage devient en quelque sorte le seul acteur du destin du Mojave. Les grandes forces qui apparaissaient immuables au début finissent par nous manger dans la main et dépendre excessivement de nous. On est trop puissant, trop influent. Je n'ai pas trouvé ça mérité. Ça a un peu entaché la cohérence de l'ensemble. Un très grand jeu, qui ne peut s'empêcher de voir grand pour notre personnage.
Jeu le plus ambitieux
Prix du développeur qui aime tellement son écran titre qu'il fait freezer le jeu à intervalles très réguliers pour être sûr que tu ne l'oublies pas.


Alpha Protocol
Ce jeu est artistiquement et techniquement moche, avec un scénario nanardesque, une IA plus bête que ses pieds et un level design arriéré. Sur beaucoup d'aspects, on dirait un jeu PS2. Mais, ce jeu est tout de même très sympathique. Grâce à une structure du jeu assez libre qui permet de choisir l'ordre des missions, des dialogues très largement influençables (et plutôt bien doublés), qui servent tout deux bien la narration (bien aidée par les mails et les dossiers), le jeu réussit à être très prenant. Le tour de force, c'est que tout est assez lié. La façon d'aborder les dialogues influeront directement sur les missions à proprement parler, avec des ennemis plus ou moins bien préparés, un soutien d'alliés plus ou moins présent, etc. L'évolution du personnage, par ses skills ou son inventaire est assez ouverte, et il faut là encore faire des choix. J'ai personnellement trouvé que le combo discrétion + pistolets était agréable mais bien cheaté, mais ça participe aussi au fun du jeu. On doit prendre son temps mais comme les ennemis sont stupides, ce n'est jamais trop frustrant. Un bon petit jeu qui trace sa propre route.
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Voilà pour la première partie de ce récapitulatif des jeux auxquels j'ai pu m'adonner cette année. Pas mal de blockbusters, mais aussi quelques titres un peu moins en vue, avec des ambitions un peu différentes, et dans l'ensemble de bonnes surprises. Les témoins assez incontournables du temps et de l'argent conséquents consacrés au jeu. Rendez vous bientôt pour la suite de la liste.