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La marque de console de Microsoft évolue doucement, mais surement. À l’occasion des 15 ans de la Xbox, je souhaiterais revenir avec vous sur sa récente évolution. Il y’a 3 ans, était lancée la Xbox One , console de salon au design si particulier, pour 500€ en pack avec le Kinect. À ce moment-là, Xbox vient de subir presque 6 mois de bad buzz constant, suite à de multiples choix très peu appréciés par la communauté, un message qui a du mal à passer auprès des joueurs, des erreurs de communications à tout va et un mauvais positionnement en termes de prix . Même après le lancement de la console, cette mauvaise presse va continuer, que ce soit avec les comparatifs graphiques systématiquement en défaveur de la One, ou bien les temps d’installation hallucinants, mais encore l’utilité relative du Kinect avec trop peu de jeux utilisant cet accessoire pourtant censé être un élément central de la philosophie de la One, et bien sûr, le faible nombre de jeux sortis durant la première année, contenant de nombreuses remasterisation . Le point d’orgue de cette tempête négative, c’est l’annonce de Rise Of The Tomb Raider en exclusivité Xbox: un déferlement de haine va tomber sur le constructeur , qui se sentira obligé d’informer les joueurs qu’il ne s’agira que d’une exclusivité temporaire… Mais ça, c’était avant! Depuis ce moment charnière, Xbox est moins passif: la marque subit bien moins la loi de Sony et n’a plus cette posture que je trouvais « petit bras ». L’année 2014 marque le début de renouveau pour la One et l’arrivée de Phil Spencer y est surement pour beaucoup.

 

On tous a en tête cette fameuse conférence Xbox avec des TV, TV, TV et encore TV. Et bien ça, c’est fini – Game over! Ce mot sera beaucoup moins utilisé par la suite, étant remplacé par la doublette Games / Gamers (dites-le avec votre meilleure imitation de Rambo, ça rend bien). Dans toutes les interventions publiques, ces deux mots sont inlassablement répétés, de manière à bien montrer aux consommateurs « On vous a compris ». Et c’est là, une force de Xbox: être à l’écoute de sa communauté. La présence sur les réseaux sociaux, et l’interactivité qu’ils maintiennent avec la communauté aide aussi grandement à garder ce côté « A l’écoute » de la marque. Vous voulez la rétro compatibilité? On vous l’offre. De vieux COD ou Red Dead? Ok, ça a pris du temps, mais ils sont là. Courant 2015, il y’a aussi eu une évolution côté annonces de jeux, notamment lors de l’E3, le discours était clair: voilà des jeux, des excluvité, mais pour les 6/ 8 prochains mois. Les jeux qu’ils annonceront ne seront pas pour dans 2 ou 3 ans, mais pour bientôt: un moyen de se démarquer (enfin!) de la concurrence. Petit bémol par contre, la visibilité à moyen/ long terme n’est pas top avec ce fonctionnement: par exemple, à l’heure actuelle, quelles sont les futurs gros jeux Xbox? Scalebound et Halo Wars? Ok… Crackdown on l’attend toujours, Fable est mort et les jeux ID@Xbox apparaissent et disparaissent au gré des saisons ( City Skyline, où es-tu, ou es-tu?). Pour cette année, la tenue d’un seul temps de communication Xbox lors de l’E3 2016, répondant à cette logique, a servi à lancer les jeux de fin d’année. Mais en attendant, l’absence de conférence durant la Gamescom ou bien la PGW entraine un flou pour 2017, même si la richesse du mois de novembre en termes de jeux éditeurs tiers et la bonne santé de la One S occulte, en partie, cela. La tenu d’un événement fin 2016 n’est pas à exclure, surtout que l’on sait dés à présent que Microsoft a décidé d’en dire plus sur ses casques de réalité mixte, justement en décembre. Même s’ils ont annoncé ne pas les produire eux même, j’ai du mal à imaginer que Xbox ne propose pas son propre casque estampillé d’un gros X pour la sortie de la Scorpio.

 

Il y’a chez Xbox, cette envie manifeste de corriger les problèmes de la One et de s’appuyer sur ses points forts, quitte à faire des 180°. L’interface de la console était horrible au lancement: corrigé. Des temps d’installations à faire pâlir mon bon vieux PC bureautique et son bon vieux Core Duo 4700 (pas de moqueries, je vous prie, il mériterait une médaille pour serice rendu^^ ) ? Ils ont longtemps travaillé dessus, et c’est déjà bien plus rapide, même si devoir télécharger en simultané les MaJ lorsqu’on a une connexion digne d’un habitant d’une grotte est assez chiant. Le Kinect ne sert pas à grand-chose? La console est trop chère vis-à-vis de la concurrence? Ok, ils dégagent le Kinect dans de nouveaux packs Xbox One avec un prix revu à la baisse. Les manettes Xbox sont bien? Alors ils nous proposent une version élite et comme ça mache très bien, un service de manette personnalisée est annoncé. La One est moche? Pas de problème, ils sortent une One S plutôt jolie, sans cet énorme transformateur. Même si au cours des 3 ans de commercialisation de la console, les équipes de Xbox se sont évertuées à la faire évoluer vers quelque chose de mieux, ils ne pouvaient pas faire de miracles, d’où l’annonce en juin 2016 de la future console de Microsoft: la Scorpio. Pour cette machine, attendons de voir la communication qu’ils mettront en place, car c’était un risque de l’annoncer aussi tôt, plus d’un an avant sa sortie, surtout lorsque dans le même temps, ils annonçaient la One S. Il est toutefois intéressant de noter que l’axe de communication choisi est la puissance, élément dont manqué la One vis-à-vis de la PS4.

 

En plus de cette dernière annonce, l’E3 nous a permis de mettre un nom sur cette tendance qu’avait Xbox, de sortir ses récentes exclusivités sur Xbox … et sur Windows 10: le Play Anywhere. Il nous avait fait le coup pour Rise of the Tomb Raider et pour Quantum Break (pour toutes pré réservation en digitale d’un jeu sur One, un code pour QB PC offert), avec à la clé un nombre de copies digitales écoulé sur PC plutôt minimes , pour TR en tout cas( 26 000…). Là, ce play anywhere va plus loin: lorsque vous achetez un jeu de ce programme en version digitale sur le store Windows, ce jeu ne sera plus rattaché à une seule plateforme. Votre jeu, vous l’aurez sur One ET sur PC (Windows 10 uniquement) avec un partage des sauvegardes bien évidemment. Ceux qui ont Windows 10 l’ont surement déjà remarqué, mais depuis un an, l’application de jeu sur cet OS se nomme … Xbox. Pareil sur smartphones, l’application Xbox ayant remplacé Smartscreen. Xbox a de moins en moins l’air d’être la plateforme de jeu de chez Microsoft, mais plus la section Gaming de l’écosystème Windows 10.

Dernier point que j’aimerais aborder avec vous, qui ne sera qu’un simple rappel: même si Microsoft produit du hardware, ce n’est pas la base de leurs activités. De plus en plus, ils se tournent vers le cloud et les services avec abonnements. En parlant de ça, j’attends toujours le système Azure et la puissance de 20 Xbox One… CrackDown est tu là? Ah non, disparu des radars. Mais peut-être avec la Scorpio? Offrir Windows 10, c’était permettre de toucher plus rapidement un large public pour leurs autres produits… Lorsque c’est gratuit, le produit, c’est vous. Mais pas que: comment convaincre des développeurs de créer plus pour leurs plateformes, sachant que la parc installé de One est 2 fois moindre que celui de PS4 ? En leurs proposant des avantages du côté des outils de développement, des couts de portage moindre et une audience élargie: les utilisateurs actifs du Xbox live étaient 46 millions début 2016, et l’on dénombrait plus de 350 millions de Windows 10 activés. Reste le plus dur: les pousser à migrer de Steam au Windows Store, ce qui est loin d’être gagné d’avance.

 

Ces annonces, qui ne datent pas d’hier, sont le signe clair de l’évolution plus ou moins récente de Xbox, et cela me semble loin d’être fini. Cet écosystème unifié est, à priori, positif pour tout le monde, même si, à l’heure actuelle cela s’accompagne encore de nombreux défauts et que la ligne directrice reste encore très flou quant à son incidence sur les consoles. Les joueurs PC qui le désirent pourront jouer aux jeux anciennement exclusifs à la Xbox, mais en payant plein tarif pour le moment. Avec Steam, les habitudes des joueurs PC ayant évolué, peu de chance que cela marche. La gamme Xbox serait clairement définie avec la Xbox One S en entrée de gamme, la Scorpio pour le milieu de gamme et le PC Gaming en haut de gamme, même si des rumeurs pré E3 parlait d’une possibilité de voir arriver une machine low cost estampillée Xbox sans lecteur de disque. Quand on parle d’écosystème unifié, pour moi cela veut dire une accessibilité des contenus, peu importe la plateforme. Et dans les DEUX sens! Car après la migration de licences consoles sur PCs Windows 10, la prochaine étape serait normalement l’inverse.Et c’est bien là ma principale attente de cette évolution: la possibilité d’avoir accès à une partie, même minime, de l’immense réservoir de jeux absolument géniaux qu’offre le PC sur ma console de salon.