Lorsqu'on vit en résidence étudiante, il y a des jeux qui s'imposent d'eux même comme divertissement multijoueur. Tout le monde n'a pas sa console HD dans sa chambre, ou une console portable sous la main. Tandis qu'un PC, c'est une évidence. L'heureux élu du moment n'est autre que le troisème volet de la série d'Ensemble Studio qui a démocratisé le STR auprès du grand public. C'est donc avec un brin d'excitation que j'ai ressorti mon bon vieux CD, poussiéreux, de ma ludothèque.

Tout ceux qui aiment EoE vous le diront : le troisème épisode est ce qui se fait de plus rapide. Le 2 laissait la place à des affrontements interminables ci oubliés. Mais avant de parler à proprement parler de gameplay, revenons un peu sur le cadre du jeu. Les maps sont issus des territoires les plus sauvages du nouveaux monde, l'époque des faits étant l'âge des découvertes, jusqu'à la fondation des grands empires coloniaux. On retrouve donc les Anglais, Français, Hollandais, Russes, Ottomans, Allemands, etc, sachant qu'en plus, il est possible de recruter des locaux pour nous aider... Le jeu laisse donc la part belle aux fusils, canons et autres joyeusetés, une première dans un Age Of...

Comme je l'ai dit plus haut, l'accent est mis sur la vitesse. En effet, amasser des ressources est bien plus aisé que dans les volets précédents : gibier, or et bois ne sont pas trop durs à trouver, même s'il est vrai que le bois fini rapidement à manquer lorsqu'on est plus de 4 joueurs. Quoi qu'il en soit, la stratégie de base est de produire dès le départ suffisamment de villageois, ici appelés "colons", pour évoluer à l'age 2 le plus vite possible, car rien n'est possible ou presque à l'age de départ. Ensuite, tout est une question de timing : création d'une caserne, production de colons continue, et distribution des tâches pour monter une économie solide. Dès lors, en un contre un, c'est le rush sur la base adverse dès que possible. Et ça marche, si on a été plus rapide que l'autre. Mais avouez qu'il y a plus intéressant. Aussi, un petit tour dans les paramètres permet d'imposer un certain temps de paix avant toute attaque, pouvant aller jusqu'à 40 min. De quoi consolider sa base et développer sa civilisation.

Car ce n'est que plus tard que le choix de la civilisation intervient vraiment. Personnellement, je suis fan des Hollandais, et leurs banques exclusives qui leurs permettent d'avoir suffisamment de ressources pour ne jamais être à court. Etre à court de ressource, voilà la hantise de tout joueur de Age Of Empires 3. Car si se procurer du bois, de la nourriture et de la monnaie est aisé, le coût des unités est assez important, et les unités les plus puissantes ne peuvent qu'être faites après avoir passé plusieurs ages pour avoir enfin accès aux usine qui produisent en continu et sans effort et un nombre suffisant de moulins et de plantations. Produire est donc bien le maitre mort de cette version, et il n'est pas rare d'avoir jusqu'à 70 villageois. Encore une fois, cela n'est possible que si l'on bannit le rush et toute autre forme d'attaque précoce. Quoi qu'il en soit, on perd rapidement des armées entières, et il faut continuellement réalimenter ses effectifs en nouvelles recrues. Un effort de guerre difficile à gérer mais dans lequel se jouela victoire comme la défaite !

On pourrait aussi parler de l'importance des murs, mais je préfère m'attarder sur le fort. Il s'agit d'un bâtiment unique, très puissant, à placer stratégiquement pour en faire un atout de poids, tout en ne l'exposant pas trop. Mais ou faut-il le mettre ? A première vue, le placer dans sa base est un bon choix : voilà un moyen de défense idéal ! Mais le placer plus en avant, au front, permet d'avoir une frappe plus rapide, car le fort produit lui aussi des unités. de quoi déplacer le conflit loin de chez vous avec succès. Tous ses choix se révèlent stratégiques, et témoigne du potentiel énorme du jeu. On passera rapidement sur les batailles navales, aussi jolies que confuses, pour parler de la métropole.

C'est la grande nouveauté de AoE3 : la colonie que l'on suit en cours de jeu reste connectée à la métropole dans l'ancien monde. Et c'est à ce niveau que le jeu récompense les joueurs les plus investis et les plus accros : on gagne de l'expérience à chaque bâtiment construit, à chaque ennemi tué, et à chaque action déterminante. On monte de niveau en niveau comme dans un jeu de rôle au fur et à mesure des parties, se qui permet de débloquer de nouveaux bonus stratégiques dans la métropole, utilisable ensuite lorsqu'on joue en LAN avec la colonie. Ces bonus se présentent sous forme de cartes, qui demandent de créer des decks, c'est à dire un ensemble de cartes, et comme on peut en avoir plusieurs, ça permet d'en changer selon qu'on veut être agressif ou défensif, ou que l'on joue sur une carte terrestre ou maritime.

Graphiquement enfin, il faut savoir que le jeu reste beau malgré le poids des ans, et qu'il fonctionne sur des machines que l'on qualifie aujourd'hui de modestes. J'ai essayé de me remettre au 2, mais les graphismes m'ont piqué les yeux, et la progression moins fluide, plus technique mais moins fun m'ont rebuté. C'est dire à quel point cet Age of Empires 3 demande vivacité et audace, sans oublié d'être stratégique dès lors qu'on se refuse à rusher dès la 5e minutes...

CONCLUSION

Un très bon divertissement en multi en LAN que cet Age of Empires. La campagne ne m'avait pas passionné à l'époque, mais le multi est vraiment très bon. Le système d'expérience nous pousse à y replonger, tandis que le gameplay accessible mais rapidement technique laisse la part belle aux stratégies de groupe. Un très bon choix pour jouer entre stratèges !