Manger est un plaisir.Pour certains.

Pour d'autres, manger est un refuge.

Pour moi c'est un peu des deux.

Cela fait des années que je mange sans forcément sentir la faim et je ne m'arrête pas forcément lors de la satiété.

Je mange n'importe quand,enfin je respecte les heures mais je mange sans faim ,je mange par habitude,parce que si je ne mange pas je suis angoissée.Je mange parce que je me sent seule,parce que je ne me sent pas aimé.Je mange pour combler un manque,un vide.Je mange pour oublier.Je mange pour me remplir.Me remplir d'amour.

La nourriture remplace l'amour qui me manque.L'amour que je n'ai jamais vraiment ressentie de la part de mes parents ou des hommes avec qui j'etais ,mis a part une seule fois.

La nourriture est une échappatoire.Pour oublier.

Quand je mange je me sent mieux,j'ai l'impression d'être "remplie" et d'aller mieux.Mais en définitive c'est encore pire car je me sent coupable d'avoir mangé tout et n'importe quoi .J'ai peur de grossir.Donc je decide de ne plus manger.

Une pseudo Boulimie sans vomir,et une pseudo anorexie car je ne tend pas a faire 40 kilos.

Je suis normale de corpulence et grande.Je ne suis pas grosse je le sais,les anorexiques et les boulimiques se voient souvent enormes alors qu'elles ne le sont pas.Je ne pense pas comme cela,je me trouve normale.Mais je ne m'aime pas,enfin je ne m'aime plus;Me suis je déja aimée?

Oui,il y a longtemps,a force de peut manger j'avais atteind la perfection physique a mes yeux; 1M73 60 kilos,un corps de rêve sans éxagérer et un homme pour qui j'etais la perfection physique incarnée.Cette confiance en moi et cet Amour je l'avais obtenue mais je l'ai perdu a force de toujours demander a être rassurée et d'en vouloir plus.

Depuis quand cela dure t'il?je ne sais meme plus...

Enfin si je sais,enfin je pense savoir.

Ce désequilibre alimentaire a débuté aux environs de mes 12 ans.Je pense savoir suite a quoi.Suite au décès d'une personne que j'aimais inconditionnellement.Mon grand père.Le père de mon père.Celui qui m'a élevé étant bébé quand mon père était a l'hopital suite a son grave accident.

J'etais tout pour lui,il était tout pour moi.Il m'a gardé pendant ma petite enfance et je crois que je l'ai toujours considéré comme mon deuxieme papa.Car plus demonstratif .

J'ai longtemps cru qu'il vivrait éternellement et que même malade il s'en remettrait car mes parents m'avaient promis qu'il ne mourrait pas quand il est tombé malade.C'est le role des parents de protéger les enfants et de leur mentir pour leur bien mais a cause de cela je suis tombée de haut lorsqu'il est décedé.

La dernière image qu'il me reste de lui est en salle de soins intensifs,mes parents m'avaient emmené le voir.Il était couché sur son lit avec un respirateur et quand il m'a vu et m'a serré la main la courbe sur la machine s'est acceleré,ce qui voulait dire qu'il était ému de me voir,je me suis dit au fond qu'a ses yeux je devais être plus importante que quiconque.J'en ai pleuré et plus jamais je ne l'ai revu.

Les troubles ont commencé a cette époque je crois.J'ai mangé pour oublier ce grand père que j'avais tant aimé.On oublie pas mais on guérit avec le temps mais moi le deuil je ne l'ai jamais fait vraiment.

Je pense donc que les problèmes avec la nourriture ont commencé la,mais avec le temps ils ont perduré car ils sont devenus une habitude.En fait mal manger est devenu une habitude,c'etait presque normal et manger correctement m'arrive très peu souvent.

Quand je vais très mal et que je veux reprendre le controle sur moi je decide de ne plus manger (je précise que je mange quand meme mais en petite quantité pendant defois 3 semaines ) et quand je perd le controle et que j'ai besoin de recevoir de l'amour je bouffe,oui je bouffe car manger sans faim et dans des proportions affolantes s'appelle bouffer.

J'ai pensé souvent être borderline mais ce n'est pas le cas,car je n'ai aucun accès de colère et je ne me détruis pas .Même si manger comme cela est une forme d'autodestruction mais je ne me mutile pas et jamais je ne le ferai.

Je pense que les problèmes sont soignables et que je suis loin d'être folle,je pense que mes parents ne m'ont pas donné l'amour nécessaire pour que je sois vraiment bien équilibrée sentimentalement.Car c'est l'Amour que nos parents nous donnent,qui nous donne la confiance en nous et l'estime de soi.L'amour que nos parents nous donnent nous permettent une fois adulte d'avoir confiance en nous et de savoir qui l'on est ce qui fait que une personne qui aura confiance en elle ne fera pas tout pour être aimé.Quand on a pas confiance en soi on est prêt a tous les sacrifices pour être aimé par une personne qu'on aime.C'est ce que j'ai souvent fait...

Mes parents m'ont aimé et m'aiment mais ne savent pas me le montrer.D'ailleurs j'en ai parlé a ma mère et elle culpabilise un peu,elle essaie souvent de me dire qu'elle m'aime et elle y arrive mais aujourd'hui cela sonne faux .J'ai du mal a entendre ce mot car il ne m'est pas familier venant de mes parents.Aujourd'hui je préfère les petits surnoms gentils que les Je t'aime car je ne les reconnait pas.

Peut on s'aimer et se trouver belle si on a des troubles alimentaires?je ne le crois que très peu....en tout cas ce n'est plus mon cas,je ne me trouve pas moche mais je ne me plait pas,ou plus.J'ai connu un moment de ma vie ou je me suis aimée car j'etais physiquement comme j'ai toujours voulu être et cela a coincidé avec un moment ou j'avais sur moi le regard bienveillant d'un homme amoureux.Cette période la reste la meilleure période de ma vie car je me suis sentie aimée,désirée et belle comme jamais.Quand l'homme que vous aimez vous regarde avec les yeux de l'Amour et qu'en même temps votre regard sur vous a changé grâce a une métamorphose physique vous pouvez être heureuse et vous aimer.

Aujourd'hui ce n'est plus le cas,car j'ai quitté cette personne.Je l'ai quitté car a l'époque je n'ai pas su voir .J'etais aveuglé par ma soif d'être aimée encore et toujours plus et je croyais que ca serait possible d'avoir encore plus que ce qu'il me donnait.Or c'etait une chimère il ne faut pas être trop gourmand dans la vie.Si j'avais su ce que je sais aujourd'hui eh bien je ne tiendrais même pas ces propos.

J'ai connu d'autres hommes qui m'ont suffisamment écorché et qui m'ont fait perdre ma confiance en moi.A trop vouloir cherché on ne trouve pas;Ou alors on trouve mais pas forcément des bonnes choses.C'est ce que j'ai fais.

Et donc ma confiance en moi a été ébranlé et les problèmes ont repris,enfin même s'il ne s'etaient pas vraiment arrêtés.

Aujourd'hui je crois que j'ai raté beaucoup de choses et que je suis passée a côté de peut être la bonne personne .C'est l'ignorance et l'inconséquence de la jeunesse qui a fait cela,en vieillissant et en vivant on apprend et on comprend.On prend conscience .

Il m'a fallu me retrouver seule pour penser a tout cela,bien que j'avais déja des ébauches de remise en question dans la tête.Depuis que j'ai 16 ans j'ai toujours été accompagnée de peur de me retrouver seule,peut être pour éviter de rester seule avec moi même justement.

La remise en question est possible et le changement aussi quand on a conscience des choses.

La nourriture n'est pas mon ennemie.La nourriture doit être un plaisir et non pas une souffrance.

Je dois réapprendre a manger pour pouvoir aller mieux et retrouver un peu de mon estime de moi et pour pouvoir me reprendre en main physiquement,car en bouffant comme je bouffe forcément il y a quelques répercussions même si j'ai la chance de prendre peu de poids.Néanmoins en agissant comme cela,forcément il y a du laisser aller.Physique,et mental.

Dois je m'aimer telle que je suis pour espérer être heureuse et trouver un homme qui m'aimera telle que je suis maintenant?

Ou dois je faire en sorte d'abord de m'occuper de moi même et de mon image pour retrouver cette confiance en moi que j'ai perdu pour ensuite trouver un homme qui m'aimera telle que je serais a ce moment la?

Le débat est ouvert...

Mais une chose est sure c'est que je dois prendre soin de moi et de mon corps et arrêter de faire n'importe quoi.

La nourriture n'est pas mon ennemie,la nourriture est mon amie.