Garanti sans aucun spoil.

 

Elu "jeu de l' année" aux VGA 2012, "meilleur jeu mobile et portable" et "meilleure histoire" aux BAVGA 2013, inconditionnel des coups de coeur de l' année 2012 des rédactions traitant du jeu vidéo à travers le monde, j' ai pourtant eu avec The Walking Dead un premier contact et une attirance équivalents à ce que l' on peut éprouver pour un zombie plus très frais. Le souvenir de cette rencontre est imprégné dans ma mémoire, telle une odeur mauribonde. 

35 minutes à tout casser, pour ma première partie. Première réaction: rejet d' un revers de main. J' aime décidément pas les zombies, j' aime pas les gameplays boîteux. J' aime pas les coups de flippe prévisibles. J' aime pas The Walking Dead.

Puis souffla un vent de louanges à l' égard de ce descendant de Jurassic Park. Je m' y remet, sérieusement. 3 ou 4 heures d' efforts! Mais aussi d' incompréhensions. Episode 1 achevé. Episode 2 entamé à moitié. Mouais. C' est ça le jeu de l' année? La bonne blague, tous des nostalgiques du point'n'clic ces cons... 

Direction le placard. Enfoui dans mon interminable liste Steam de jeux "à faire", donc remis aux calendes grecques. The Walking Dead s' enfonce dans les abîmes de ma considération. Pas le temps moi. j' ai autre chose à jouer.

Moi j' aime l' excès, le surpassement de soi. Batman & Robin sur Megadrive, Dodonpachi en Arcade, Rondo of Blood, Super Meat Boy, Dark Souls, Risk of Rain, etc... j' aime jouer avec mes nerfs en fait.

Mais un guerrier se repose. La tempête cède toujours sa place au calme. Et près de 2 ans après sa mise au placard. Il revient d' entre les morts.

Let's go! On reprend cet épisode 2 avec cette famille simili-Bush. Je trouve cette casquette dans cette tente. Je la rend à sa propriétaire. Et là, je ne le sais pas, mais je suis pris au piège. Tel un zombie sans jambe le jeu a mis une plombe à venir, mais dos tourné et garde baissée, j' étais vulnérable. Je ne l' ai pas senti venir, je me suis fait croquer.

On termine cet épisode 2. Et enfin, un "ah ouais! Pas mal". Malgré une fin qui enchaîne sur un "dans le prochain épisode!" comme cette fâcheuse tendance d' outre atlantique qui me fait tourner du regard à chaque fois.

Début de l' épisode 3, et à nouveau je retombe dans les  noms d' oiseaux "p**ain, mais c' est quoi le problème, je visais le zombie pas la nana!"... et c' est reparti. Encore des efforts pour rester immergé. La traduction aussi me fait tiquer. Je crois que je n' y suis plus, mais j' ai été mordu, quelques coups de ciseaux plus tard et c' en est fini de moi. Je ne m' en suis rendu compte qu' une fois la clef en main... L' épisode 3 touche à sa fin. Le sourire me revient, mes douleurs ne sont plus. Je suis groggy. Je prend mon rendez-vous pour le lendemain.

 Je lance l' épisode 4, je sens que je ne suis plus pareil. Ce truc est en moi. Je sais que je suis foutu, que je n' en sortirais pas indemne, si j' ai la chance d' en sortir. Je crois prendre des claques dans la tronche. Ce sont des vagues qui se brisent sur mon crâne. Je crois encore être conscient de mes faits et gestes. Ce ne sont que mes derniers réflexes et mes nerfs qui me contrôlent. Je croyais être dans la peau d' un autre, mais je suis moi. L' épisode se termine, je comprends que les jeux sont faits. Jusqu' au bout, il va falloir tout donner.

L' épisode fatidique. C' est une question de minutes avant que le rideau ne tombe. Des sursauts de conscience me reviennent, et je me plains, je grogne contre ces imprécisions. Une dernière fois. Enfin, pris de vitesse par mon état qui empire, ma respiration saccade. Mon esprit s' affolle. Un dernier effort, pour la bonne cause cette fois ci, avant la dernière étape. Avant l' inévitable... Je suis sous le choc. Mes yeux ne répondent plus, mon coeur saigne, mes nerfs me lâchent. Je suis fait.

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Merci Telltales Games. Merci Dave. Merci Melissa.