L'évocation de ce simple titre provoque en moi une réelle bouffée de nostalgie... Qu'est-ce que j'ai pu aimer ce jeu... Sorti en 1990 sur Amiga, ce « simulateur » de vol nous plonge en plein cœur de la Première Guerre mondiale. Alternant entre les phases de dogfights et les phases de bombardements, ce soft absolument magnifique et maîtrisé de bout en bout, fut l'une des dernières réalisations du studio Cinemaware... Un chef d'œuvre incontournable qui eut à sa tête le talentueux John Cutter.

Avant de commencer à parler en détail de ce soft qui me tient particulièrement à cœur, je tiens à préciser une chose. À l'époque de sa sortie, je jouais encore sur Amstrad CPC... Je me rappellerai à jamais du jour où je suis tombé dessus à la Fnac Wagram... Imaginez qu'en ces temps reculés avoir droit à une introduction animée était une chose très rare. En général il n'y avait pas d'intro pour la plupart des jeux mais juste un écran fixe, reprenant souvent le visuel de la jaquette, qui nous accueillait pour nous faire patienter lors de la phase de téléchargement du jeu... Cinemaware oblige, l'introduction animée de Wings n'avait rien à envier aux pré-génériques de films...
J'hallucinais totalement... « Comment était-ce possible de faire ça ? Jamais ils ne pourront faire mieux... » J'étais conquis, hypnotisé, ensorcelé par ce jeu... Quand je l'ai eu entre les mains quelques années plus tard j'étais bien évidemment aux anges !!! Je vous laisse profiter de cette intro, qui pourra faire sourire aujourd'hui, mais en 1990, c'était tout simplement démentiel !!!

 

 

Le jeu débute en vous plaçant dans la peau d'un jeu pilote qui débarque en France, en plein conflit mondial. Après avoir créé ce dernier et gagné vos « ailes » en réussissant votre première mission consistant à détruire un ballon dirigeable, vous étiez accueilli par le colonel Farrah, illustré par un simple visuel non animé, le tout bercé par une musique distillant des airs d'accordéon... Histoire de bien se mettre dans l'ambiance. Et ça marchait... On y croyait !

 

Notre mission, survivre dans un premier temps, puis gagner au fil des affrontements, recommandations et médailles... Ce jeu couvrait quasiment toute la durée du conflit (de 1916 à 1918) via, accrochez-vous bien, pas moins de 250 missions... Oui vous avez bien lu, 250 missions... Autant dire une durée de vie énorme !!! Chaque mission se voyait précéder par un écran représentant le carnet de notes du pilote que l'on incarnait. Sorte de journal de bord, qui nous racontait les événements en cours, comme l'évolution de la guerre, les pertes, les victoires alliées ou ennemies...

 

Les missions étaient précédées par un mini briefing (Patrol for enemy aircraft, Bomb the aerodrome...). Une fois lu, il ne vous restait plus qu'à valider « Fly » afin de lancer votre mission... Petite animation de notre biplan s'envolant depuis une piste faite de terre et parsemée de flaques d'eau, pour ensuite basculer en vue « 3D ». Celle-ci vous plaçait derrière votre pilote. Ce dernier, casque sur la tête, écharpe au vent, avait l'incroyable particularité de tourner la tête vers les avions ennemis, afin de nous indiquer où ces salopards se trouvaient.
Première Guerre mondiale oblige, point d'instruments de navigation ici. Et encore moins de missiles... Seules deux mitrailleuses, qui avaient tendance à s'enrayer, nous permettaient de descendre les avions ennemis. Ces derniers étaient rouges, vos coéquipiers pilotaient quant à eux des avions jaunes, tout ceci dans une simili 3D basique (fil de fer face pleine), mais qui une fois de plus, en 1990, défonçait tout !!! Je me rappelle qu'il n'était pas rare de se percuter en plein vol, ce qui donnait évidemment lieu à vos funérailles... L'hélice de votre moteur tournait de manière très réaliste et les ailes de votre biplan se trouaient sous les impacts des balles ennemies. De plus, il me semble que votre moteur calait si vous abusiez sur votre altitude de vol... Ou bien s'arrêtait-il sous les balles de vos adversaires... Peut-être les deux en fait...  Les décors en fil de fer lors de ces phases vue du cockpit était toujours les mêmes. Une étendue verdoyante, une zone jaune représentant des champs j'imagine, quelques points verts pour les arbres et c'était tout...
Une fois la mission réussie avec succès, vous montiez en grade débloquant d'autres missions toujours plus dures et plus passionnantes...

 

Pour avoir droit à des environnements plus variés il fallait participer aux missions de bombardements en 3D isométrique ou vue du dessus... Ce type de missions débutait par un rapide briefing illustré par une photo en noir et blanc désignant vos objectifs cerclés de rouge. Vous aviez un nombre de bombes limitées ce qui vous obligeait à ne pas vous tromper de cibles et encore moins à gaspiller ces dernières, ceci ayant pour conséquence l'échec de votre mission. Votre avion toujours muni de mitrailleuses pouvait également lors de ces phases abattre des avions ennemis et lors des missions en 3D isométriques, détruire tous types de véhicules et soldats au sol. Bombardements de trains, de tranchées, de bases ennemies et tant d'autres objectifs constituaient ces missions.

 

Les mois passent, les missions s'enchaînent, alternant entre dogfights et bombardements en tous genres. La veille de l'armistice, une dernière mission vous attend. Un ultime face à face. Un dernier combat dans les airs avant de vous poser en vainqueur une dernière fois sur le sol français.

 

Vous faites maintenant partie des meilleurs pilotes au monde, l'armistice est signé le 11 novembre 1918... Compte rendu de vos prouesses, de vos médailles gagnées à la sueur de votre front. Clap de fin. Petite animation pendant laquelle un gros THE END s'immisce entre votre patrouille de biplans...

 

Voilà ce qui conclut cette aventure aérienne de longue haleine. Pouvoir rejouer à ce titre entièrement refait grâce à un financement Kickstarter aurait pu être un rêve devenu réalité, mais faute de financement, ce projet est abandonné... Définitivement... Il ne me reste plus que mes souvenirs et mes yeux pour pleurer sur les deux artworks ci-dessous en imaginant ce qu'aurait pu donner cet excellent titre 23 ans plus tard...