Disponible en France dès 1989 et édité par LucasFilm Games (LucasArts), ce Point and Click fut, et est toujours 20 ans plus tard, l'un de mes jeux retro préférés... Aimant déjà comme un dingue les films mettant en scène le célèbre archéologue au fouet et au chapeau si reconnaissable, LucasFilm Games n'avait eu aucun mal à me faire aimer son soft...
En parallèle de ce jeu d'aventure, Indiana Jones et la dernière Croisade, The Action Game fut également vendu au même moment... Mais nous nous focaliserons aujourd'hui sur le jeu d'aventure reprenant toute la trame scénaristique du film éponyme. La fameuse touche humoristique des développeurs en plus, si chère à LucasFilm Games à cette époque... Ron Gilbert aux commandes oblige...

Le jeu débute sur un écran titre avec en fond sonore le célèbre thème musical de John Williams. Indiana Jones jeune, sautant de wagons en wagons reprenant la scène d'ouverture du film, ici suggérée par cette course folle teintée d'humour... Nous sommes dès le début embarqué dans l'univers d'Indiana Jones... En y repensant, j'en ai des frissons nostalgiques presque jouissifs...

 

 

Après ce petit générique l'aventure débute vraiment... Plan panoramique sur le Barnett College, New York, 1938...
Rencontre décalée et très drôle avec Marcus et direction le ring du College pour s'entrainer au combat à mains nues afin d'en apprendre les bases, très utiles pour plus tard...

Cette phase de combat à mains nues est ici optionnelle... En effet afin de lutter contre les reproches faits envers la linéarité des jeux d'aventure de l'époque, Indiana Jones and the Last Crusade : The Graphic Adventure (IJATLC) permettait au joueur de résoudre certaines énigmes de diverses manières. Par exemple si vous trouviez le mode d'emploi pour piloter un biplan, cela vous servait plus tard dans le jeu. Vous pouviez éviter certaines phases de combat en vous déguisant par exemple ou en rusant... Toutes ces actions étaient comptabilisées et additionnées, gonflant ainsi votre score de Q.I. (Quotient Indy). Ceci avait pour but de donner envie au joueur de rejouer les aventures d'Indy maintes et maintes fois en essayant de résoudre certaines énigmes ou certains passages du jeu de nombreuses façons différentes... Un jeu réfléchi, amusant et à la rejouabilité certaine...
Le principe du gameplay, comme tous les Point and Click LucasFilm Games de cette époque, et depuis The Secret of Monkey Island, était basé sur la combinaison de verbes, d'actions et d'objets. Par exemple « Utiliser » « Fouet » avec « corniche »... Un gameplay simplissime et ultra efficace... Cette version reprend également le célèbre moteur SCUMM amélioré depuis Monkey Island.

 

 

Revenons au jeu... Après s'être changé dans les vestiaires de la salle de boxe, nous retrouvons Indiana Jones, submergé par une foule d'étudiantes harcelant le pauvre archéologue. Comme dans le film, Indy se retrouve dans son bureau, fouille la pièce et finit par s'éclipser par une fenêtre pour se retrouver embarqué de force chez le richissime Walter Donovan... Ici, notre cher archéologue apprend que son père, en charge de l'expédition ayant pour but de retrouver le Saint Graal à disparu à Venise. Avant de se rendre dans cette ville italienne, vous effectuiez un petit détour par le domicile d'Henry Jones afin de découvrir suffisamment d'indices pour pouvoir continuer l'aventure et retrouver « votre » père...

 

 

Tous les grandes scènes et lieux du film seront bien présents dans ce jeu. Notamment Venise avec la rencontre du professeur Elsa Schneider. Les répliques du film sont reprises à l'identique avec quelques variantes, comme par exemple le départ de Marcus, qui, au lieu de suivre comme dans le film Indiana Jones et Elsa, prétextera dans le jeu « vouloir faire un tour de gondole bien relaxant ». Et c'est ça IJATLC, mêler répliques du film et humour décalé. Ceci afin de surprendre le joueur à chaque instant...  Il s'en suit la visite de la bibliothèque et la découverte des catacombes. Ces dernières offriront une phase de labyrinthe où Indiana Jones sera représenté vu du dessus avec juste une petite zone de lumière pour se repérer dans les sombres dédales. Dans un pur style brouillard de guerre... Les fameux rats sont représentés par de petits yeux rouges qui clignotent par intermittence... Un sympathique clin d'œil à la fameuse scène du film...

 

 

Découverte du tombeau du frère disparu et de son bouclier aux inscriptions primordiales pour la découverte du Saint Graal... La ville d'Alexandretta ! Exit la phase de poursuite en bateaux en plein Venise pour déboucher directement sur la suite de l'aventure... Marcus prend la direction d'Iskenderun, Elsa et Indy se dirigent de leur côté vers la frontière germano-autrichienne et le Château Brunwald afin de libérer Henry Jones.

 

 

 

Après s'être débarrassé du domestique d'un coup de poing bien placé, Indiana Jones entreprend de visiter le château. Nouvelle phase vue de dessus durant laquelle le joueur devra éviter les nombreux gardes afin de s'infiltrer le plus discrètement possible au cœur du château... L'exploration du château nous propose des scènes totalement inédites par rapport au film et nous offre quelques énigmes dans la plus pure tradition des Point and Click de LucasFilm Games. Prendre une chope de bière vide à un soldat saoul, la remplir de bière dans la cuisine, éteindre le feu dans l'âtre avec, récupérer le sanglier qui est entrain de cuire pour distraire bien plus tard un chien de garde... Cette exploration de Brunwald amènera également le joueur à se battre contre quelques soldats... D'où l'importance de s'entrainer sur le ring de boxe du Barnett College au début de l'aventure... Sinon, le joueur aura l'occasion de se déguiser afin d'avoir accès aux étages supérieurs sans se faire inquiéter...

Indy découvre enfin la pièce où son père est enfermé. Mais malheureusement l'alarme se déclenchant, les deux professeurs se voient arrêtés, ligotés et se font voler le journal du Graal par Elsa... Ici nous avons le parfait exemple des phases de jeux à plusieurs embranchements. En effet, vous aviez la possibilité de passez par l'extérieur du château, comme dans le film afin d'éviter de faire retentir l'alarme en ouvrant la porte de la cellule d'Henry Jones...

Tout comme dans le film, le père et le fils se trouvent attachés à leurs chaises. Le seul moyen de se libérer est de faire tomber l'énorme hache faisant partie de cette imposante et ancienne armure se trouvant prêt de la cheminée... Il fallait se placer au bon endroit , au pixel prêt avant de faire tomber la gigantesque hache. Si vous ratiez ce passage, les deux personnages mouraient... Rien de gore ici... Pas de morceaux de bras tranchés ou de têtes décapitées, mais un gros rectangle barré d'un gros CENSORED... Effet garanti...

Mais comme nous sommes des joueurs patients, rebelote... Cette fois la corde a été coupée au bon endroit libérant les deux captifs, qui se dirigent à présent vers Berlin afin d'y récupérer le journal du Graal qui se trouve aux mains des Nazis.

 

 

Ceci fait, il vous fallait quitter Berlin... En Zeppelin... Ou en biplan... Cette dernière solution nous était proposée et était possible à la condition d'avoir trouver le guide de pilotage dans la bibliothèque de Venise... Sinon, vous étiez obligé de monter à bord du Zeppelin. Dans celui-ci vous deviez neutraliser la radio dans un premier temps, puis comme dans le film, finissiez par vous diriger vers le second biplan, se trouvant accroché au ventre du Zeppelin. Nous avions alors droit à une nouvelle phase vue du dessus pour atteindre cet avion à travers les nombreux niveaux du dirigeable.

 

Au final, et quelque soit votre manière de vous évader de Berlin, votre avion terminait sa course folle, abattu, se crashant au sol après avoir défendu votre peau lors d'une mini phase de shoot...... Parvenu tant bien que mal à vous procurer un nouveau moyen de transport et à passer les différents et nombreux postes de garde, vous arriviez enfin à Iskenderun...

Nous y étions accueilli par une tête décapitée qui roulait devant nous, comme pour nous souhaiter la bienvenue. Henry Jones se fait shooter par Donovan... Indiana Jones n'a pas d'autre choix que de réussir à passer avec succès les trois épreuves mortelles qui le séparent du Saint Graal.
Et avant de continuer je dois préciser quelque chose d'important ici. Lors de la première épreuve vous deviez placer le curseur de votre souris à un endroit bien spécifique afin d 'éviter de vous faire trancher en petits morceaux par les gigantesques lames. Pour cela la seule solution était de se référer à la notice du jeu qui, via un dessin, vous indiquait l'endroit exact où cliquer... J'en ai discuté avec un pote il n'y a pas longtemps et lui n'avait jamais pu finir le jeu à cause de ce passage... Comme quoi à l'époque ils savaient comment allier jeu et notices de manière intelligente et efficace... Cette époque est bien révolue...

Les épreuves passées, il nous restait l'épreuve du choix du bon Graal... Celle-ci accomplie, vous sauviez Henry Jones et un nouveau choix s'offrait à vous. Rendre le Saint Graal au chevalier ou partir avec, ce qui signifiait votre mort... Une fois le Graal rendu à son propriétaire, vous quittiez le temple (avec une dernière touche humoristique). Clap de fin... Soleil couchant et musique de John Williams pour clôturer cette aventure mémorable...

 

Pour conclure sur cet excellent jeu, je dois dire que j'en garde, comme pour beaucoup de jeux de cette époque, de très bons et émouvants souvenirs. D'avoir écrit ces quelques lignes m'a donné ce petit frisson nostalgique que nous aimons tant... :)