S’il y a vraiment une chose que l’on ne pas reprocher aux jeux vidéo, c’est cette capacité virtuelle ultra jouissive qui nous permet d’évoluer dans l’espace et le temps. Tous nos rêves de gamin adaptés virtuellement nous offrent ainsi la possibilité d’incarner toutes les figures qui nous ont fait fantasmer étant enfant. Avec Red Dead Redemption nous pouvons être un véritable Cow-boy avec flingues à notre ceinture, balafre sur notre visage buriné par le soleil du Far West et paysages grandioses à portée des sabots de notre monture. Avec Assassin’s Creed Black Flag nos rêves de piraterie et nos envies de voguer sur des eaux turquoises à la recherche de trésors perdus au cœur des Caraïbes est chose acquise. Avec ce nouvel opus de la licence Far Cry, je vais pouvoir une fois de plus explorer une période que j’ai adoré étant petit, à l’instar de nombreux autres petits garçons de mon âge : la préhistoire…

Pendant très longtemps j’ai voulu être paléontologue afin de découvrir fossiles et ossements de dinosaures en tout genre. Les premiers Hommes, leurs évolutions, leurs habitats, outils et modes de vie m’ont également passionné. Pour tout vous dire, en plus de lire des tonnes de livres, de faire des dessins par dizaines (voir ci-dessous), je passais mes dimanches entiers à réaliser des spectacles à l’aide de personnages préhistoriques en plastique que je faisais évoluer devant un décor fait de mes blanches mains, le tout avec Oxygène de Jean Michel Jarre en fond sonore. Tout un programme… Sans parler des samedis où je trainais avec mon père au Jardin des Plantes, dans la Grande galerie de l’Évolution dédiée alors à la Préhistoire…

 

Comme vous l’aurez compris la préhistoire est une période de notre Histoire qui m’a marqué et qui fait partie intégrante de mon enfance… Pouvoir alors m’y retrouver virtuellement est un autre fantasme qui se réalise grâce aux jeux vidéo, et aujourd’hui grâce à Far Cry Primal.

 

Far Cry est une licence que je suis également depuis un bon moment. Je fus tout d’abord impressionné par le premier opus (2004) que j’avais alors découvert sur PC chez un pote qui possédait une vraie bête de course. Je me rappelle avoir été bluffé et ébloui par le rendu graphique de ce jeu et par le dépaysement tropical qu’il offrait. Je poursuivais l’aventure plusieurs années plus tard avec Far Cry 2 sur 360. Celui-ci ne se déroulait pas sur une île paradisiaque mais en Afrique et nous promettait un dépaysement certain au pays des girafes et des éléphants. Une aire de jeu immense, des ennemis à foison, des armes et des pièges à gogo, mais une saloperie de malaria à soigner tous les quarts d’heure, des ennemis qui ressuscitaient comme par magie, des avant-postes rasés de la surface de la terre qui re-popaient par l’opération du Saint-Esprit… Un beau ratage question gameplay et fun… Un titre qui devint très vite pénible, lourd et chiant à souhait.

Far Cry 3, il faut bien le dire, nous surpris tous car les erreurs du deuxième opus semblaient avoir été comprises et mises de côté afin de nous offrir un excellent FPS et un très bon Far Cry. Une aventure qui nous mettait dans la peau d’un certain Jason Brody, fils à papa, insouciant, arrogant, buvant plus que de raison et dépensant sans compter… En virée avec ses potes dans une ambiance Spring Break, ces derniers allaient se souvenir de leur séjour pendant très longtemps… En effet l’attitude de ces derniers exaspéra un certain Vaas, psychopathe de son état, petit chef de guerre du coin qui ne trouva rien de mieux à faire pour s’occuper que de kidnapper Jason Brody, son frère et certains de ses amis. Après une évasion violente et meurtrière, Jason se retrouva seul au monde, livré à lui-même sur cette île tropicale perdue au milieu de nulle part. Devant lutter pour sa survie et voulant sauver les siens, Jason trouvera de l’aide parmi certains locaux du coin et apprendra bien vite à crafter comme un dingue, à dépecer tous types d’animaux comme un boucher en série et à buter ses ennemis aussi efficacement qu’un Rambo surentraîné. En plus de cette quête personnelle, vous essaierez par la même occasion de renverser la mini dictature en place, imposée par des pirates et mercenaires qui contrôlent les points stratégiques de l’île. Je garde de très bons souvenirs de ce jeu et je me rappelle avoir été étonné de tout ce qu’il proposait comme missions annexes, lieux à explorer, missions principales, assauts et prises des camps ennemis, escalades de tours, etc… Un jeu à monde ouvert riche, beau, immense, sublime et jouissif comme les équipes d’Ubisoft savent les faire quand elles ont le temps de peaufiner leurs jeux…

Les mécaniques de gameplay serviront ici de base et de mètre-étalon pour les opus suivants, à commencer par Far Cry 4. Opus qui nous proposait cette fois de laisser derrière nous les contrées tropicales pour nous faire découvrir et profiter de paysages grandioses au coeur du Grand Himalaya et de ses chaînes montagneuses s’étendant du Pakistan au Tibet. Le schéma scénaristique était calqué sur celui de FC3, à savoir diriger un anti-héros, un certain Ajay Ghale qui devra survivre dans une région hostile dirigée d’une main de fer par le taré du coin : le psychopathe et roi autoproclamé Pagan Min.

  

Au programme : une map immense, du craft et du loot à gogo, des quêtes annexes à ne plus savoir qu’en faire et un scénario malheureusement assez pauvre… Et c’est vraiment cette redite dans le gameplay, cette impression d’une skin Tibétaine apposée à Far Cry 3 qui laissa nombre de joueurs sur leur faim. Comme j’aime bien finir ce que je commence et finir mes jeux je suis allé au bout de ce Far Cry 4 qui me procura tout de même pas mal de très bon moments même si ce sentiment de déjà-vu était là et bien là…

 

Alors que faire pour que cette impression de déjà-vu s’estompe et disparaisse ? Le changement d’époque et donc d’armes semble être la meilleure solution, sur le papier en tout cas… Pour ce Far Cry Primal, exit les armes à feu, les véhicules volants, les camions ou bateaux, les grenades ou autres mortiers… Ici retour à l’Âge de Pierre, 10.000 ans avant notre ère… Nous y incarnons cette fois un certain Takkar, chasseur de mammouth de son état, en pleine traque dudit mastodonte. Mais comme cela devait se dérouler souvent à l’époque, la partie de chasse tourne court et se termine avec la fin du groupe de chasseurs, décimé par une attaque sauvage et meurtrière d’un puissant tigre à dents de sabre.

  

Takkar se retrouve donc sans tribu et se voit confier la mission par son dernier compagnon agonisant, de retrouver le Pays d’Oros et d’autres membres de la tribu Wenja afin de prospérer à nouveau. Seulement voilà, de nombreuses embûches attendent Takkar dans sa longue et dangereuse mission. En plus d’une faune sauvage, brutale et extrêmement dangereuse, des tribus ennemies ont décidé d’anéantir une bonne fois pour toutes les Wenja… C’était sans compter sur nous, notre instinct de survie et notre férocité innée…

Tous les joueurs qui se sont essayés aux deux derniers Far Cry retrouveront leurs marques immédiatement… De part les typos, leurs couleurs, la map, les icônes et autres arbres de compétences et de confection.

Une fois de plus le craft et le loot sont de la partie. Une fois de plus les points d’expérience sont là et bien là, nous permettant de part leur accumulation de booster les compétences de Takkar, mais autre nouveauté, également celles des personnages clés que nous rencontrons tout au long de l’aventure…

Ici le craft et le loot prennent une autre dimension… Il ne suffit pas bêtement de récolter deux peaux de sanglier pour vous faire un carquois pouvant recueillir 50 flèches de plus… Cela va un peu plus loin. Comme dans Top Chef tout est utilisé. On ne gâche rien. Lorsque vous abattez une chèvre par exemple, vous récupérez en la dépeçant de la viande pour vous nourrir ou plus tard servir d’appât aux animaux que vous pourrez contrôler. La graisse de la chèvre vous sert de combustible pour votre torche ou pour enflammer vos flèches. Les os récupérés vous serviront plus tard pour confectionner d’autres objets utiles pour votre progression… Il faudra penser à arracher des arbustes pour vous fabriquer des flèches, du silex pour pouvoir faire du feu, etc… Le côté survie et la nécessité absolue d’avoir ces objets est ici très bien retranscrit et l’impression d’être en danger et dépendant de ces items est super bien rendu.

Le premier constat qui saute tout de suite aux yeux est le gap graphique entre Far Cry Primal et Far Cry 4. Un boulot de dingue a été réalisé pour donner aux paysages traversés une dimension de nature intacte, non touchée par la main de l’Homme et propose un véritable émerveillement à nos yeux habitués et blasés par tant de graphismes HD. C’est vraiment sublime…

Le danger est partout autour de nous et très rapidement nous nous trouvons pris à partie par un groupe d’ennemis qui aimeraient bien nous défoncer le crâne à coup de gourdin ou de massue et qui souhaiteraient repeindre les murs de leurs cavernes avec les litrons de sang qu’ils récupéreront de notre corps en charpie…

 La faune également est sans pitié… Pour preuve je me suis fait embrocher par deux cerfs aux bois démesurés… Sans parler des loups, des ours, des tigres à dents de sabre et autres prédateurs affamés…

 N’étant, pour l’instant, armé que d’un gourdin et de 8 flèches, le monde qui m’entoure est un monde de danger et je me sens très vulnérable et l’envie de me la jouer à la Rambo comme dans les précédents opus n’est pas du tout de mise…

 

Même si je n’ai exploré qu’une partie minuscule de ce monde qui semble une fois de plus gigantesque, je retrouve tout de suite mes marques. Pour l’instant je ne m’ennuie pas une seconde et l’envie d’y retourner est bien présente. Le fait d’avoir changé d’époque d’une manière aussi radicale est je pense l’excellente idée qui fera peut-être de ce Far Cry Primal le véritable Far Cry 4. En tout cas j’ai hâte de continuer à explorer ce monde préhistorique qui me réserve encore de très nombreuses surprises. Que ce soit le contrôle des animaux, le recrutement de nouveaux Wenja, l’anéantissement des tribus adverses, l’exploration, le craft et le loot… Du bon gros Far Cry en somme… Ce qui veut dire que ceux qui sont allergiques à la formule Far Cry des deux derniers opus peuvent passer leur chemin. Je ne suis pas sûr que pour eux le changement d’époque suffise à les rallier à cette licence. En ce qui me concerne je suis ravi de ces premiers pas et très enthousiaste quant à la suite de l’aventure et je suis comblé par la possibilité que m’offre Far Cry Primal d’explorer cette époque reculée que j’ai toujours aimé.

Pour les hésitants ou les petits curieux, je vous invite à découvrir ensemble le début de cette aventure virtuelle que j’attends depuis que j’ai 6 ans :

 

Pour ceux que cette époque intrigue et passionne je vous conseille ce vieux (mais toujours aussi efficace) documentaire sur l'évolution de notre espèce: