Bon, histoire de commencer directement dans le vif du sujet et pour éviter de tourner autour du pot pendant 20 ans, je vous l’annonce clairement, ce jeu, cette oeuvre, cet incontournable Point and Click, fait partie sans l’ombre d’une hésitation du top 5 de mes jeux préférés. Mon jugement n’est ici absolument pas obscurcit ou trompé par d’éventuels relents nostalgiques, faussement embrumés par d’innocents souvenirs d’enfance… Non ! En effet, j’ai refait les deux « Monkey Island HD » lorsque ces derniers sont ressortis sur le XBLA et je les ai même rachetés en « dur », pour vous dire combien j’aime d’amour cette licence créée par le génial Ron Gilbert… Je  peux donc affirmer et réaffirmer que cette licence, 24 ans plus tard, est une merveille à bien des égards et y rejouer de temps en temps m’apporte toujours autant de plaisir, de rêve et d’aventure…

Sorti en 1990, je m’étais alors procuré The Secret of Monkey Island sur Atari 520 STE. Il est fou et marrant de voir comme il est difficile de se rappeler comment j’avais entendu parler à l’époque de ce jeu… Via Tilt ou un autre magazine spécialisé ? Vu en boutique ? Impossible de me souvenir… Mais en y réfléchissant bien, je pense qu’ayant dévoré et adoré Loom et Indiana Jones et la dernière croisade un an plus tôt, j’ai dû me diriger logiquement vers ce nouveau jeu de Lucasfilm Games, faisant une confiance aveugle à ses développeurs…

Je me rappelle encore très bien que je fus séduit immédiatement par l’intro du jeu, simple mais efficace, accompagnée d'une musique qui me donne la chair de poule à chaque fois que je l’entends et qui me procure un plaisir auditif nostalgique comme peu d’O.S.T. de jeux peuvent le faire.

« Mon nom est Guybrush Threepwood, et je veux devenir un pirate »

Voici la première ligne de texte du jeu et la manière dont débutait cette folle aventure… Le ton était donné d’entrée de jeu… The Secret of Monkey Island ne se prenait pas au sérieux et l’humour omniprésent, dû, entre autre, à de nombreux anachronismes, était tout simplement hilarant et incroyablement novateur… La signature des grands jeux Lucasfilm Games de l’époque…

Mais par où commencer sa quête? Dans la taverne du coin bien sûr ! Cette dernière portant tout simplement le doux nom de Scumm bar... (Le SCUMM (Script Creation Utility for Maniac Mansion) étant le nom du système de jeu développé à la base pour Maniac Mansion (1987), utilisé avec brio dans Indiana Jones et la dernière croisade (1989) et peaufiné pour ce Monkey Island).

Guybrush s’adresse alors au conseil des pirates clamant haut et fort qu’il désire devenir un pirate… Comme dans tout bon jeu d’aventure, l’aboutissement de cette quête dépendra d’épreuves à accomplir. Celles-ci sont ici au nombre de trois… Maîtriser l’usage de l’épée, de la chasse au trésor et maîtriser l’art du vol…

Pour la première épreuve il fallait vaincre la Reine du Sabre, soit la meilleure escrimeuse de toute l’île de Mêlée. Pour cela vous deviez vous procurer une épée, trouver un maître d’armes afin de vous entraîner puis provoquer Carla, ladite Reine du Sabre, et l’affronter en duel…

 

Ici point de violence, de tripes à l’air, de torses transpercés ou de décapitations sanglantes… Le duel à l’épée s’apparentait plus à une joute verbale bourrée d’humour durant laquelle les répliques, apprises lors de précédents duels contre d’autres pirates rencontrés au hasard sur l’île de Mêlée, répondaient à des questions encore plus absurdes, drôles et surréalistes les unes que les autres… Une épreuve mémorable pour tous ceux qui s’y sont essayés.

Pour la deuxième épreuve il fallait vous diriger dans un labyrinthe en plein coeur de la dense végétation de l’île, jusqu’à y découvrir un trésor enterré, le tout grâce à un parchemin sur lequel des pas de danse vous indiquaient le bon chemin à suivre. Complètement loufoque!

La troisième épreuve consistait à voler un objet de valeur dans le palais du gouverneur et nous réservait quelques références hilarantes à Indiana Jones en plus d’un affrontement mémorable et jubilatoire avec le shérif de l’île, Fester Shinetop, qui n’était autre que le terrifiant pirate fantôme LeChuck grimé pour l'occasion. Lors de cette épreuve vous rencontriez le gouverneur Elaine Marley qui prenait votre défense face au shérif, ce qui avait alors pour conséquence de vous attirer les foudres de ce dernier…

 

Ces trois épreuves pouvaient se faire dans n’importe quel ordre… Chose très appréciable il faut bien le dire… Le dénominateur commun de celles-ci était bien sûr les situations absurdes et l’humour, les énigmes, l’humour et l’humour… C’était vraiment une première pour moi, une telle dose d’humour et d’absurde dans un jeu… Phénomène rarissime pour être souligné ici… C’était jubilatoire et enivrant… De grands souvenirs vidéoludiques… 

Par la suite, Guybrush et le gouverneur Elaine Marley tombent amoureux l’un de l’autre juste au moment où cette dernière se fait enlever par l’un des ennemis les plus populaires de la culture vidéoludique, le Pirate fantôme LeChuck…

 

Une nouvelle mission nous tend alors les bras: secourir le gouverneur et par la même occasion se débarrasser une bonne fois pour toute de LeChuck…  
Pour cela, Guybrush va devoir se procurer un bateau, acheté au fameux revendeur Stan, afin de poursuivre les pirates partis à bord de leur vaisseau fantôme. Ces derniers se dirigeant  inexorablement vers la légendaire Île aux singes…

 

Guybrush  devra également recruter un équipage qui se trouvera être finalement un véritable ramassis de flémards et de bras cassés… Parmi celui-ci, nous retrouverons Carla, Meathook et Otis, personnages rencontrés plus tôt dans l'aventure…

Il est à présent temps de voguer, grâce à la magie Vaudou, vers l'île aux Singes, ses cannibales, son naufragé Herman Toothrot et surtout son repère à tête de singe, abritant les pirates fantômes ainsi que le terrifiant LeChuck…

 

 

Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsque la version « Refont » fut annoncée et disponible en téléchargement sur le XBLA, PSN, en "dur" et enfin sur tablette. J’avoue de pas avoir essayé la version tablette mais la version 360 fut dévorée, dégustée et appréciée avec le plus grand plaisir. Chose ultra classe et nostalgiquement émouvante est la possibilité, en appuyant juste sur le bouton select, de passer de la version HD à la version d’origine… Du pur bonheur retro… La preuve que cette version téléchargeable est belle et bien une refonte et non un remake car les situations sont les mêmes que l’original, les énigmes également, les situations rencontrées, les répliques aussi, etc… Jubilatoire!

Pour tous ceux qui auraient alors rater le coche à l’époque et pour ceux qui souhaiteraient faire, refaire ou découvrir cette aventure qui tient encore parfaitement la route en 2014, sur le XBLA, PSN ou sur tablette, je ne peux que les supplier de s’essayer à ce chef d’oeuvre du Point and Click…

 

 

Un monument vidéoludique, un incontournable dont l’humour et les situations loufoques en font une pierre de voûte de l’édifice « jeux vidéo ». D’autant plus que des jeux de cette qualité, à l’écriture parfaite et à l’humour trop rare de nos jours, n’existent plus et ne sont pas prêt de nous faire à nouveau rire et sourire des nuits durant… Vaudou, pirates, cocotiers, sable fin, eau turquoise et humour font de ce jeu une belle invitation au voyage, une aventure hors-norme…

Un excellent jeu, comme je l’ai dis plus haut en introduction, un chef d’oeuvre qui partage allégrement mon Top 5 absolu au côté de mon chouchou, Defender of The Crown…

 The Demon Pirate LeChuck © Bram Sels