Un rapide prologue, après avoir testé deux RPG récents, j'ai décidé de m'attaquer à un bon vieux jeu de plate-forme bien old school, un classique même dirai-je, histoire de varier. Sur ce, bonne lecture !

 

Ah... Le Roi Lion ! En plus d'avoir marqué l'enfance de toute une génération au cinéma et en cassette, le long métrage de Disney a été adapté sur une flopée de consoles à l'époque de sa sortie. C'était l'époque où la promotion d'un film passait souvent par la case jeu vidéo. Cela à donné lieu tant à des jeux mémorables qu'à de sinistres bouses. En ce qui concerne le Roi Lion, quasiment chaque support a eu droit à son adaptation : Nes, Master System, Game Boy, Game Gear, Super Nes … et j'en passe !

 

La version sur laquelle je vais me pencher est donc le jeu de plate-forme sortie sur Mega Drive en 1994.

 

Le jeu retrace les aventures de Simba, de son enfance jusqu'à l'affrontement avec Scar, chaque niveau retranscrivant les scènes plus ou moins clés du film. Avant cependant de s'attarder sur le découpage du jeu, jetons un oeil à la direction artistique.

 

 

Everything the light touches is our kigndom.

 

Dans un premier temps, le style graphique est très fidèle au dessin animé . Ce que je vais dire peut s’avérer stupide car évident mais Simba ressemble bien au Simba du film. C'est le cas de tous les personnages que l'on verra : Scar, Timon, Pumba, Rafiki, les hyènes...

 

Les animations sont assez fluides pour l'époque, qu'il s'agisse des très (très) courtes cut-scenes ou des mouvements de Simba et on peut lire des expressions sur les visages des différents personnages.

Cf : la tête de Simba quand vous ne touchez pas à la manette pendant quelques secondes ou encore, l’essoufflement des hyènes (« Je déteste les hyènes.... »).

 

En ce qui concerne les décors des niveaux, je n'ai pas grand chose à dire, ils sont jolis, assez détaillés et permettent tout de suite d'identifier où et à quelle moment de l'histoire nous sommes. Les musiques quant à elles reprennent bien celles du film. Nous avons donc droit aux chansons cultes en 16 bit (« Je voudrai déjà être roi », « Soyez prêtes ») mais aussi aux différents thèmes composés avec brio par Hans Zimmer pour le film.

 

 

Ah ! Comme le monde est petit !

 

Les différents niveaux, au nombre de huit, mettent donc en scène les moments importants du film. Cela commence par la découverte de la terre de lions, niveau plutôt simple, nous permettant de nous familiariser avec la maniabilité de Simba en tant que lionceau. Pour l'instant, vous ne pouvez que sauter, rugir, et faire des roulades. Le (petit) rugissement permet d'étourdir certains ennemis pour mieux s'en débarrasser ensuite. Une jauge se rechargeant automatiquement nous indique combien de rugissements il est possible de faire.

 

Rien de bien compliqué pour l'instant, on gambade, tue des hérissons et on ramasse des insectes pour récupérer de la vie ou l'upgrader et cela finit par un petit boss pas bien méchant.

 

On remarque par contre que les sauts de Simba sont plutôt lourds, qu'il y a une micro-latence entre le moment où on appuie sur le bouton et le moment où Simba saute. Cet élément de gameplay devra impérativement être pris en compte si vous voulez venir à bout des phases de plate-forme les plus ardues et donc du jeu en lui même.

 

Et c'est selon moi dès le deuxième niveaux que vos skills en la matière seront mises à l'épreuve.

Dans « I just can't wait to be king », on saute de têtes de girafes en naseaux d'hippopotames. La moindre erreur ou le moindre retard vous envoie à la flotte. Toujours dans ce même niveau, nous avons un petit parcours à dos d'autruche où la maîtrise des sauts sera de mise. Un chute = Une vie ! Une année = une dent ! Non, pardon, je m’égare.

 

Bref, rajoutez à cela la petite énigme des singes et on se rend tout de suite compte de la hausse de la difficulté. Mais bon, pour l'instant, rien de bien insurmontable pour tout joueur de plate-forme qui se respecte. Puis viens ensuite le cimetière d’éléphant... Avant de passer à la suite, on notera un bon point pour les développeurs en terme de level design. On ne se contente pas en effet d'aller de gauche à droite, il faut souvent monter, descendre, revenir un peu en arrière, voire refaire une parcelle de niveau pour certains sauts ratés. Mettez en plus les différentes phases de gameplay (autruche, gnous) et le jeu paraîtra moins linéaire.

 

 

Il est malade ?! Non, imbécile, nous allons le tuer !

 

Je ne dresserai pas un descriptif de tous les niveaux, autant vous dire de faire le jeu dans ce cas. Gardez cependant en tête que la difficulté va crescendo... par palettes de douze ! Non, j’exagère peut-être car dans les niveaux suivants, il y en a des moins durs, Simba's exile par exemple, mais certains passages demanderont précision et extrême patience.

Je pense notamment à Stamped, le niveau des gnous, qui peut parfois frôler le die and retry dans le sens où il faudra mémoriser le pattern des bovidés. Et puis il y a aussi le fameux (et traumatisant) passage des rondins dans le niveaux Hakuna Matata. Je vous laisse vérifier sur Youtube, les images parleront mieux qu'une explication passablement utile.

 

Passé ce niveau, vous incarnez Simba adulte, ce qui fait vraiment plaisir ! Vous pouvez dès lors vous servir de vos papattes pour asséner de coups aux ennemis mais aussi leur faire des prises de catch pour les envoyer valdinguer. Personnellement, je n'ai jamais réussi à atteindre ce stade du jeu étant enfant.

 

Et maintenant, je me doit de faire le point sur la difficulté. Certains d'entre vous aurons peut-être lu mon papier (plutôt court) sur la difficulté où, en plus de dénoncer le manque de difficulté sur les générations actuelles, je le mettait en relation avec le mercantilisme contemporain. Certains ont su me faire remarquer la différence de modèle entre les deux époques et notamment l'influence de l'arcade.

 

Le Roi Lion ne fait pas exception au modèle de l'époque, à savoir que c'est un jeu court (une à deux heures max) mais difficile, rajoutant ainsi une replay value (rejouabilité). Et j'ai envie de dire « Heureusement ! », et même « Merci !». Car, comme je le disais, cela a contribué à renforcer l'âme du jeu. M'aurait-il autant marqué si je l'avais finit du premier coup ? Non, je ne le pense pas, en tout cas, ce n'est que mon humble avis.

 

 

Pour conclure, Je dirai que, oui, Le Roi Lion est un jeu difficile, mais c'est pour moi un bon jeu. En étant plus objectif, le jeu brille par une direction artistique soignée ainsi qu'un level design assez travaillé tout en conservant sa fidélité à l’oeuvre d'origine. La difficulté en rebutera cependant sûrement plus d'un et le gameplay aurait pu être peaufiné. Cela n'empêche pas en revanche de prendre plaisir à parcourir les étendues du Kenya sauvage made in Disney dans ce qui peut de nos jours être considéré comme un classique.

 

Je lui attribue de ce fait la note de :

 

14/20