HEAVY RAIN  (Quanticdream)
/ pegi 18+ / Playstaion3 / Disponible

De l'eau a coulé sous les ponts. 

Annoncé en
grande pompe lors de l'E3 2006, Heavy Rain était présenté alors comme une démo
technique de la Playstation 3, au même titre que le célèbre Killzone2. C'est au
final 3 ans après et un E3 2009 à l'éclat retrouvé que le jeu se décide à
refaire parler de lui. A partir de là deux catégories de joueurs se forment. D'un
coté ceux qui crient au génie, d'avoir un jeu au scénario, sombre et mature,
renouant encore plus le lien logique entre jeux vidéo et cinéma. De l'autre
coté, ceux qui crient au scandale d'une aventure linéaire, un film déguisé, qui
n'est en aucun cas un jeu vidéo. Autour de ce débat, le développement du jeu
continu son petit bonhomme de chemin, et le buzz croissant autour du jeu en a
fait un incontournable pour ce début d'année.

Heavy Rain nous
permets d'incarner tour à tour quatre personnages : un père de famille, un
détective privé, un agent du FBI, et une journaliste. Nos protagonistes vont chacun
se lancer à la recherche de l'origami killer, un tueur en série qui enlève et tue
des enfants, en laissant avec leurs corps, un origami et une orchidée. Durant ce
thriller, à la fois sombre et psychologique,
 leurs chemins vont s'entrecroiser et leurs personnalités vont se révélé,
une à une. Car une des forces du jeu tient du fait que les héros ont tous un
background extrêmement bien travaillé, on se prend d'affection et on vie avec
eux leurs malheurs et leurs solitudes. Tous devront chacun leurs tours de
répondre à la question, Jusqu'ou peut-on aller par amour ? En effet, David
Cage, se joue de faire vivre au joueur autant, les petits moments de la vie de
tous les jours tel que se raser, manger ou regarder la télé, que de lui faire
subir de cruels dilemmes psychologique, certains irréversible jusqu'à la fin du
jeu. Car chaque actions, et décisions que nous prendrons auras un impact sur le
jeu, il peut être minime, et n'affecter simplement l'un des 60 chapitres du jeu
comme il peut l'impacter définitivement, pouvant même conduire jusqu'à la mort
du personnage.

Vis ta vie.

On pourrait donc penser que le gameplay du jeu
consiste à un enchevêtrement de quick time event, mais résumé Heavy Rain à cela
serai bien réducteur. Car plus que ça, le jeu nous offre la possibilité de nous
créer notre propre histoire, chacun vivra ses propres moments de vie, ses
propres victoires, comme ses propres échecs. On pourra volontairement ou non se
créer des liens entre les protagonistes ou créer des tensions. Tout est fait
pour que le joueur entre en immersion total. Il est notamment aidé par des
graphismes aux photoréalismes impressionnant, jamais on n'auras assisté on aura
vu une peau aussi détaillé et des environnements aussi fournis que variés. Ça grouille
de vie autour des protagonistes. Il y a des passants lorsqu'on regarde par la fenêtre,
lorsqu'on est dans des environnements publique, chacun mènent sa petite vie et
vaquent à ses occupations, Il y a des passants lorsqu'on regarde par la fenêtre,
tout l'univers est fait pour rendre l'expérience plus profonde. De plus la
bande son symphonique, retranscrit à merveille le message que veut faire passer
Heavy Rain.

Le ciel n'est pas forcement bleu.

Comme rien n'est jamais parfait, le jeu est loin d'être exempt de tous
défauts, tous d'abord l'animation des personnages en mouvement souffre d'une
certaine rigidité qui en gênera certains.
 De plus, on peut sentir ici et là quelque
crash de la console, ce qui n'est en aucun cas grave, car le jeu est sauvegarde
votre progression très régulièrement, et vous reprendrez le jeu quasiment au
moment que vous l'aviez quitté. Les détracteurs pourront mettre en avant le
coté lent du jeu. Ceux qui recherchent de l'action brute dans Heavy Rain seront
forcement déçu. On pourra également reprocher au jeu l'inégalité de profondeur
dans les personnages secondaire, on dirait que certains ont bénéficié de moins
de soins dans leurs réalisations, mais rien de bien méchant. Enfin, on pourra
également critiquer, les nombreuses coupures entre les scènes qui on tendance à
casser le rythme du jeu, et le silence qui s'en suit fait retomber un peu l'ambiance.

Alors jeu vidéo ou film ?

Ni vraiment jeu, Ni
vraiment film, Heavy Rain pourrait s'apparenter comme une simulation de mise en
scène. Chacun réalise son propre film, On peut comparer le jeu aux livres dont
vous êtes le héros. Chaque joueur vivra sa propre expérience de jeu, ses
propres scènes, et le mettra en scène à sa façon. Accentué par un scénario
unique et mature, une bande son soignée, des graphismes au top et une durée de
vie potentiellement énorme avec plus de 20 fins différentes. Une chose est sure,
le nouveau bébé de Quantic Dream ne laissera pas indifférent le joueur, soit il
aimera soit il détestera. C'est ce quiproquo qui en fait un jeu unique, une expérience
à vivre au moins une fois, et qui permet de faire avancer le jeu vidéo sur la
voie de la maturité, et peut être l'élever au rang d'art. Il y aura un avant et
un après Heavy Rain. (Verdict : 5/5)

                                                                                                                      Sebulba.