J'ai pris la décision de ne pas attendre pour révéler la liste des jeux qui m'ont profondément marqué durant les dernières années. J'avais d'abord pensé à un Top 15. Il avait une beau visage ce Top 15, mais il laissait de côté des jeux qui m'avaient plus marqué que ceux de mon Top 15 des oubliés mais dont je n'aurais pas pu parler. J'ai donc décidé de proposer un Top 20. Pour une question de légèreté de lecture (parce que vous savez à quel point je sais fait court) je vais vous le proposer en deux temps. D'abord les jeux se trouvant de 20 à 11 ici même, puis de 10 à 1 dans un second billet. Voici donc le top définitif (ou presque parce que je n'ai toujours pas joué à GTAV) de mes jeux de la génération HD, la crème de la crème. Beaucoup de choses consensuelles et quelques surprises.

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Ah le petit coquin. J'ai failli le laisser à la traîne, le laisser simplement numéro 2 de mon Top 15 des jeux oubliés des tops. Seulement cette vingtième place, elle est pour le concept de Dead Rising et pour rappeler que Capcom ça n'est pas une boîte de manchots. Je salue ici avant tout l'idée brillante, parmi les meilleures inventées sur cette génération (et il n'y en a pas tant que ça) d'imposer la limite temporelle pour mettre la pression au joueur. Alors oui, Prince of Persia l'avait déjà fait il y a des années, Majora's Mask avait également une mécanique similaire et même Pikmin avait un sablier dans le genre. Cependant, la beauté de la mécanique de Dead Rising et donc de sa suite, c'est qu'il est pratiquement impossible de tout faire en une partie de 72 heures (fictives pas réelles) et que quand on parle de sauver des êtres humains et d'affronter des psychopathes, ça prend une nouvelle dimension. Chapeau bas au premier pour avoir fait ça avec en plus un univers que j'adore. Un énorme câlin pour sa suite qui est parvenue à mettre un petit peu d'huile dans la jouabilité tout en conservant le challenge relevé, le fun et cette douce concoction à base d'humour potache et d'histoire parfois malsaines ou d'une tristesse assez incroyable.

 

J'ai longtemps répété à qui voulait l'entendre que 2010 avait été l'année la plus formidable que j'avais vécu de ma vie de joueur. Demon's Souls est l'un des jeux qui m'a permis de faire cette affirmation. Je l'avais commandé et oublié. Quand il est arrivé, je me suis dit que ça serait une superbe occasion de me servir de ma PlayStation 3 flambant neuve à l'époque ; j'ai pu constater que j'avais entre les mains l'une des meilleures exclusivités de la console. Alors je préfère Demon's Souls à sa ''suite'' Dark Souls pour plusieurs raisons. Si le background, la qualité artistique et la profondeur de gameplay semblent plus aboutis sur Dark Souls, Demon's Souls conserve pour moi un meilleur équilibre au niveau de sa difficulté. Beaucoup moins de pièges à con ou de passages où il faut savoir quoi faire pour avancer. Surtout, Demon's Souls développe à mon sens beaucoup mieux le sentiment d'être un chevalier dans un château piégé des douves aux plus hautes tours. Une des plus belles surprises de la génération sans aucun doute. Et avec l'un des tous meilleurs combats de boss de fin que j'ai jamais vu.

 

Là, vous vous dîtes simplement que soit je suis en train de vous troller, soit je suis un imbécile fini. Et bien sachez qu'aucune de ses supputations n'est exacte. J'aime Resident Evil 6. Je ne l'ai pas aimé immédiatement, mais quand j'ai réalisé que je jouais à un TPS avec une jouabilité et des mécaniques bien à lui et faîtes réellement à la japonaise, un TPS dans lequel je pouvais progresser en terme de façon de jouer, j'ai commencer à l'aimer vraiment. La campagne de Chris est brutale, explosive, mais permet d'apprendre à gérer sa jauge de souffle. La campagne de Sherry est plus corps à corps et permet de mieux jouer sur les distances et apprendre à se servir efficacement de sa roulade. La campagne de Ada est la plus variée avec une introduction infiltration super sympathique. Enfin la campagne de Leon est la campagne qui se veut nostalgique et parfois ça marche. Toutes les campagnes ont leur moment de trop et de manière surprenante, le jeu aurait gagner à perdre une petite heure par campagne. Pour le reste, oui le scénario est demeuré, oui c'est de l'action à gogo et oui si on joue comme dans Gears of War on se fait punir. En même temps vous ne jouez pas comme dans Tekken quand vous faites un Street Fighter IV, si ? Je me suis déjà tué à expliquer pourquoi j'ai adoré le jeu et je vous renvoie à ma critique complète pour plus d'informations. Je ne passerais donc pas par quatre chemins : Resident Evil 6, c'est le Resident Evil 4 de cette génération sans l'effet de surprise. Voilà c'est dit, vous en faites ce que vous voulez.

 

Je me suis longtemps demandé si j'allais le mettre ou non. Alan Wake est sorti à un mauvais timing, une semaine avant Red Dead Redemption. Il a été éclipsé par la sortie du jeu Rockstar et même dans mon cœur, le premier souvenir que j'en ai, c'est de l'avoir mangé en deux jours de jeu d'affilés parce que j'étais en manque terrible et que j'attendais Red Dead Redemption avec beaucoup trop de passion et de folie pour parvenir à l'apprécié quelque eut pu être sa qualité. Puis au moment de rédiger le billet, j'ai écouté The Poet and The Muse. Je me suis rappelé de l'ambiance. Je me suis rappelé certains passages très fort. Je me suis rappelé de cette fin ouverte assez couillue. Je me suis rappelé que j'avais aimé le jeu. J'ai juste oublié sa répétitivité pour ne garder que la partie artistique et le gameplay, certes basique mais si agréable à utiliser. Alan Wake manque d'un tout petit quelque chose. Il manque de la folie de Deadly Premonition ou du choc traumatique d'un Silent Hill 2 ou 3. Mais il est bon, très bon. Il est soigné sur tous les plans de sa direction artistique, à sa façon de conter l'histoire somme toute basique mais efficace, en passant par même sa version collector superbe, contenant un livre d'enquête sur ce qui s'est déroulé dans le jeu. Bref, même s'il n'est pas incrusté au plus profond de moi, il est là quand je repense aux titres marquants. Il flotte autour du thème.

 

Trop récent pour le placer plus haut, pas assez marginal pour ne pas le citer. The Last of Us répond à un trip. Cette envie de vivre un film apocalyptique mais pas simplement comme background sans aucun rapport avec le jeu. The Last of Us est imparfait, malgré le tableau très positif que j'en ai fait au moment de sa sortie ; certains ne pourront passer outre cette IA alliée invincible et invisible si le joueur n'est pas détecté. Pourtant, l'histoire est là ; pas révolutionnaire mais superbement délivrée comme un bon film le serait. À ce détail près qu'on a pas peur par procuration dans The Last of Us ; on a peur parce que dans certaines situations, la moindre connerie peut finir en boucherie. Impossible de ne pas le mettre dans les jeux marquants de cette génération pour moi...et dans le même temps, j'ai l'impression de lui faire tout de même une faveur. Un sentiment mitigé qui, sans doute est à la hauteur de mon ressenti pour Naughty Dog sur cette génération de console.

 

Forcément si je mets Dead Rising 2 et que Deadly Premonition arrive avant ce premier dans mon Top 15 des jeux oubliés des tops, en toute logique le jeu de Swery devait réapparaître ici. Techniquement, j'ai beaucoup de mal à mettre ce titre dans les meilleurs de la génération parce que c'est l'un des titres les moins bons auxquels j'ai joué. Il est tellement mal foutu que ça n'a aucun sens, mais je ne vais en refaire un contre-plaidoyer. Le truc, c'est que ça reste un jeu marquant. Vraiment marquant. Je ne peux pas ne pas y penser quand je pense aux 20 jeux qui m'ont vraiment touché sur cette génération, aussi pénible soit-il à jouer. Donc voilà, il a réussi. Il est dans mon Top 20 de la génération HD. Crétin va...

 

Mettez moi la formule Elder Scrolls avec n'importe quel univers et je dis « banco ». Je sais, Fallout 3, c'est une déception pour les fans de la première heure et New Vegas est mieux écrit « c'est tellement évident ». Okay. Toujours est-il. En terme de design, Washington est une ville qui me plaît bien plus pour un décors post-apocalyptique que le désert du Mojave qui à mon sens pouvait se montrer finalement assez décevant une fois rendu à Las Vegas, pas franchement impressionnante ; grande chance pour New Vegas, il compensait cela par une petite ville complètement irradiée à l'ambiance incroyable et son énorme barrage Hoover. Mais c'est du troisième opus dont je veux parler. Outre donc la colorimétrie plus bleutée, les grands immeubles, le porte-avions coupé en deux etc. ce qui m'a vraiment plu avec Fallout 3, c'est cette petite quête principale qui fait démarrer le joueur dans la peau d'un bébé venant de naître et qui va partir à la recherche de son père une fois le stade d'adulte atteint. L'excellente introduction permet d'entrer dans le jeu à merveille (chose que j'aimerais voir plus souvent) et la quête qui parle de la relation père/fils ou père/fille est assez bien menée. Le jeu possède aussi plus de foisonnement en terme de quête, comme Oblivion ou Skyrim avant et après lui. New Vegas est certes mieux balancé avec moins de quêtes fourre-tout ou postier, mais je préfère finalement crouler sous les demandes que de suivre deux ou trois histoires à la fois. Évidemment, je note aussi dans les points positifs certaines quêtes excellentes (l'arbre de vie par exemple), la possibilité de forger un personnage à son envie en utilisant le gameplay et certaines mécaniques que j'adore comme le VATS (ou SVAV). Vous aurez compris que malgré des graphismes peu attrayant et des bugs parfois fâcheux, Fallout 3 et New Vegas sont tous deux mes chouchous...mais le troisième plus que sa suite. En plus on peut avoir un chien!

 

Je vais passer rapidement sur la claque technique que j'ai reçu quand j'ai lancé le titre pour la première fois sur ma Xbox360 ; eau incroyablement bien foutue, effets de lumière splendides et 60 FPS (et oui). Non le vrai choc de Bioshock...wait...ça n'était pas fait exprès. Le vrai choc de Bioshock, disais-je, c'est son élégance. Le jeu vidéo quoi qu'on en dise propose le plus souvent des univers assez rustres, brutes ou convenus. Non pas que ça soit un souci en soi ; je suis autant capable d'apprécier le côté beauf assumé d'un Gears of War, que l'épique traversée des contrées de Skyrim, que le froid et la solitude de Lost Planet. Seulement, il y a assez peu de jeu où je ressens simplement une sorte de respect pour la grâce d'un univers. Parfois c'est simplement parce que c'est une reproduction d'une période esthétique que j'aime comme dans Mafia II. Parfois c'est l'espèce de simplicité, d'évidence dans le design comme dans Mass Effect ou dans un style tout autre Syberia.

Avec Bioshock c'est le mélange des deux. Un rétro-futurisme assez impressionnant de beauté qui se superpose à une brutalité et une violence morale et physique bien dosée donne au jeu de Ken Levine une vraie saveur particulière. Nombre de séquences me semblent mémorables mais une en particulier est simplement splendide ; la rencontre de Sander Cohen. Si vous n'avez pas vu ça, vous avez manqué l'un des moments marquants de la génération HD. C'est l'instant qui cristallise tout le jeu ; élégant, beau, violent, macabre. À mon sens, Bioshock malgré son gameplay somme toute assez simple, dépasse largement ce qu'Infinite a pu faire par la suite. Moins bruyant, plus classe. Bioshock quoi.

 

Rocksteady, bande de petites futées ! Avec une licence aussi populaire et pourtant aussi pauvre en titre 3D de qualité (certains opus 2D sont bons) j'avais fini par abandonner l'espoir de voir un jeu m'immerger totalement dans l'univers de Batman. Le renouveau insufflé au cinéma par Nolan m'avait rappelé pourquoi le Caped Crusader était le héros de mon enfance. Tellement classe et bad'ass. Avec des comics de qualité, des films géniaux par deux de mes réalisateurs préférés et une série animée qui reste le plus beau dessin animé épisodique que j'ai jamais vu, il manquait un jeu définitif sur l'univers du héros de Gotham. Arkham Asylum m'a retourné la tronche. Visuellement splendide, avec un casting solide, une histoire banale mais sympathique à suivre et une musique de qualité, c'est surtout par la proposition de mécaniques de jeu que j'ai eu le sentiment d'avoir un chef-d'œuvre entre les mains. Arkham Asylum était un Zelda-like. Sauf qu'au lieu de proposer du cheval et du combat à l'épée, il a remplacé cela par de l'infiltration rapide et offensive et un système de combat en béton armé. Quand j'ai fini Batman : Arkham Asylum, je me suis dit : « Impossible de faire mieux, le jeu est parfait dans ce qu'il fait ».

Sauf qu'ils ont fait mieux ! Incroyable. Lancer Arkham City, ça a été une surprise. J'avais beau lire et entendre les impressions élogieuses, les critiques dithyrambiques, je voulais le voir pour le croire. Le jeu parvient à conserver son visuel qui tue malgré l'ouverture sur une petite ville. Les mécaniques de jeu sont enrichies et le système de combat parvient à être encore meilleur, alors que c'était impossible ! Il était déjà parfait ! Seule ombre au tableau sans doute, le scénario qui semble à une resucée de The Long Halloween sans l'impact dramatique de ce dernier. Pour tout le reste, c'est le jeu qui donne la sensation d'être Batman. Predation, déplacements, combats, easter-eggs de folie ; jouissif et long. La nuit, la vengeance, Batman.

 

J'ai fait l'impasse sur une quelconque explication dans mon Top 15 des jeux indépendants et dématérialisés. Il me semblait qu'il n'y avait rien de particulier à expliquer. Je vais tout de même dire ce qui en fait un moment marquant de la génération HD. Pour moi, c'est le titre qui montre que le film interactif a un avenir comme genre vidéoludique. Avec une écriture juste, de belles idées dans les quelques mécaniques à employer et une direction artistique compensant largement la limite technique, TWD est parvenu à faire une histoire où l'illusion fonctionne et c'est tout ce qui importe. J'ai vécu les cinq épisode de la première saison avec passion. Tout n'est pas parfait, mais bon sang, au final, j'ai pleuré comme une merde et j'ai senti une mélancolie dingue à l'idée que c'était la fin. C'est le titre qui a compris ce qu'il fallait pour ça fonctionne : une bonne histoire.

 

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Voilà pour cette première partie de mon Top 20. Peu de surprise à prévoir pour la suite j'imagine. Sait-on jamais, j'ai encore quelques cartes dans ma manche.