Voici donc ma version de l'affaire qu'a été la génération HD qui s'est étalée, je le rappelle, de Décembre 2005 à décembre 2013 (voire même un petit peu plus, l'avenir nous le dira). Je vous propose donc mon premier top qui comportera quinze jeux ayant peu de chances de se trouver dans les récapitulatifs de la génération ; pas les plus vendus, les plus vendeurs, les plus connus, ou même les meilleurs, ce sera donc le top 15 des petits (gros (énormes)) coups de cœur qui se posent de temps à autre. Vous êtes intelligents (et beaux), il m'est donc inutile de vous rappeler que ça ne sera ni objectif, ni exhaustif.

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Sorti dans la première année de vie de la Xbox360, le titre de Rockstar ne sera sans doute pas mémorable pour grand monde. Pourtant, au delà d'une première démonstration convaincante du Rockstar Advanced Game Engine (le fameux RAGE) on trouve, à un prix peu élevé en plus au moment de sa sortie, un excellent jeu de tennis de table, à la fois simple à comprendre, rapidement amusant et assez corcé.

 

Je le sais et je le comprends, pour les fanatiques puristes de la saga de Konami, Silent Hill s'est perdu depuis le quatrième épisode. Cependant, de toute la saga, il n'y a pas un volet auquel j'ai joué que je n'ai pas apprécié à un moment ou à un autre. Au risque de passer pour un hérétique, même Homecoming a failli apparaître dans ce top. Je tiens donc à donner une petite place à ce Downpour, peut être pas à la hauteur de la folie engendrée dans la tétralogie originale, mais certainement l'un des jeux que j'ai le plus aimé parcourir sur cette génération. Ne serait-ce que pour avoir autant travaillé sur la narration par les décors et les objets, cette séquence culte du théâtre de l'orphelinat et une vraie créativité visuelle dans certains passages, il mérite sa place ici.

 

Découvert récemment après la déception du troisième volet, j'y ai trouvé un titre vraiment drôle et très varié. Ce qui m'a le plus amusé n'est cependant pas l'avalanche d'idées débiles comme de recouvrir des quartiers riches d'excréments pour faire chuter le prix de l'immobilier ; ce que j'ai aimé, ce sont les possibilités de jeu de rôle que Volition a mis à notre disposition avec ce volet. Saints Row 2, c'est un peu le jeu personnalisable à l'envie. C'est comme revenir aux Legos ou aux ActionMan. J'y ai passé beaucoup d'heures et des bonnes.

 

Si je vous dis monde ouvert, vous me répondrez sûrement Skyrim, GTAV ou Assassin's Creed II. The Saboteur n'est pas de ce calibre. C'est le dernier titre de feu Pandemic Studios avant que ces derniers ne mettent la clé sous la porte ; on leur devait les Star Wars : Battlefront, les Destroy All Humans ! ou encore les Mercenaries. Et on y trouve les tares et qualités habituelles de ce studio. Visuellement à la ramasse, avec du clipping innommable et des textures franchement dégueulasses dès que l'on sortait de la ville, The Saboteur avait pour lui une vraie direction artistique ; un Paris cliché pour touriste américain pendant la Seconde Guerre Mondiale, en noir et blanc avec des rehauts de couleurs dans les zones possédées par le troisième Reich et en couleur pour les zones libérées. Ajoutez-y un mélange de GTA, Assassin's Creed et Hitman et une ambiance frivole à souhait et voilà un cocktail pas évident à boire mais qui vous enivre quand même.

 

Avec le recul, je n'y ai pas tant jouer pour le gameplay parfois un peu mou et entravé par un level-design pas assez ouvert. J'étais très fan du premier. J'y ai joué essentiellement pour l'univers juste merveilleux, magnifique visuellement, drôle et avec une touche de Danny Elfman dans les oreilles (c'est l'une de mes OST de jeux préférées). Un enrobage qui m'a vraiment séduit et qui m'a poussé à découvrir le jeu en profondeur, malgré ses fautes évidentes. Et puis c'est un des rares jeux qui permettent de développer une famille, si restreinte que la mécanique soit et d'avoir un chien...et j'adore les chiens.

 

Quelle éclate totale. À mes yeux, c'est la bonne balance entre la conduite qui doit être apprise et qui est riche en sensations de vitesse et la part de chance induite par les objets offensifs et défensifs. C'est pour moi le meilleur Mario Kart like qu'on puisse trouver, devant même Mario Kart. Beau, rapide et amusant même en solo (et en multi c'est la grande rigolade évidemment).

 

En voilà un titre décrié. GTA-like raté pour certains, scénario pas intéressant ou mixant trop de références sans s'en affranchir (LOL) pour d'autres. Ce que je peux vous dire, c'est que quand un titre me donne les années 40-50, Frank Sinatra qui chante Let It Snow à la radio et de la neige juste après son introduction, il m'a déjà conquis. Au final, j'en retiens un super jeu d'action avec une ambiance fantastique et prenante, très bien réalisé (malgré de l'aliasing assez poussé sur console) et bien diversifié dans les situations. Je ne m'y suis pas ennuyé une seconde.

 

Rah ce grizzli avec son énorme tête qui passe par ce mur !!! C'est dans ce jeu que j'ai eu mon plus gros sursaut tous médias confondus. J'en garde un excellent souvenir. Même si la fin part un peu dans tous les sens, le jeu peut se targuer de provoquer des sensations viscérales. Entre le système de combat vraiment basé sur une brutalité et une violence assez dingue, des tripes visuels et des idées de mises en scène qui rappellent Silent Hill et les séquences d'enquêtes à la fois étouffante en terme d'ambiance et apaisante pour leur aspect sécurisé, on a là un jeu franchement mésestimé et vraiment à tort. Et le tort tue.

 

Le jeu sorti avec le timing le plus pourri de l'univers (juste derrière tous les titres sortis en Septembre 2013) Alpha Protocol a eu le malheur de se retrouver coincé entre Alan Wake et Red Dead Redemption. Vous ne l'avez pas acheté ? Je ne vous jette pas la pierre. Ceci dit, laissez lui une chance. Avec un bon système de progression RPG basé sur trois branche d'espionnage (piratage, infiltration ou action) on a affaire à une sorte de Mass Effect dans l'univers de James Bond. Bourré de bonnes idées comme les dialogues où l'on choisi le ton de sa réponse et non le contenu, l'appartement dans chaque pays qui sert de hub avant chaque mission et qui renforce bien l'immersion ou encore les embranchements à l'histoire qui se tient pas mal, on a là un sacré bon titre qui manque de finitions, je le reconnais volontiers, mais sur lequel j'ai investié beaucoup d'heures avec grand plaisir. Un jeu Obsidian en somme...

 

La belle gaufre de DICE. Mirror's Edge c'est un gameplay fin et qui demande à ce que l'on se plonge dans les défis et non que l'on s'arrête à son scénario sans intérêt. Il s'est malheureusement traîné la réputation d'un jeu court et c'est très dommage puisque au final, il tient plus du jeu d'arcade que du jeu narratif. Pour une fois, je peux avoir la fierté de l'avoir soutenu à sa sortie.

 

Un de ces titres qui prouvent que même en faisant de la merde constamment sur le plan de la politique éditoriale, Capcom en a toujours sous le coude pour sortir des nouveautés qui défoncent. Dragon's Dogma, c'est le Japon qui se réapproprie le jeu de rôle à l'occidental. Si le moteur de Resident Evil 5 montre clairement des limites à afficher un monde ouvert, le jeu brille par une DA stylée sans fioriture et surtout des idées de gameplay en pagaille. Les pions, la carte qui se révèle comme un pour un STR et qui provoque, avec le système jour/nuit ayant une utilité, un sentiment d'ivresse dans l'exploration, les combats qui mixent le BTA classique avec un peu de Shadow of the Colossus et quelques sorts bien trouvés. Saupoudré le tout de la personnalisation de non pas un mais deux personnages (ce qui me met en joie) et vous obtenez une réussite. Je VEUX un Dragon's Dogma 2...ah oui et la musique d'intro est tellement hors de propos qu'elle en devient bad'ass.

 

C'est mon jeu de course préféré. Je suis beaucoup moins friand du genre depuis quelques années, mais PGR4 et même le troisième avant lui possède la meilleure jouabilité du genre pour ce que j'en demande. Le compromis entre arcade et simulation est parfait. Visuellement, c'était classe en 2007 (et c'est toujours pas mal à vrai dire) avec des effets météorologiques superbes et c'est le seul jeu de voitures sur lequel je reviendrais n'importe quand sans hésitation. Un petit bijou souvent oublié face aux autres licences.

 

Putain mais qu'il est beau ce jeu!!! Un jeu dont je suis tombé amoureux. On oublie le classicisme qui n'est pas un problème en soi ou la répétitivité de certaines phases qui restent cependant toujours très jouables et jouissives (ces combats de brutes). Ici c'est juste la claque artistique de cette génération de console. C'est beau à en pleurer, l'histoire est géniale et musicalement, il y a une mélancolie folle. On l'a dit et répété des dizaines de fois, mais c'est vraiment ce que Burton aurait du faire avec sa version cinématographique de Alice. Splendide. J'irais jusqu'à dire que c'est mon plus gros coup de foudre artistique depuis la première fois que j'ai vu La Nuit Étoilée sur le Rhône de Van Gogh il y a dix ans...oui quand même.

 

Dans les nouvelles licences de Capcom sur cette génération, c'est celle que je retiens vraiment. Fan du sous-genre zombie dans le cinéma d'horreur, j'ai longtemps cherché une expérience dans le genre. Tout n'y est pas parfait et la structure avec ses zones et temps de chargements est un peu lourde sur le long, mais honnêtement, l'idée d'avoir un temps limité apporte une tension que je n'avais pas vu ailleurs. Sur ce second volet, la jouabilité est légèrement assouplie tout en gardant le cœur du jeu. Je le préfère également au premier pour le héros père de famille et la galerie de psychopathes que j'ai globalement plus apprécié dans ce second opus. Même si le scénario reste trivial, on arrive à avoir un mélange entre humour et malsain parfois très étrange, mais toujours réussi. De ces jeux qui n'ont l'air de l'air de rien de particulier (tuer des zombies c'est pas la révolution) mais qui apporte juste ce qu'il faut pour que l'expérience soit différente et plus prenante que la concurrence. 

 

UNE CATASTROPHE de bout en bout ! Le jeu ultime où rien ne marche correctement, tout rend absolument fou et qui ne dégage qu'une envie, celle de se pendre plutôt que de continuer à jouer. Graphiquement, c'est de la PlayStation 2 en début de vie avec un aliasing qui dépasse l'entendement. Au niveau sonore, on se tape les quatre mêmes musiques pendant tout le jeu et la plupart du temps, elles ne collent absolument pas à ce qu'on est en train de suivre à l'écran ; vous allez siffler cette OST pendant des heures et elle ne vous quittera même pas quand vous irez dormir. Et le gameplay...mais bordel de merde. Ça n'a aucun sens. Les voitures vont à deux à l'heure et tournent comme des chariots élévateurs. Les gunfights sont d'une mollesse sans nom et n'ont strictement aucun intérêt ; on sent qu'ils ont été ajoutés comme ça, sans raison. Et le jeu se fout de votre gueule avec cette carte routière qu'on ne peut pas dé-zoomer et qui tourne en même temps que vous (donc aucun moyen de se repérer).

Alors pourquoi ? Comment ? Parce que. Parce que de manière pratiquement indescriptible, le jeu parvient à maintenir une forme d'intérêt et une envie d'y retourner. À chaque fois que j'allumais ma console, j'avais cette sensation mitigée « Roh non ça me soûle, ça va être nul...ouais mais j'ai envie de voir la suite ». Au bout de six heures de souffrance, ça décolle et ça ne retombe plus. C'est ce qu'aurait du être Alan Wake. On parvient à oublier les tares, on entre dans le jeu, on se plaît dans certaines mécaniques d'enquêtes et on suit avec envie ce scénario et ce personnage qui est sans doute dans les meilleurs que j'ai vu dans un jeu. Deadly Premonition recèle d'ailleurs l'une des séquences les plus poignantes que j'ai vécu en tant que joueur grâce à ce casting franchement épatant et pour cela, il mérite ce petit culte que certains pourraient imaginer tenir de la position de hipster vidéoludique. Détrompez-vous, Deadly Premonition avec ses plagiats, ses incohérences, ses débilités de gameplay, est un grand jeu. Un grand jeu raté, mais un grand jeu quand même.

 

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Ici donc mes recalés des grands dîners mondains, mes amours cachés, mais chouchous à dix sous. Bref ces jeux inoubliables mais déjà oubliés pour la plupart. J'espère que certains d'entre vous qui ont laissez passer ces ''petits jeux'' leur laisseront une chance. Les vilains petits canard ne sont jamais loin d'être de beaux et grands cygnes. Bien sûr, vous êtes libres et même invités à partager vos petits titres à vous. Je m'attends à voir en commentaire quelques Fragile Dreams, Nier ou autre par exemple. Rappelez vous cependant, si je n'y ai pas joué, je ne peux pas en parler.