Le drapeau de l'Université Laval.

Je ne ferais pas d'affirmation à votre place, d'autant que chacun aura sa propre conception de la semaine passée, mais je reste à peu près certain que votre semaine a été beaucoup moins longue que la mienne. Pas moins fatigante, puisque j'en ressors en plutôt bonne forme, mais probablement moins riche en événements nouveaux, de ceux qui vous font vous interroger : « Ça c'est passé hier ça ? C'est pas possible c'était au moins le mois dernier ! ». Oui, ma semaine a été chargée. Je vais cependant me focaliser pour ce billet sur la partie estudiantine de celle-ci. Je vais donc vous présenter un peu le cadre dans lequel je vais étudier cette année : la fantastique Université Laval. Pour démarrer, un brin de wikipedia me semble légitime.

L'Université Laval, que l'on abrégera volontiers Ulaval, est la plus ancienne structure d'enseignement supérieur de tout le Canada, avant l'UQAM, UdeM ou l'UQAC. Elle fête d'ailleurs son 350ème anniversaire cette année en 2013. Installée à Québec (la ville), elle se trouve dans l'arrondissement de Sainte-Foy-Sillery-Cape-Rouge, à environ trente minutes du Vieux Québec en bus. Sans entrer dans une somme de détails indigeste, disons qu'avec son budget annuel colossal atteignant près de 700 millions de dollars canadien, elle n'a pas à rougir des plus prestigieuses universités américaines qui sont synonyme d'excellence. Si vous n'êtes pas canadien, il y a de fortes chances que vous n'ayez jamais entendu parler d'Ulaval avant que je l'évoque pour vous, et c'est un tort parce qu'en terme de qualité de cadre et d'enseignement, c'est assez incroyable.

L'arrivée sur le campus a été ce qui m'a fait vraiment réaliser que le Canada, Québec compris, c'est l'Amérique du Nord. J'expliquais dans mon billet précédent que c'était accompagné en voiture par mon cousin résident actuellement à Montréal que je posais pour la première fois mes yeux sur Québec. Lui-même, habitué du pays depuis une petite année, n'a pu refréner un « mais c'est une ville ton campus ?! » à notre arrivée devant les deux drapeaux qui indiquent l'entrée du territoire des Rouges et Or. Une ville ? Pratiquement. Ulaval, c'est 17 facultés qui vont de la Médecine, au Droit, en passant par les Sciences Sociales ou la Foresterie. On y trouve pratiquement 40000 étudiants chaque années répartis dans les 67 départements et écoles que compte l'université. Pourtant, on ne se marche pas sur les pieds et pour cause, avec 2km² de surface, on a de quoi respirer tranquillement. L'aménagement est également plutôt bien pensé. Il y a une trentaine de bâtiments que l'on appelle des pavillons et chacun rempli un ou plusieurs rôles ; résidences pour étudiants (comme celle où je vis moi-même), administration, bibliothèque, salles de classes. Une vraie ruche. Ou plutôt une fourmilière. Une fourmilière géante.

Pour rappel, la température à Québec peut aisément descendre à -30°C avec un ressenti de -40°C à cause du vent et même si cela dépendra de l'année dont on parle, les tempêtes de neige ne sont pas rares. En conséquence, cette énorme structure a été faite avec une idée pour faciliter la période hivernale : des tunnels qui s'étalent sur 10km relient tous les bâtiments ou presque entre eux. De plus, l'université propose des services comme les traditionnelles cafétérias ou cantines, ou d'autres plus exotiques comme un coiffeur ou un dépanneur (entendez par là une épicerie ouverte tard pour dépanner en cas de besoin) et même un pub universitaire dans lequel les soirées sont régulières. Entre ça et la possibilité de jouer à la console, au billard, au ping-pong, aux fléchettes ou de suivre des soirées cinéma dans les résidences, il est possible de tenir des jours entiers sans s'ennuyer, à l'intérieur même du campus de l'Université.

Beaucoup de moyens sont mis sur le sport.

À tout cela s'ajoute encore autre chose. Ulaval est une université très active sur le sport. Si on parle en terme de structure, c'est le grand n'importe quoi. Un stade football de 12000 places, une piscine olympique, des terrains de tennis en extérieur et en intérieur, des pistes d'athlétismes, des salles dédiées au matériel de musculation ou au yoga...si vous aimez ne serait-ce qu'une activité sportive en amateur, vous trouverez ici chaussure à votre pied. Pour les pros, j'utilisais plus tôt le nom Rouge et Or, à savoir le nom des équipes de tous les sports à Ulaval. Soccer, football, volley-ball, basket-ball, natation...ce ne sont que quelques uns des sports représentés par les Rouge et Or. Toutes les équipes ne sont pas championnes, mais certains sports comme le volley-ball ou le football (américain j'entends) voient les Rouge et Or s'imposer régulièrement. C'est là que je vais pouvoir aborder un aspect intéressant de cette université.

Les Rouge et Or contre McGill au Telus Stadium d'Ulaval.

Cette avalanche de découvertes pratiquement quotidiennes, de la cuisine des résidences aux bâtiments de cours m'a personnellement provoqué une réaction inattendue. Alors que je m'imaginais tâtonner en permanence, me sentir perdu et presque effrayé par la proportion hallucinante des lieux, je me suis rapidement retrouvé dans une ambiance qui m'a semblé familière, quand bien même je n'avais jamais vécu sur un campus auparavant. Tout n'est pas la perfection absolu ; l'architecture des bâtiments n'est par exemple pas passionnante, loin s'en faut et on se demande parfois pour certaines bâtisses, si au lieu de faire deux pavillons éloignés, en faire un seul un peu plus haut n'aurait pas été plus judicieux. Malgré tout Ulaval, c'est une université dans laquelle j'ai l'impression, ou du moins le désir d'être chez moi. Tout est fait pour que l'étudiant ne soit pas une personne qui passe et change d'horizon. Tout est là pour que l'on soit un membre d'une énorme fraternité. Je ne suis là que depuis deux semaines et j'ai déjà l'impression d'être un membre d'un tout. J'ai une fierté à être ici. Pas simplement pour le fait d'avoir réussi mon départ et mon arrivée, mais également parce que je suis à Ulaval et pas ailleurs. Je suis brandé Université Laval. Je ne l'ai pas encore, mais je vais acheter un pull de l'université et je porte déjà mes clés sur un tour de cou rouge de l'université. Au stade où j'en suis, je n'ai pas pu vraiment juger encore de la qualité de l'enseignement (dur de ce faire une idée sur une semaine de cours) mais pour avoir vérifié un peu qui me donnaient des cours, j'ai affaire à des excellents professeurs.

Il m'est aujourd'hui difficile de peser le pour et le contre quand je ne trouve pas de contre...enfin pas de contre. Il y a un contre de taille, l'argent, mais ça j'y reviendrais dans un billet dédié aux coûts d'un tel voyage. Ce que j'essaye surtout de dire, c'est qu'au delà des moyens mêmes, l'Université Laval me montre l'esprit plus anglo-saxon des études supérieures. Si j'ai détesté mon passage à Paris 1 et que j'ai adoré mes trois années à Paris 7, pas une seule seconde je ne me suis senti réellement membre d'un tout, d'une équipe dans ces deux universités. Pourtant, deux semaines après mon arrivée, je suis d'Ulaval.

Cette sensation globale tient, je pense, d'une part au fait que je vis sur le campus et que je suis dans l'enthousiasme d'arrivée et de la découverte. Je suis plus aisément intéressé par ce qu'on me propose. Non pas parce que c'est nouveau (il y a un club de photo à P7 par exemple) mais parce que j'ai encore l'euphorie du débarquement. Cependant, je pense sincèrement que la façon de faire, l'état d'esprit qui créent une identité à Ulaval (identité aussi permise par les moyens dantesques forcément) entretiennent cette euphorie. Si vous saviez le nombre d'associations, de fêtes de bienvenu, d'organisation dédiées à l'intégration des étudiants, tout cela dans le but de faire rester l'étudiant (et de faire tourner l'université). Et à la lecture d'un billet aussi dithyrambique sur cette vie universitaire, vous vous doutez bien que ça marche pas mal.

Pour finir sur quelques images pour résumer la semaine passée, je vous propose quelques clichés du premier match de la saison des Rouge et Or en football américain, remporté à domicile par Laval face à McGill. Ensuite mes photos du Vieux Québec avec notamment l'inévitable Château de Frontenac. Pour finir quelques photos prises à l'Agora du Vieux Port de Québec où nous avons pu voir une représentation gratuite du Cirque du Soleil.

  

    

  

      

    

  

     

Les photos présentées sont les miennes. Si vous voulez les utiliser pour x ou y raison, veuillez me le demander avant.