Hier soir, je suis allé voir Man of Steel à l'occasion du début de la fête du cinéma, qui sera pour ma part très science-fiction, puisque je compte aussi voir le décrié After Earth ainsi que Star Trek Into Darkness et éventuellement Dark Skies. Toujours est-il que j'ai trouvé le film moyennement intéressant sur le début, pour ne pas dire que je m'y suis royalement fait chier, puis à un moment, j'ai eu une petite séquence frissons comme TDKR m'en avait fait ressentir sur pratiquement tout son long. Sans faire de critique détaillée (ce n'est pas le but de ce billet) j'ai apprécié Superman, son incarnation ultra sexe-symbol (franchement il me ferait presque devenir gay ce con) le nouveau design et le look global du film puisque je n'ai rien contre le lens-flare. Par contre effectivement, si Snyder nous épargne l'outrance de slow-motion, c'est pour verser dans le zoom de zoom parkinsonien qui floute la lisibilité de l'action et transforme la séquence finale qui aurait potentiellement bien écrasée Avengers niveau dégâts, en remake de Transformers 2...

Mais trêve d'introduction, aujourd'hui ça n'est pas de Superman que je veux parler, mais des super-héros d'une manière générale. Je me souviens qu'à la sortie de TDKR, ma critique avait eu le malheur de se retrouver projetée en Home et que le fait que j'avais apprécié le film, plus que son prédécesseur même (et je reste là-dessus) m'avait attiré des quolibets pas franchement toujours fins ; le point revenant sans cesse étant notamment l'incohérence de certains moments du film qui ferait passer Independance Day pour un chef-d'œuvre d'écriture. Pourtant, je maintiens que le film est là où je l'attends et là où j'attends tous les films de super-héros au final : voir un super-héros.

Quand il ne figure qu'un héros en tête d'affiche (Spider-Man, Iron Man, Batman etc) les films sont toujours construits de la même manière. Si c'est le premier ou un reboot, on montre qui est le héros avant sa transformation, puis le moment de la transformation, puis l'apprentissage et enfin un moment climax où celui-ci fait briller ses pouvoirs. C'est une montée en puissance nette. Si c'est une suite, il s'agira plus d'une cloche inversée : on commence avec le héros d'ores et déjà fort et maître de lui-même, puis il tombe face à un adversaire qui le fait chuter de son piédestal, remettant parfois en question son statut de héros, puis le héros remonte la pente et bat l'adversaire et se mue en une version plus forte de lui-même (oui ça rappelle DBZ ou Harry Potter).

Personnellement, je ne vis que pour la troisième partie de la suite. Je ne vis que pour le moment où le héros devient légendaire, le moment où l'oiseau devient phœnix. Le moment où contre toute attente, devant une impossibilité mathématique de gagner, le héros se transcende et utilise ce qu'il a sa disposition à son maximum pour gagner. En général, ce stade ne se montre que sous forme de prémisse dans le premier film. La toute fin de pratiquement tous les premiers films de super-héros forcent le héros à se maîtriser mais pas forcément à se dépasser. À partir de là, je sais précisément pourquoi j'aime ou non un film de super-héros : il faut que le héros se transcende et que les images montrées à l'écran soient iconiques, représentatives de ce héros en particulier et de son visuel dans le comic-book. Il faut que le réalisateur ait capturé ce qui est cool chez ce héros.

Pour moi, les films de super-héros sont avant tout des films visuels et sonores. C'est la transposition avec les codes cinématographiques de ce que je vois sur papier. Pour me plaire un film de super-héros n'a besoin que d'être représentatif de ce que le super-héros peut faire. Quand je vais voir un film de Batman, je veux voir Batman se battre, utiliser ses véhicules et gadgets de manière ingénieuse et toujours revenir à l'assaut en dépassant sa condition d'être humain normal. C'est ce qu'il fait dans Hush et c'est ce qu'il fait TDKR. Quand je vais voir un film de Superman, je veux voir Superman frappé très très fort, voler à pleine vitesse, je veux sentir qu'il tire sur la corde de ce que ses pouvoirs lui permettent de faire et c'est qui arrive sur la fin de Man of Steel.

C'est entre autre pour ça que, malgré l'amour que j'ai pour le nouveau Spider-Man incarné par Andrew Garfield, je suis un peu réservé sur le film Amazing Spider-Man au global parce que les séquences de déplacements balancés, qui sont l'équivalent de Superman qui vole, ne sont pas assez nombreuses ou alors trop courtes et pourtant du peu qu'on voit, c'est encore plus renversant que la trilogie de Sam Raimi. Seules la séquence finale montre ce qu'au moins 50% du film devrait produire visuellement. À l'inverse, c'est pour les raisons citées précédemment que The Avengers est à l'heure actuelle mon film de super-héros préféré. Ça n'est pas juste pour le ton du film, décontracté, au contraire, j'aime beaucoup ce qu'à apporté Nolan avec The dark Knight ou même Singer plus tôt avec ses X-Men. Non ce que j'aime, ce que je kiffe et surkiffe, c'est cette avalanche d'action filmée de manière parfaite et cette coordination entre super-héros qui justement manquait quelque peu aux X-Men version cinématographique. Avengers parvient à prendre tout ce qu'il y a de cool dans chaque personnage et le pousse dans une bataille à la hauteur de ces super-héros. Et l'avantage, c'est que chacun d'entre eux a eu le temps d'être introduit au spectateur et que le film ne s'embarrasse pas du début, toujours sympathique (j'aime bien les débuts de reboot en général) mais jamais jouissif. Quand je vais voir un film de super-héros, je veux jouir, de manière adolescente, sans réflexion, je veux voir ce que je m'imagine quand je lis un comic-book et que je fais les bruitages à voix basses en dessinant des scènes d'action sur mon carnet à croquis.

Une fois qu'on a imprimé l'image de Spider-Man dans des positions complètements folles...

...impossible de ne pas vouloir le voir que ça pendant 1h30.

À l'heure actuelle, les films de super-héros ont la capacité d'être mes films d'action préférés. Je ne cache pas que j'en attends rarement plus que de la démonstration de force et de puissance pour le bien. Man of Steel fait ça très bien sur la fin, mais gâche l'expérience avec cette shaky-cam trop lourde. Je ne cracherais jamais sur ceux qui tentent de faire plus ou différemment comme la trilogie de Nolan ou Snyder avec son Watchmen. Mais si le sens de l'héroïsme, du super-héroïsme même n'est pas là, si la transformation en légende ne s'opère pas, je ne suis en général pas très réceptif, à moins que la contrepartie soit énorme. The Dark Knight, sur tout son long, montre un Batman qui hésite et qui au final fait un choix définissant de ce qu'est un héros, à l'instar de The Boss dans MGS3, le sacrifice complet pour un idéal. Je lui préfère le nettement moins métaphorique The Dark Knight Rises où Batman se relève après chaque coup. La seule chose que j'attends désormais, c'est de trouver un film du genre qui surpasse le climax ultime de Avenger avec ce plan à 360° autour des héros, plan qui devrait être ringard de manière mathématique, mais qui est ultimement bad-ass tout simplement parce qu'il résume l'avalanche de super-héroïsme que le film nous envoie dans la gueule. À part un X-Men par Joss Whedon, je ne vois pas qui pourrait botter le cul des vengeurs...

Parce que je ne m'en lasse jamais...AWESOMENESS AT 1:29!